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Suivre Dieu, servir le roi : la noblesse protestante bas-normande, de 1520 au lendemain de la Révocation de l'édit de Nantes / Worship God and serve the King : The Norman protestant Nobility, from 1520 to the abolition of the Edict of Nantes in 1685Le Touzé, Isabelle 15 September 2012 (has links)
Aux trois moments que constituent d’abord la décennie 1550, temps fort de la conversion nobiliaire au protestantisme, puis le temps des affrontements religieux de 1560 à 1598, et enfin celui de la fondation de l’absolutisme, à quelle fidélité le gentilhomme réformé doit-il consentir en ces temps d’incertitudes où désormais l’unité religieuse n’existe plus ? Obéit-il à une fidélité confessionnelle dictée par sa conscience ou à une exigence politique et relationnelle qui le lie naturellement, et à son seigneur, et à son roi ? Si le noble de foi réformée ne ressent pas au XVIe siècle de contradiction entre les deux sphères, celle du politique et celle du religieux : il n’a pas en effet le sentiment de se couper de son roi, en combattant dans les rangs de l’armée protestante, bien au contraire. Progressivement la distance se creuse vis-à-vis de ces seigneurs, et on perçoit alors l’extrême liberté des attaches politiques qui les lient au chef de parti. Mais la revendication d’une liberté irrépressible n’est rendue possible que par une stratégie mise en place de longue date par ces nobles protestants. Celle-ci repose d’abord et surtout sur une base solide et indéfectible, une nébuleuse d’amis et de parents. La proximité avec l’Angleterre et la Cour d’Elisabeth facilite également cette attitude distancée. Enfin, au XVIIe siècle, elle s’appuie aussi sur le véritable bouclier qu’a pu représenter l’édit de Nantes pour la noblesse ; ce dernier permet l’établissement d’un culte de fief et les protestants nobles chercheront à exploiter tous les ressorts juridiques du texte pour préserver leur foi intacte. Les alliances matrimoniales et l’action des femmes, filles ou épouses, serviront à la consolidation de la foi réformée. Alors que la répression, ciblée sur quelques individus, n’épargne pas le second ordre, certains nobles chercheront à trancher le dilemme soumission par la conversion ou désobéissance par l’exil, en dissociant les deux services, en refusant de choisir entre Dieu et le roi. / The important steps of French nobility: At first, 1550: part of the French nobility chooses to Protestantism. Then, 1560 and 1598: the French Religious Civil Wars. Finally, it was the start of Absolute Monarchy. When the unity of the Faith no longer existed, the choice of the French nobility was either to be faithful to the King or to god. Therefore, there were a gap between the religious faith and the political loyalties to the King. At first, the French nobles kept trusting their King, but a certain misunderstanding started to develop and the nobles gradually chose freedom over their loyalty to the French King. England’s proximity and Elisabeth 1st’s Court help them keep their distance with the King. They could rely on too their friends and family and parents to keep their faith alive, and the Edict of Nantes re-established the French nobility’s civil and religious rights. However the persecution of the Protestant did already start. Therefore many French Protestants nobles chose exile. Otherwise they were banished by the French Kingdom. Some of them hid their real faith, refusing to have to choose between their God and their king.
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À la croisée des temps. François II, roi de France et la crise des années 1559-1560 / At the crossroads of times. Francis II, King of France, and the 1559-1560 crisisTejedor, Sophie 28 September 2019 (has links)
Cette thèse étudie les modalités et les conséquences politiques de la crise qui ébranle l’autorité royale française durant le très court règne du jeune François II et fait basculer le royaume dans le temps des troubles de religion. Dans le contexte de la fin des guerres d’Italie et après la tragique mort d’Henri II, l’avènement d’un roi âgé de quinze ans refusant le pouvoir qui lui revient, déclenche une contestation politique inédite dans la France du XVIe siècle. La situation s’envenime d’autant plus pour l’autorité monarchique que le gouvernement royal, conduit par les Guise, oncles du roi, répond par une sévère répression antihérétique au succès de la Réforme protestante. En mars 1560, la conjuration manquée d’Amboise révèle au pouvoir l’ampleur et l’imbrication de ces mécontentements à la fois politiques que religieux. À la faveur d’acteurs aussi essentiels pour la France du XVIe siècle que Catherine de Médicis, le cardinal de Lorraine ou Michel de l’Hospital, un processus d’inflexion politique majeure s’initie alors : le pouvoir opte pour une modération religieuse et une politique d’apaisement qu’il s’efforce d’ajuster à la « nécessité des temps » autant qu’à l’accélération des élans catholiques et protestants. Si le règne de François II ouvre le temps des troubles civils, il ouvre donc aussi celui des tentatives et des expérimentations politiques dont les édits des guerres de Religion seront les héritiers. Appuyé sur une fine analyse de l’enchaînement événementiel, le présent travail s’efforce de révéler la complexité de ce règne « à la croisée des temps » autant que son caractère décisif pour la réflexion politique du second XVIe siècle français. / This thesis focuses on the processes and political consequences of the crisis which destabilizes the French royal authority during the short-lived reign of young Francis II and propels the kingdom into the French troubles of religion. In the wake of the Italian Wars and the tragic death of Henry II, the accession of a fifteen-year-old king who refuses the power that is handed down to him entails a political contestation that is unprecedented in sixteenth-century France. The situation further deteriorates for the monarchical authority since the royal government led by the King’s uncles, the Guises, responds to the successful Protestant Reformation with severe repressive measures against heretics. In March 1560, the failed Amboise conspiracy reveals to the royal authority the extent and interconnectedness of the political and religious discontents. Thanks to figures of paramount importance to sixteenth-century France, such as Catherine de’ Medici, the Cardinal of Lorraine or Michel de l’Hospital, a process of major political reorientation is then initiated : the royal authority opts for religious moderation and an appeasement policy it tries to adapt to both the “necessities of times” and the increasing Catholic and Protestant momentums. Though the reign of Francis II opens the era of civil wars, it also opens that of political trials and experimentations which will eventually bring about the Wars of Religion edicts. This work is based on a detailed analysis of the chain of events, and endeavours to reveal the complexity of a reign “at the crossroads of times” as well as its determining role in the political reflection of the second half of the sixteenth century in France.
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