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LPIN1 - étude génétique d'une nouvelle cause de rhabdomyolyse héréditaire et analyses physiopathologiques à partir de myoblastes de patients / LPIN1 - genetic study of a new cause of inherited rhabdomyolysis and physiopathological analyses on patient myoblastsMichot, Caroline 26 November 2013 (has links)
Les rhabdomyolyses correspondent à la destruction de fibres musculaires striées squelettiques et mettent en jeu le pronostic vital. La principale cause génétique est liée à un défaut d’oxydation des acides gras ; néanmoins, plus de la moitié des cas n’ont pas de cause identifiée. En 2008, des mutations du gène LPIN1 ont été rapportées comme une nouvelle étiologie de rhabdomyolyse de transmission autosomique récessive. La protéine lipin1 a une double fonction : un rôle de PAP1 intervenant dans la synthèse du triacylglycérol et des phospholipides membranaires ; un rôle de co-activateur transcriptionnel en association avec les PPARs et PGC1α pour réguler de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme, dont certains de l’OAG. Lipin1 a deux homologues, lipin2 et lipin3, qui possèdent une activité PAP1 et un site de fixation à des récepteurs nucléaires tels que les PPARs. Nous avons montré que les mutations de LPIN1 rendent compte de plus de 50% des cas de rhabdomyolyse sévère de la petite enfance, une fois écarté le diagnostic de déficit de l’OAG. Une délétion intragénique en phase a été fréquemment identifiée chez les Caucasiens. Nous avons montré qu’il s’agissait d’un probable effet fondateur et que cette délétion est délétère. En effet, à l’inverse de la forme normale de lipin1, la forme délétée est incapable de complémenter la levure pah1, déficiente pour l’homologue de LPIN1. Nous avons ensuite étudié, dans une série de 171 patients, l’implication de LPIN1 dans des pathologies musculaires moins sévères, ainsi que le rôle des deux homologues LPIN2 et LPIN3. Les mutations de LPIN1 sont impliquées dans les rhabdomyolyses sévères et précoces uniquement et les accès de rhabdomyolyse ont toujours un facteur déclenchant, le principal étant les infections aiguës fébriles. Aucune altération majeure de LPIN2 et de LPIN3 n’a été identifiée, même dans des phénotypes modérés. Enfin, nous avons cultivé des myoblastes et des myotubes de patients avec mutations de LPIN1 afin d’étudier les mécanismes de rhabdomyolyse. Les myoblastes déficients en lipin1 ont une activité PAP1 très diminuée et une accumulation de gouttelettes lipidiques. Le niveau d’expression des gènes cibles des facteurs de transcription co-activés par lipin1 (PPARδ, PPARα, PGC1α, ACADVL, CPT1B and CPT2) sont inchangés par rapport aux contrôles, alors que le niveau de lipin2 est augmenté. L’analyse transcriptomique sur cultures de myotubes a identifié chez les patients 19 gènes sous-exprimés et 51 sur-exprimés, notamment ACACB, qui code pour Accβ, enzyme clé de la balance synthèse d’acides gras/OAG. L’invalidation d’ACACB par siRNA dans des myoblastes déficients en lipin1 diminue le nombre de gouttelettes lipidiques, confirmant le lien entre la sur-expression d’ACACB et l’accumulation d’acides gras libres chez les patients. Cependant, le taux de malonyl-CoA, produit d’Accβ, et l’activité CPT1 (étape limitatrice de l’OAG, inhibée par le malonyl-CoA), sont comparables entre myoblastes de patients et de contrôles. Néanmoins, le traitement des cultures par l’association de tumor necrosis factor alpha et d’interleukine-1 β, choisis pour simuler les conditions pro-inflammatoires des infections aiguës, entraîne une augmentation encore plus poussée du taux de malonyl-CoA, une diminution de l’activité CPT1 et une augmentation de l’accumulation de gouttelettes lipidiques chez les patients. Au total, nos données placent LPIN1 comme une cause importante de rhabdomyolyse héréditaire. Le déficit en lipin1 entraine une perturbation du métabolisme lipidique, via une sur-expression d’ACACB, qui est exacerbée en conditions pro-inflammatoires. Nos résultats suggèrent que les conséquences du déficit en lipin1 sont compensées par des mécanismes d'adaptation suffisants en condition normale, mais insuffisants pour la demande métabolique induite par des stress environnementaux comme l'infection, conduisant aux rhabdomyolyses. / Rhabdomyolyses correspond to the destruction of skeletal muscular fibers and are possibly life-threatening. The main genetic cause is linked to defects of fatty acid oxidation (FAO) ; nevertheless, half of the cases have no identified aetiology. In 2008, mutations of LPIN1 gene have been reported as a new cause of autosomal recessive rhabdomyolysis. Lipin1 protein has a double function : 1) a role of phosphatidate phosphatase 1 (PAP1) involved in synthesis of triacylglycerol and membrane phospholipids ; 2) a role of transcriptional co-activator which regulates, in association with the PPARs (peroxysome-proliferator activated receptor) and PGC1α (PPARγ-coactivator1α), numerous genes involved in the metabolism including some genes encoding FAO enzymes. Lipin1 has got two homologues, lipin2 and lipin3, which have a PAP1 activity and a binding site for nuclear receptors, such as the PPARs. We have shown that LPIN1 mutations account for more than 50% of the cases of severe rhabdomyolysis of early infancy, when FAO defects have been excluded. An intragenic in frame deletion has been frequently identified in Caucasians. We have shown that it probably comes from a founding effect and that this deletion is deleterious. Unlike normal lipin1, deleted lipin1 protein is unable to complement the Δpah1 yeast which is defective for the yeast LPIN1 homolog. In a series of 171 patients, we have further studied the involvement LPIN1 in less severe muscular diseases, as well as the role of the two homologues LPIN2 and LPIN3. LPIN1 mutations are involved only in severe and early rhabdomyolyses and the bouts of rhabdomyolysis always have a triggerring factor, mainly acute febrile infections. No major alteration of LPIN2 and LPIN3 has been identified, even in milder phenotypes. Eventually, we have cultivated myoblasts and myotubes of patients with LPIN1 mutations in order to study the mechanisms of the rhabdomyolysis. Lipin1-deficient myoblasts have a drastically decreased PAP1 activity and an accumulation of lipid droplets. The expression level of target genes of the transcription factors co-activated by lipin1 (PPARδ, PPARα, PGC1α, acyl-Coenzyme A very long chain dehydrogenase (ACADVL), carnitine palmitoyl-transferase 1B and 2 (CPT1B and CPT2)) are similar to controls, whereas the level of lipin2 is increased. Transcriptomic analysis of myotube cultures have identified in patients 19 under-expressed genes and 51 over-expressed ones, notably ACACB, which encodes Accβ (acetyl-CoA carboxylase β), key enzyme of the balance between fatty acid synthesis and FAO. ACACB invalidation by siRNA in lipin1-deficient myoblasts decreases the number of lipid droplets, comforting the link between ACACB over-expression and free fatty acid accumulation in patients. However, the level of malonyl-CoA, product of Accβ, and CPT1 activity (limitative step of FAO, inhibited by malonyl-CoA), are similar between myoblasts of patients and controls. But treatment of the cultures with an association of tumor necrosis factor α and interleukin-1 β (TNFα + IL-1β), chosen for mimicking pro-inflammatory conditions of acute infections, leads to a further increase of the level of malonyl-CoA, a decrease of CPT1 activity and an increase of lipid droplets accumulation in patients. In total, our data show that LPIN1 is an important cause of inherited rhabdomyolysis. Lipin1 deficiency leads to a disturbance of the lipidic metabolism, via ACACB over-expression, which is exacerbated in pro-inflammatory conditions. Our results suggest that the consequences of lipin1 deficiency are counterbalanced by adaptative mechanisms which are sufficient at basal state, but insufficient for the metabolic request induced by environmental stresses, such as infections, leading to the rhabdomyolyses. Next step is the study of adipose tissue and the establishment of the inflammatory signature of the patients, in order to determine if this new disease is an auto-inflammatory pathology.
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<i>ACACB</i> encoding mitochondrial enzyme for carboxylation of acetyl-CoA is a novel disease-causing gene for congenital hyperinsulinemiaCampbell, Teresa, B.S. 16 June 2020 (has links)
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LPIN1 - étude génétique d'une nouvelle cause de rhabdomyolyse héréditaire et analyses physiopathologiques à partir de myoblastes de patientsMichot, Caroline 26 November 2013 (has links) (PDF)
Les rhabdomyolyses correspondent à la destruction de fibres musculaires striées squelettiques et mettent en jeu le pronostic vital. La principale cause génétique est liée à un défaut d'oxydation des acides gras ; néanmoins, plus de la moitié des cas n'ont pas de cause identifiée. En 2008, des mutations du gène LPIN1 ont été rapportées comme une nouvelle étiologie de rhabdomyolyse de transmission autosomique récessive. La protéine lipin1 a une double fonction : un rôle de PAP1 intervenant dans la synthèse du triacylglycérol et des phospholipides membranaires ; un rôle de co-activateur transcriptionnel en association avec les PPARs et PGC1α pour réguler de nombreux gènes impliqués dans le métabolisme, dont certains de l'OAG. Lipin1 a deux homologues, lipin2 et lipin3, qui possèdent une activité PAP1 et un site de fixation à des récepteurs nucléaires tels que les PPARs. Nous avons montré que les mutations de LPIN1 rendent compte de plus de 50% des cas de rhabdomyolyse sévère de la petite enfance, une fois écarté le diagnostic de déficit de l'OAG. Une délétion intragénique en phase a été fréquemment identifiée chez les Caucasiens. Nous avons montré qu'il s'agissait d'un probable effet fondateur et que cette délétion est délétère. En effet, à l'inverse de la forme normale de lipin1, la forme délétée est incapable de complémenter la levure pah1, déficiente pour l'homologue de LPIN1. Nous avons ensuite étudié, dans une série de 171 patients, l'implication de LPIN1 dans des pathologies musculaires moins sévères, ainsi que le rôle des deux homologues LPIN2 et LPIN3. Les mutations de LPIN1 sont impliquées dans les rhabdomyolyses sévères et précoces uniquement et les accès de rhabdomyolyse ont toujours un facteur déclenchant, le principal étant les infections aiguës fébriles. Aucune altération majeure de LPIN2 et de LPIN3 n'a été identifiée, même dans des phénotypes modérés. Enfin, nous avons cultivé des myoblastes et des myotubes de patients avec mutations de LPIN1 afin d'étudier les mécanismes de rhabdomyolyse. Les myoblastes déficients en lipin1 ont une activité PAP1 très diminuée et une accumulation de gouttelettes lipidiques. Le niveau d'expression des gènes cibles des facteurs de transcription co-activés par lipin1 (PPARδ, PPARα, PGC1α, ACADVL, CPT1B and CPT2) sont inchangés par rapport aux contrôles, alors que le niveau de lipin2 est augmenté. L'analyse transcriptomique sur cultures de myotubes a identifié chez les patients 19 gènes sous-exprimés et 51 sur-exprimés, notamment ACACB, qui code pour Accβ, enzyme clé de la balance synthèse d'acides gras/OAG. L'invalidation d'ACACB par siRNA dans des myoblastes déficients en lipin1 diminue le nombre de gouttelettes lipidiques, confirmant le lien entre la sur-expression d'ACACB et l'accumulation d'acides gras libres chez les patients. Cependant, le taux de malonyl-CoA, produit d'Accβ, et l'activité CPT1 (étape limitatrice de l'OAG, inhibée par le malonyl-CoA), sont comparables entre myoblastes de patients et de contrôles. Néanmoins, le traitement des cultures par l'association de tumor necrosis factor alpha et d'interleukine-1 β, choisis pour simuler les conditions pro-inflammatoires des infections aiguës, entraîne une augmentation encore plus poussée du taux de malonyl-CoA, une diminution de l'activité CPT1 et une augmentation de l'accumulation de gouttelettes lipidiques chez les patients. Au total, nos données placent LPIN1 comme une cause importante de rhabdomyolyse héréditaire. Le déficit en lipin1 entraine une perturbation du métabolisme lipidique, via une sur-expression d'ACACB, qui est exacerbée en conditions pro-inflammatoires. Nos résultats suggèrent que les conséquences du déficit en lipin1 sont compensées par des mécanismes d'adaptation suffisants en condition normale, mais insuffisants pour la demande métabolique induite par des stress environnementaux comme l'infection, conduisant aux rhabdomyolyses.
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