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La séquence d'utilisation de la terre Pachirini, au site de la place d'Armes des Trois-Rivières (CcFd-19) : fin XVIᵉ - fin XVIIIᵉ sièclesDuguay, Françoise 18 April 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 24 juillet 2023) / Notre thèse s'appuie sur une réflexion amorcée en lien avec une mention historique connue de tous : celle de Laviolette, le père fondateur des Trois-Rivières, et la date de 1634. Le questionnement quant à cet énoncé est basé sur le fait que les évènements surgissent rarement du néant. Il a conduit à utiliser des données archéologiques (vestiges structuraux, strates de sols et collection), ethno-historiques, historiques et biophysiques, afin de reconstruire une séquence évènementielle étoffée et d'identifier les acteurs en présence, ainsi que leurs activités. Le site archéologique d'échantillonnage pour éclairer notre questionnement gravite autour de la terre initialement concédée en 1648 à Charles Pachirini, un chef algonquin ; cette ancienne propriété est intégrée au parc de la place d'Armes (code Borden : CcFd-19 ; lieu classé en 1960). Les données archéologiques et ethno-historiques concordent pour démontrer la présence de deux groupes ethniques à cet emplacement, depuis au moins la fin du XVIᵉ siècle : Autochtones et Français. En effet, les Trois-Rivières servaient de lieu de regroupement estival à diverses nations algonquiennes ce qui permettaient les échanges entre elles, mais aussi avec des groupes iroquoiens. Ces échanges peuvent impliquer le transfert de biens, mais aussi de trais culturels et de technologie. Les Français y viennent à prime abord en été pour le commerce des fourrures, avant d'y implanter un poste de traite fortifié en 1634. Un bourg prendra ensuite forme, à partir des années 1650. La terre Pachirini est incluse dans cette évolution car partiellement scindée en censives urbaines attribuées à des colons français, notamment en bordure de la rue Saint-Louis, ce qui permettra l'émergence d'une spécialisation dans l'utilisation de l'espace. Trois de ces lots ont fournis des indices archéologiques, ceux initialement attribués à : Barthelémy Bertaut, Jacques Aubuchon et Michel Pelletier dit Laprade. L'emplacement connu sous le toponyme de « place d'Armes » deviendra la première place du marché, lieu où l'on peut se procurer biens, denrées et services. Le tout se fait en parallèle avec une utilisation de l'emplacement par les peuples autochtones, qui y disposent d'un bâtiment fixe et où ils installent également des campements du printemps jusqu'à l'automne. Cela fait de la place d'Armes un centre de rencontre et d'échange, dont l'accès est relativement public. Le tout se poursuit depuis les années 1650 jusqu'à la fin du XVIIIᵉ siècle, moment où la décision est prise de déplacer la place du marché vers l'ouest et de retirer l'ensemble du bâti sur la terre Pachirini initiale. L'inclusion de données archéologiques permet d'apprécier le fait que la trame événementielle des Trois-Rivières est beaucoup plus complexe que ne le laisse croire une prémisse réductrice, imprimée tel un dogme dans l'historiographie locale. Par contre, la notion d'espace public se poursuit quant à elle à travers les siècles et ce jusqu'à ce jour, car la place d'Armes demeure un lieu d'accès public, sous la forme d'un parc municipal. L'aspect collectif semble y avoir primauté et s'être perpétué dans l'inconscient collectif, sans faire l'objet d'une évaluation critique sur la nature de cet état de fait. / Our thesis is constructed around the well-known historical assertion that Laviolette is the founding father of Trois-Rivières, in 1634. Something in the story seemed to be missing, for such events rarely occur out of the blue. Questioning this statement led to the use of archaeological data (structural remains, soil strata, artifacts and ecofacts), as well as ethnohistorical, historical and environmental data in order to trace an expanded sequence of events, in an effort to identify the people involved and their activities. Our archaeological sample was collected on a piece of land conceded in 1648 to an Algonkian chief, Charles Pachirini, land which is now included in Place d'Armes park (Borden code: CcFd-19; protected by law since 1960). Archaeological and ethnohistorical data demonstrate that two ethnic groups, First Nations and French, had shared the use of this area from at least the end of the XVIth century. Indeed, Trois-Rivières used to be a traditional summer gathering centre for various Algonkian nations, who also had contacts with Iroquoians. Such gatherings were used for the exchange of goods, but most probably also of cultural traits as well as technology. French traders first came into the mix to initiate fur trade, which led to the establishment of a fortified trading post in 1634. A village started developing during the 1650's, a process which included space use specialization on Pachirini's land after plots were allotted to French settlers. Three of these plots are included in our archaeological sample, the ones initially allocated to: Barthelémy Bertaut, Jacques Aubuchon and Michel Pelletier dit Laprade. The park now named "Place d'Armes" would become Trois-Rivières' first market place, where one could acquire goods, food and services. Such activities took place alongside Aboriginal groups, who had the use of a permanent building and could also build encampments there during summer; such common usage qualifies Place d'Armes as a public space. The pattern went on from the 1650's to the end of the XVIIIᵗʰ century, when the market place was transferred westward, leading to the dismantling of all buildings from what used to be Pachirini's land. Including archaeological data in the historical sequence's modelling brings forth the fact that Trois-Rivières' history is far more complex than the reductive premise that has become dogma. However, the notion that the area called "Place d'Armes" is considered a public space has lived on through the ages, even to this day, since the municipal park is still a common gathering place. It is as if the notion of a public space has made its way into the collective unconscious mind, as a primordial idea never submitted to a critical assessment of its cause.
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