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Les politiques publiques d'aménagement du territoire et de décentralisation en Haïti : le cas de la région du Nord d'Haïti (1960-2017)Bélizaire, Roland 26 April 2024 (has links)
L'aménagement du territoire est défini comme une action volontaire de l'État dans le but de planifier l'affectation du territoire, de contrôler les usages du sol, d'établir l'équilibre territorial et de répondre aux besoins de développement du territoire et des populations. Cependant, la pratique de l'aménagement du territoire évolue constamment, de même que les concepts et les politiques supportant la planification territoriale, la décentralisation et le rôle des collectivités territoriales, la participation des acteurs locaux et régionaux et l'élaboration des instruments d'intervention publique. Dans le contexte de la mondialisation et de la décentralisation, sous la houlette de la pensée néolibérale, les politiques publiques d'aménagement du territoire sont devenues plus conflictuelles, surtout quand elles sont appliquées sans la participation des acteurs sociaux. Ces pratiques, tout en générant de nouvelles inégalités spatiales, tendent vers un retour de l'emprise du pouvoir central et vers la mise en œuvre des politiques de non-aménagement du territoire, tacitement ou intentionnellement. Comme dans le cas anglais sous le gouvernement de la première ministre Margaret H. Thatcher, le non-aménagement du territoire, concept central de notre thèse, est interprété comme le démantèlement des institutions locales et infrarégionales d'aménagement du territoire, la dérèglementation du marché foncier, l'assèchement des moyens financiers octroyés par le pouvoir central aux collectivités territoriales et la marginalisation des espaces non convoités par le marché. Également, le non-aménagement est conceptualisé au prisme du jeu d'acteurs marqué par une vision dichotomique de l'espace national. Dans le cas d'Haïti, en considérant notre période d'étude allant de 1960 à 2017, les chercheurs se réfèrent généralement à l'absence de politique d'aménagement du territoire, de planification et d'urbanisation. Quant à nous, nous articulons notre recherche autour de la thèse centrale du non-aménagement. Nous définissons le non-aménagement du territoire, non comme une absence de politique, mais comme un choix volontaire de l'État haïtien mis en œuvre depuis le règne des Duvalier (père et fils) jusqu'aux années 2000, en dépit de l'adoption d'un cadre institutionnel et légal d'aménagement du territoire et en dépit de l'aggravation de la vulnérabilité des territoires et des populations. Et méthodologiquement, la région Nord d'Haïti a été choisie comme cas d'étude. À partir de l'approche qualitative, interprétative et phénoménologique, une enquête de terrain a été menée et dans treize (13) communes en comptant sur la participation de cent cinquante-neuf acteurs centraux, régionaux et locaux. Ces acteurs représentés par des maires, des membres des communautés ciblées et des experts de l'administration publique et de la société civile tant à Port-au-Prince que dans la région Nord d'Haïti, ont été rencontrés à travers les entretiens semi-directifs et les entretiens de groupe. Les résultats de l'enquête de terrain, ajoutés aux données documentaires, concordent à répondre positivement à la question de recherche, à savoir : de 1960 à 2017, est-ce qu'il n'y a jamais eu de véritables politiques publiques d'aménagement du territoire et de décentralisation en Haïti? En conclusion, il en résulte que la politique de non-aménagement du territoire haïtien est structurelle, chronique, spatialisée à tous les échelons territoriaux et administratifs et applicable aux autres régions du pays. Du règne des Duvalier (père et fils) à l'ère de la Constitution de 1987, le territoire a toujours été utilisé comme une ressource à des fins politiques et économiques en faveur du groupe ou du clan d'acteurs politiques au pouvoir et non à des fins de planification, d'aménagement et de satisfaction des besoins de la population. / Land use planning is defined as a voluntary action by the State with the aim of planning land use, controlling land use, establishing territorial balance and meeting the development needs of the territory and populations. However, the practice of spatial planning is constantly evolving, as are the concepts and policies supporting territorial planning, decentralization and the role of local authorities, the participation of local and regional actors and the development of public intervention instruments. In the context of globalization and decentralization, under the leadership of neoliberal thinking, public policies for spatial planning have become more conflictual, especially when they are applied without the participation of social actors. These practices, while generating new spatial inequalities, tend towards a return to the grip of central power and towards the implementation of policies of non-spatial planning, tacitly or intentionally. As in the case of England under the government of Prime Minister Margaret H. Thatcher, non-spatial planning, a central concept of our thesis, is interpreted as the dismantling of local and sub-regional spatial planning institutions, the deregulation of the land market, the drying up of the financial resources granted by the central government to local authorities, and the marginalisation of spaces not coveted by the market. Also, the non-development of the territory is conceptualized through the prism of the interplay of actors, marked by a dichotomous vision of the national space. In the case of Haiti, considering our study period from 1960 to 2017, researchers generally refer to the absence of a land use policy, planning and urbanization. For our part, we articulate our research around the central thesis of non-development. We define the non-development of the territory, not as an absence of policy, but as a voluntary choice of the Haitian State implemented since the reign of the Duvaliers (father and son) until the 2000s, despite the adoption of an institutional and legal framework for territorial planning and despite the worsening of the vulnerability of territories and populations. And, methodologically, the northern region of Haiti was chosen as a case study. Based on the qualitative, interpretative and phenomenological approach, a field survey was conducted in thirteen (13) municipalities with the participation of one hundred and fifty-nine central, regional and local actors. These actors, represented by mayors, members of the targeted communities, and experts from public administration and civil society both in Port-au-Prince and in the northern region of Haiti, were met through semi-structured interviews and focus group interviews. The results of the field survey, added to the documentary data, agree to answer positively the research question, namely: from 1960 to 2017, have there ever been real public policies for land use planning and decentralization in Haiti? In conclusion, Haiti's policy of non-development is structural, chronic, spatialized at all territorial and administrative levels and applicable to other regions of the country. From the reign of the Duvaliers (father and son) to the era of the 1987 Constitution, the territory has always been used as a resource for political and economic purposes in favor of the group or clan of political actors in power, and not for the purposes of planning, development and meeting the needs of the population.
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Maturation économique et dynamiques familiales : l'évolution des modèles résidentiels du Haut-Saguenay entre 1851 et 1911 / Évolution des modèles résidentiels du Haut-Saguenay entre 1851 et 1911Bournival, Jean-Sébastien 05 August 2024 (has links)
Malgré un peuplement tardif comparativement à d'autres régions, le Saguenay prendra le tournant de l'industrialisation et de l'urbanisation dans les premières décennies du 20$^e$ siècle. Nous cherchons à observer l'organisation spatiale des familles dans un contexte de maturation économique qui poussera la région à s'ouvrir à un marché extrarégional. Nous posons l'hypothèse qu'il existe des patrons distinctifs entre les milieux pionnier, rural et urbain. Les recensements du Saguenay entre 1851 et 1911 ainsi que les registres d'état civil sont utilisés pour suivre les familles dans le temps et dans l'espace. La méthodologie alterne entre analyses descriptives et statistiques pour documenter la problématique de cette thèse. Sur le plan de la proximité, la parenté se décline en cercles concentriques, les liens biologiques les plus forts (parents et enfants) étant généralement ceux que l'on retrouve le plus près. Sur le plan socioéconomique, les résultats suggèrent que le mode de reproduction typique du modèle agraire, soit celui d'établir les enfants sur des terres avoisinantes, domine largement durant la période. Nous avons observé que même pour les dyades éloignées, les membres sont plus susceptibles de vivre dans des milieux similaires, ce qui renforce l'idée de transmission de patrimoine, mais aussi de valeurs et de réplication du mode de vie. Les dimensions sociales, familiales et économiques des Saguenayens demeurent fortement superposées jusqu'en 1911. Il faut noter un certain attrait pour le milieu urbain avec le temps, mais, malheureusement pour nous, les réels changements semblent survenir après 1921, période à partir de laquelle l'écoumène se sature et que la structure socioprofessionnelle se diversifie davantage. Les conclusions demeurent intéressantes. Dans un contexte de colonisation et d'expansion comme le Saguenay durant la période observée, la spatialisation des familles semble suivre un patron unique. Toutefois, à une échelle plus fine et sur la base de réseaux mieux définis que par les seuls liens biologiques, d'autres patrons de solidarités nous semblent définitivement observables. / Despite a late settlement compared to other regions, Saguenay took the turn of industrialization and urbanization in the first decades of the 20th century. We seek to observe the spatial organization of families in a context of economic maturation that will push the region to open up to an extra-regional market. We hypothesize that there are distinctive patterns between pioneer, rural and urban environments. The censuses of Saguenay between 1851 and 1911 as well as civil status registers are used to follow families in time and space. The methodology alternates between descriptive and statistical analyzes to document the problem of this thesis. In terms of proximity, kinship occurs in concentric circles, with the strongest biological ties (parents and children) generally being those found closest. On the socio-economic level, the results suggest that the mode of reproduction typical of the agrarian model, that of establishing children on neighboring lands, largely dominated during the period. We observed that even for distant dyads, members are more likely to live in similar environments, which reinforces the idea of transmission of heritage, but also of values and replication of lifestyle. The social, family and economic dimensions of the Saguenay inhabitants remained strongly superimposed until 1911. It should be noted that there was a certain attraction for the urban environment over time, but, unfortunately for us, the real changes seemed to occur after 1921, a period from which the ecumene saturated and the socio-professional structure became more diversified. The conclusions remain interesting. In a context of colonization and expansion like the Saguenay during the period observed, the spatialization of families seems to follow a unique pattern. However, on a finer scale and on the basis of networks better defined than by biological links alone, other patterns of solidarity seem to us to be definitely observable.
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