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Surveiller et ficher. La veille sur l'ordre national de l'entre-deux-guerres à travers les archives de renseignement politique de la Seine-Inférieure (76) / Disciplining and registering. The monitoring of the national order of the inter-war period throught the archives of the intelligence services of the Seine-Inférieure (76)Neveu, Guillaume 19 September 2018 (has links)
La prolifération contemporaine des techniques de surveillance tend à affirmer l’idée répandue que la nécessité institutionnelle de cumuler du savoir sur les populations serait un phénomène contemporain, ce que le recourt à la démarche socio-historique permet de déconstruire. La recherche menée dans les fonds préfectoraux des Archives Départementales de la Seine-Maritime, complétée par la consultation du « fonds de Moscou » a permis d’inscrire cette recherche au sein d’une étape constructiviste de l’analyse des sociétés de surveillance. Le corpus constitué majoritairement des fichiers de la police spéciale durant l’entre-deux-guerres interroge l’interdépendance entre la notion foucaldienne d’espace de sécurité et celle d’espace public, ou plutôt d’espaces publics. Résultat d’une forme de gouvernement de l’opinion, la veille proactive des espaces publics se développant en marge de l’espace public bourgeois était une nécessité afin de maintenir l’ordre républicain en cas de conflits entre ces espaces – comme ce fut le cas entre les militants des ligues d’extrême droite et de ceux qui se sont ralliés derrière la bannière de l’antifascisme. Un aspect de cette démarche est la régulation d’une parole prolétarienne, instrumentalisée par les acteurs principaux des institutions communistes et syndicales. Des individus suivis en fonction de leur influence sur les masses, de leurs actes, discours et propagandes dont la résultante en termes de jugement policier se fait en fonction de la préservation de la communauté nationale, par la désignation d’un ennemi de l’intérieur, étranger au sein du corps social et susceptible de propager une parole illégitime au sein de la population. / The contemporary proliferation of monitoring techniques in people's everyday lives tends to assert the widespread belief that the institutional necessity of accumulating knowledge about populations is a contemporary phenomenon. This pre-notion can be quickly deconstructed by recourse of the historical study, the work carried out during this thesis in the Prefecture funds of the Archives départementales de Seine-Maritime, supplemented by the consultation of the "fonds de Moscou" enables me to register this research within a constructivist step of the analysis of the surveillance societies. The corpus, mainly composed of police spéciale files during the inter-war period, enables us to question the interdependence between the Foucaldian concept of a security space and public sphere, or rather of public spheres. As a result of a form of government of opinion, the proactive observation of public spheres which have developed on the margins of the bourgeois public sphere was a necessity in order to maintain the republican order in case of conflicts between these spheres – as was the case between the militants of the extreme right leagues and those who rallied behind the banner of anti-fascism. Another of the main aspects of this approach is the regulation of a public speech from the proletariat, instrumentalized by the main actors of the communist and trade union institutions. Individuals who are tracked according to their influence on the masses, their acts, speeches and propaganda whose resultd in terms of police judgment is to the preservation of the national community, by the designation of interior enemy, a stranger within society and likely to spread an illegitimate speech within the population.
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