Julien Freund (1921-1993) disait de son maître ouvrage, L'Essence du politique (1965), qu'il était le résultat d'une déception surmontée. De quelle déception s'agit-il et comment a-t-elle orienté le développement de sa pensée ? Voilà l'interrogation qui a guidé notre recherche. Notre premier chapitre aborde les années de préparation de l'œuvre de Freund, de son expérience de la Résistance aux lectures qui l'ont influencé : Aristote, Machiavel, Weber, Schmitt et Aron. Notre deuxième chapitre présente et explique les principaux arguments de L'Essence du politique, qui nous permettront de mieux comprendre la critique freundienne de l'utopisme dont nous parlerons dans notre troisième chapitre. Notre dernier chapitre explore les dimensions philosophique et anthropologique de l'œuvre freundienne. Au terme de ce développement, nous serons en mesure d'identifier la dynamique particulière de la pensée de Julien Freund, dynamique qui implique de façon essentielle la notion de résistance.