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Le rôle du doute dans la méthode d'AristoteSauder, Kathleen Kraychy 27 November 2024 (has links)
L'une des principales causes qui nous empêchent de bien comprendre la pensée des philosophes du passé réside assurément dans la question de leur méthode. Quand il s'agit d'Aristote, pour qui la méthode est primordiale, toute défaillance dans la compréhension de ce qu'il fait et de la nature exacte de la méthode qu'il utilise est fatale et mène à une incompréhension de sa philosophie. Il est bien connu que depuis quelques siècles, la logique du Stagirite a subi des déformations radicales que seul un retour aux sources pourrait rectifier; mais d'autres aspects de sa méthode ont eux aussi subi des interprétations peu conformes à la pensée la plus authentiquement aristotélicienne. Parmi ces principes de méthode aucun ne nous paraît aussi digne d'être rétabli à sa place légitime que celui du rôle du doute, et cela pour deux raisons: premièrement, certains penseurs prétendent que le doute ne joue aucun rôle chez Aristote (du moins, aucun rôle vraiment important). Deuxièmement, on peut confondre le doute, tel que préconisé par Descartes ou par d'autres philosophes modernes, avec celui d'Aristote. Notre recherche part de ce texte crucial de la Métaphysique (B, 1) où Aristote affirme que «la conclusion définitive et satisfaisante qu'on obtient n'est que la solution des doutes qu'on avait tout d'abord soulevés.» Afin de comprendre la pleine portée de ce texte, nous avons commencé par examiner la nature de l'étonnement, principe de la recherche philosophique. Dans un deuxième temps, nous avons scruté les différentes sortes de certitude. Dans le troisième chapitre, nous nous sommes tournée vers l'investigation du doute lui-même. D'abord, les mots «problème», «doute» et «objection» se sont vus clarifiés; ensuite, la notion du doute a été examinée, surtout par rapport à l'étonnement, duquel elle diffère surtout en ce que l'étonnement est naturel, tandis que le doute est produit par notre esprit en considération des difficultés que présente un problème. Puisque c'est par la dialectique qu'on arrive aux problèmes qui donnent lieu au doute, le quatrième chapitre est consacré à la dialectique comme façon de soulever des doutes. Le dernier chapitre considère l'usage qu'avait fait Aristote du doute dans les différentes parties de sa philosophie, afin de montrer que cet usage est conforme aux principes qu'il a énoncés.
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