Ce présent mémoire a pour "sujet" Sören Kierkegaard et pour "objet", l'hégélianisme triomphant du XIXe siècle. La problématique soulevée fait front contre la vindicte manichéenne d'une grande partie de la littérature comparative digressant sur le rapport entre le "disciple" du pathos et le "professor" de la Raison : «Sören Kierkegaard fut-il un penseur du "paradoxe" jusque dans ses assauts critiques à l'endroit de la philosophie de Hegel?» L'enjeu de cette question est considérable. Balisé par une véritable somme référentielle, l'auteur dirige son enquête suivant une maquette exploratoire nouvelle. Quatre voies sont, ici, proposées : regard sur l'éducation hégélienne (de "seconde main") de Kierkegaard; genèse préromantique et romantique de la pensée "subjectiviste" de Kierkegaard; introduction à la dialectique "non-dialectique" de Kierkegaard; cheminement existentiel et "Histoire" dans l'œuvre kierkegaardienne. Au carrefour de ces quatre pistes se manifeste l'ombre d'une clef d'analyse de l'œuvre du "Prince of Denmark" : Kierkegaard fut moins ulcéré de ce que le "Maître" avait dit («Tout est dialectique», écrit Kierkegaard) que de ce que l'hégélianisme se refusa à jamais de dire («Un système de l'existence ne peut être donné», telle est la thèse principale de la pensée kierkegaardienne).