Dans ce mémoire, nous cherchons à comprendre la nature et le mouvement du scepticisme de Montaigne en dégageant la métaphysique et l'anthropologie qui sont à l'œuvre dans les Essais . Premièrement, nous examinons les discours sur le savoir, sur l'être et sur le bien qui se trouvent dans l'"Apologie de Raymond Sebond" et nous montrons qu'ils sont articulés selon une même structure tripartite-dogme, doute et réflexivité-qui constitue une métaphysique sceptique. Secondement, nous examinons, à travers une série d'essais, le rapport de Montaigne à la politique, à la sociabilité et à la peinture de soi et nous signalons que son approche est similaire dans chacun des cas: son attitude à la fois confiante, méfiante et inquisitrice est l'expression d'une anthropologie sceptique. Articulation de sa métaphysique et de son anthropologie, le scepticisme de Montaigne se veut une philosophie qui s'essaie sur le monde et l'homme qui l'habite.