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La mesure des émotions suscitées par des images de nourriture chez des femmes présentant un trouble des conduites alimentairesGagnon, Caroline 25 January 2025 (has links)
Les troubles des conduites alimentaires (TCA), soit l’anorexie mentale (AN) et la boulimie (BN), constituent des pathologies graves et complexes. Leur étiologie est multidéterminée, leur comorbidité forte, leurs conséquences sévères et multiples et leur évolution sinueuse. De plus, pour un bon nombre de patientes, les TCA représentent des maladies chroniques en raison, notamment, de l’efficacité mitigée, à moyen/long terme, des stratégies utilisées pour les traiter ou, autrement dit, de la persistance post-suivi de certains de leurs symptômes. Parmi ceux-ci figure le maintien d’une relation perturbée avec la nourriture. Depuis quelques années, il est reconnu que des facteurs intuitifs et spontanés, comme les émotions, influencent fortement la prise alimentaire. Or, selon le modèle à cinq voies de Macht (2008), les émotions suscitées par les aliments, en tant que stimuli en soi, représentent la porte d’entrée de la relation unissant les affects et la prise alimentaire des individus. En fait, la valeur hédonique attribuée à une denrée prédirait la quantité qui en serait consommée en termes de grammes ou de calories ingérées. Plutôt que de s’intéresser aux émotions vécues par les patientes dans un contexte de vie général, la présente thèse se penche sur les émotions évoquées par la nourriture comme bases explicatives potentielles de la prise alimentaire inadéquate des femmes présentant un TCA. Pour ce faire, les réponses émotionnelles de participantes souffrant d’AN et de BN à la vue d’images de nourriture sont mesurées et comparées à celles de participantes sans TCA ainsi qu’à celles générées par des images d’objets. Le premier objectif de la thèse consiste à déterminer, par le recours à des mesures explicites/directes de l’émotion et le contrôle des biais rencontrés dans les études antérieures sur le sujet, les réactions induites par les aliments propres aux TCA. Les résultats révèlent que les patientes, dans leur ensemble, ont une réaction élevée de peur à la vue des images de nourriture soumises. Cette réaction s’avère spécifique, c’est-à-dire non attribuable à un manque d’uniformité des stimuli exposés, à l’état interne des participantes (faim, symptômes affectifs préexpérimentaux), à leurs connaissances nutritionnelles et à la présence, chez elles, d’une sensibilité globale plus élevée au dégoût et/ou d’une capacité générale réduite à éprouver du plaisir. De façon plus détaillée, chez les femmes avec AN, tous les aliments, peu importe leur valeur calorique, engendrent une réaction élevée de peur, alors que chez celles avec BN, une telle réaction n’est observée que pour les denrées/mets à haute densité énergétique. Le deuxième objectif de la thèse cherche à valider, par l’adoption de mesures implicites/indirectes, les réponses émotionnelles précédemment recueillies. L’usage de méthodes implicites vise à contourner les biais expérimentaux liés aux mesures explicites et aider à faire la lumière sur l’ambiguïté présente dans la littérature quant aux réactions émotionnelles directes et indirectes des patientes avec BN. Afin d’éviter de soumettre les participantes à des enregistrements physiologiques intrusifs, et sachant que les émotions modulent l’estimation de la durée de présentation de divers stimuli, une perspective fondée sur des jugements temporels est adoptée. Les résultats révèlent que les femmes avec AN surestiment la durée de présentation des images de nourriture soumises par rapport à celle d’images d’objets. Cette surestimation est aussi observée en comparaison aux jugements fournis par les femmes avec BN. Ces dernières, toutefois, ne montrent aucune distorsion temporelle lorsque des images d’aliments sont présentées. L’effet de surestimation des durées de nourriture par les patientes souffrant d’AN est interprété comme étant la conséquence d’une réaction de peur, laquelle se révèle à nouveau être un élément caractéristique de la pathologie des participantes. Considérés dans leur globalité, les travaux de la présente thèse démontrent que la nourriture, en tant que stimulus distinctif, est génératrice d’une peur intense chez les femmes souffrant d’un TCA. Puisque la peur suscitée par un aliment/mets conduit à son rejet – et que plus cet aliment/mets est évité, plus la peur qui lui est associée grandit et se cristallise – la thèse souligne l’importance de prendre en considération, de manière spécifique et exhaustive, la question de la peur de la nourriture dès le début de la prise en charge des patientes. À cet égard, comme complément aux thérapies déjà validées pour l’AN et la BN, l’inclusion de stratégies utilisées pour le traitement des troubles anxieux (p.ex., exposition graduée, prévention de la réponse) constitue une voie intéressante. / Eating disorders (ED), more specifically anorexia nervosa (AN) and bulimia nervosa (BN), are serious mental illnesses. In that sense, their etiology is multi-determined, their comorbidity is high, their consequences are severe and multiple, and the road to their recovery is a sinuous path. In addition, for a number of patients, ED are long-lasting diseases due to the mixed results of their treatment or, in other words, to the continuity of their symptoms after being discharged from a specialized care program. Since a few years, unconscious, automatic and intuitive processes, like emotions, are recognized for their important influence on food intake. Notably, Macht’s Five-way Model (2008) postulates that food-evoked emotions are powerful determinants of food choice because, in a hierarchical perspective, they represent the first way by which emotions can control individuals’ food intake. In fact, the hedonic value of food has been demonstrated to be predictive of energy consumption and/or the amount of food consumed at a meal. Instead of investigating emotions experienced by ED women in their general life, the present thesis is interested in food-induced emotions as potential explanatory factors of inadequate patients’ food intake. To that end, emotional responses of participants suffering from AN and BN are compared to those of healthy controls (HC) and to those aroused by object images. The first objective of the thesis is to identify food-induced emotions that are distinctive in ED, by using explicit/direct measures of emotions and controlling for previous studies’ limitations. The results show that ED patients experience a higher level of fear towards food pictures than HC, which is specific to their pathology. Differently said, that food-evoked reaction is neither due to the use of heterogenous stimuli, nor to patients’ internal state (hunger, pre-experimental emotional symptoms), nutritional knowledge and potential higher disgust sensitivity or general anhedonia. In more details, in AN women, the fear response occurs towards all food, whereas in BN women, that is observed for high-caloric products only. The second objective of the thesis is to validate the food-induced emotions obtained by explicit tasks with implicit/indirect measures, in order to avoid biases associated to the latter and to help alleviating ambiguity in the literature about BN women’s indirect and direct reactions towards food. Because psychophysiological recordings, as traditional implicit techniques, are somewhat invasive and unpleasant – particularly for ED women who are biologically monitored on a recurring basis – a different method is used, namely the presentation of food pictures and judgements about the duration of these presentations. The time perception perspective adopted is based on the fact that timing is sensitive to emotions and that temporal distortions give insights about how the environment is processed. The results revealed that AN women overestimate the duration of food pictures in comparison to pictures of objects. Also, compared to participants with BN, they perceive the duration of food pictures as longer. However, BN patients do not show any time distortion for food pictures. The overestimation effect observed in AN women for food pictures is understood as the effect of a fear reaction, which is shown, once more, to be ED-specific. Considered all together, the findings of the present thesis demonstrate that emotions provoked by food, as stimuli per se, generate an intense reaction of fear in women suffering from an ED. Since fear induced by a food product leads to its rejection – and considering that the more an item is avoided, the more the fear associated with it increases – the thesis highlights the need to address distinctly and exhaustively patients’ fear toward food as soon as they begin treatment. For this purpose, as a complement to AN and BN validated therapies, the use of clinical strategies applied for the management of anxious disorders appears to be a promising avenue (e.g., exposure and response prevention).
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Les émotions suscitées par les préférences politiques peuvent-elles être révélées par une tâche de bissection temporelle?Ouellet, Claudie 13 December 2024 (has links)
Cette étude traite des variations de la perception de la durée de présentation de visages (photos) de politiciens situés à la gauche ou à la droite de l’axe politique. Ces variations sont analysées en fonction des émotions exprimées par ces visages (joie, colère ou neutre) et ce, en fonction des allégeances politiques des participants. Dans l’ensemble, par rapport aux conditions avec visages neutres ou exprimant de la joie, les participants surestiment la durée des visages exprimant la colère. Cet effet dépend cependant de l’allégeance politique des participants. Les participants à la gauche politique sous-estiment la durée de présentation des visages politiques exprimant une émotion neutre, comparativement aux conditions où les visages expriment la joie ou la colère. Par ailleurs, les résultats montrent que les participants de droite surestiment la durée de présentation des visages de politiciens ayant une orientation à gauche par rapport à la durée de présentation des visages de politiciens ayant une orientation à droite ; une telle influence de l’orientation des politiciens présentés n’est pas observée avec les participants de gauche. Les résultats de la présente étude montrent que l’allégeance politique des participants module l’effet sur la perception temporelle causé par le type d’expressions émotionnelles de visages délimitant le temps.
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Interactions entre le stress, la cognition, le craving pour la nourriture et les comportements alimentaires : vers une meilleure compréhension clinique de l'obésitéMassicotte, Elsa 13 December 2024 (has links)
L’obésité est un trouble de santé épidémique à l’échelle mondiale dont la prévalence a doublé dans les quarante dernières années. Bien que l’obésité soit largement multi-déterminée, un débalancement entre une saillance motivationnelle accrue envers des stimuli de nourriture, que l’on pourrait également appeler craving pour la nourriture, et un contrôle comportemental plus faible, sous-tendu par des fonctions exécutives sous-optimales, pourrait contribuer au phénotype de l’obésité. Les données suggèrent que ce débalancement serait potentialisé par le stress, hautement associé à l’obésité. Bien que le craving pour la nourriture et la perturbation des fonctions exécutives soient de mieux en mieux compris dans le contexte de l’obésité, leur interaction ainsi que leur impact sur les comportements alimentaires, notamment en situation de stress, demeurent nébuleux. La thèse avait donc pour objectif de clarifier ces interrelations, dans un premier temps sans la contribution du stress, et dans un deuxième temps avec celle-ci. Pour ce faire, une première étude expérimentale a été effectuée auprès de participants ayant un indice de masse corporelle (IMC) allant d’un poids santé à l’obésité de classe 3. Les résultats montrent une association négative entre le craving pour la nourriture de type état et les fonctions exécutives. Plus spécifiquement, une faible flexibilité cognitive est associée à un craving élevé pour la nourriture, lequel prédit une consommation de nourriture malsaine plus grande, alors qu’aucune relation n’a été établie avec la nourriture saine. Par la suite, dans une deuxième étude expérimentale, un stresseur social aigu a été induit auprès departicipants ayant un IMC variant entre un poids santé et l’obésité de classe 2. Les résultats obtenus indiquent que le craving pour la nourriture prédit positivement la consommation de nourriture. Enfin, le stress prédit également l’augmentation du craving pour la nourriture dans une interaction complexe avec les fonctions exécutives et l’IMC. Précisément, le stress augmente le craving pour la nourriture lorsque les fonctions exécutives sont faibles et l’indice de masse corporel est élevé. Dans l’ensemble, les résultats de la présente thèse soulignent l’importance du craving pour la nourriture, des fonctions exécutives, du stress et de l’interaction entre ces variables dans la compréhension clinique de l’obésité. Il en résulte ainsi une compréhension plus globalede cette condition de santé, ce qui permettra d’orienter les futures interventions dans le domaine. En effet, l’ensemble des résultats obtenus soulève la pertinence d’ajouter certaines composantes au traitement comportemental classique, tel que des interventions ciblant le craving pour la nourriture, les fonctions exécutives ou encore le stress chez une population de personnes cliniquement obèses. En somme, la thèse offre des pistes de recherches futures afin d’améliorer et de diversifier les options thérapeutiques disponibles pour traiter l’obésité. / Obesity is a worldwide epidemic health condition whose prevalence has doubled over the last forty years. It is a multifactorial disease and thus many factors are involved. Among them, an enhanced motivational drive towards food, namely food craving, and a reduced behavioral control over food intake through poor executive functions have been observed. These characteristics, taken together, lead to a lack of self-regulation toward food and could, therefore, contribute to the obesity phenotype. Moreover, the imbalance between food craving and executive functions is promoted by stress, which is also associated with obesity. Even though food craving and executive functioning are now better understood in the context of obesity, their interaction as well as their impact on eating behaviors, particularly in relation to acute stress, remain unclear. Thus, the objective of this thesis was to clarify these interrelations, firstly without the contribution of stress, and secondly with this contribution. To do so, a first experimental study has been conducted with participants whose BMI were ranging between a healthy weight and class 3 obesity. The results from this study showed a negative association between state food craving and executive functions. Specifically, a low cognitive flexibility was associated with a high food craving following induction. Moreover, the latter was also predictive of a higher junk food intake but showed no relationship with healthy food intake. In the second experimental study, where participants with BMI ranging from a healthy weight to class 2 obesity were enrolled, an acute social stressor was induced. Results from this study showed that food craving positively predicted food intake. Finally, stress predicted food craving increase following induction in a complex interaction with executive functions and BMI. Specifically, stress enhanced food craving when executive functions werelow and BMI was high. Taken together, these results shed some light on the importance of food craving, executive functions, stress and the interaction of these variables in the clinical understanding of obesity. Furthermore, it allows a more global comprehension of this health condition, which could lead to new interventions. Indeed, the thesis discusses the relevance of integrating new components into classic behavioural treatment for obesity such as interventions targeting food craving, executive functions or stress in a clinical population of obese people. In sum, this thesis offers new research perspectives in order to improve and diversify available therapeutic options for obesity.
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La participation des pères et des mères au suivi scolaire de leur adolescent : liens avec la réussite scolaire à 15 ansGiguère, Catherine 26 September 2019 (has links)
À l’école primaire, la participation des parents au suivi scolaire contribue grandement à la réussite scolaire des élèves. À l’école secondaire, la relation entre la participation des parents et la réussite scolaire est plus petite, parfois absente ou même négative selon la forme de participation parentale étudiée. Par ailleurs, peu d’études font la distinction entre la contribution unique à la réussite scolaire de la participation des mères et celle des pères. Ce mémoire doctoral s’intéresse donc aux liens entre quatre formes de participation des pères et des mères au suivi scolaire, soit dans la participation dans les devoirs, à l’école, les attentes académiques et le soutien émotionnel, et la réussite scolaire des adolescents. Le rôle de la réussite antérieure comme variable modératrice du lien entre la participation parentale et la réussite scolaire est également étudié. Les données de 630 adolescents de 3e secondaire, de 608 mères et 425 pères, collectées dans le cadre de l’Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec (EJNQ), ont été utilisées. Les résultats des analyses acheminatoires réalisées indiquent que lorsque les variables de participation parentales des pères et des mères sont entrées dans le même modèle, les attentes académiques entretenues par les deux parents sont le meilleur prédicteur de la réussite scolaire, alors que la participation dans les devoirs la prédit négativement. De plus, l’analyse de modération indique que lorsque la réussite antérieure est faible ou dans la moyenne, la participation du père dans les devoirs prédit une diminution de la réussite globale. Les résultats sont discutés à l’aide de la théorie de l’auto-détermination.
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Mécanismes et effets psychologiques et cognitifs d'une intervention basée sur la pleine conscience chez des adultes âgés présentant un trouble cognitif léger amnésiqueLarouche, Eddy 12 December 2024 (has links)
Par la méditation de pleine conscience, il est possible de développer une conscience soutenue et exempte de jugement de l’expérience du moment présent. Cette méditation s’enseigne par des programmes brefs et structurés nommés interventions basées sur la pleine conscience (IBPC). Une vaste littérature appuie la capacité des IBPC d’améliorer la santé psychologique par l’entraînement de l’acceptation et la surveillance attentive. Leurs effets sur la santé cognitive sont plus équivoques, quoiqu’elles aient le potentiel d’être administrées comme stratégie de remédiation cognitive pour les personnes à risque de déclin futur, incluant les militaires en voie d’être déployés et les personnes âgées en santé. Un déclin cognitif et des symptômes psychologiques qui aggravent le pronostic sont caractéristiques du trouble cognitif léger amnésique (TCLa), un prodrome probable de la maladie d’Alzheimer (MA). Les IBPC peuvent agir à la fois sur la santé cérébrale (réduction des facteurs de risques de la MA) et sur la santé cognitive (entraînement attentionnel) afin d’améliorer les symptômes du TCLa. La présente thèse avait pour objectif de déterminer comment une IBPC permet d’améliorer le profil psychocognitif de personnes âgées encourant un TCLa et quels sont les mécanismes qui sous-tendent ces effets. Pour ce faire, un premier article a recensé les écrits sur les facteurs d’adversité modifiables et le déclin cognitif associé à la MA dans l’optique d’identifier des mécanismes d’action potentiels par des IBPC. Un modèle schématique y illustre le cours de la neurodégénérescence associée au TCLa et à la MA et les effets préventifs possibles par les IBPC via le stress, la dépression et la remédiation du syndrome métabolique. Il ressort de cette recension que la réduction du stress, des symptômes dépressifs et de l’inflammation sont les principaux effets des IBPC qui affectent le développement du TCLa et de la MA. Ensuite, une étude clinique, publiée en deux articles, a testé les effets d’une IBPC chez des personnes âgées ayant un TCLa sur les variables psychologiques et cognitives. L’efficacité et les mécanismes d’action spécifiques d’une IBPC ont été comparés aux effets d’une intervention basée sur la psychoéducation (IBPÉ). Dans le second article de la thèse, les deux interventions ont amélioré de façon similaire les symptômes anxio-dépressifs et la qualité de vie associée au vieillissement. La qualité de vie générale et la mémoire sont demeurées stables suite aux deux interventions. L’amélioration de l’acceptation et la réduction des ruminations ont expliqué l’efficacité de l’IBPC, sans contribution de la surveillance attentive. Le troisième article, qui s’intéressait de façon plus approfondie aux effets de l’IBPC sur la cognition, n’a observé aucun effet spécifique sur la mémoire ou l’attention suite à l’IBPC. Les bénéfices attentionnels et subjectifs rapportés étaient similaires à ceux obtenus suite à l’IBPÉ, alors que des effets spécifiques de l’entraînement attentionnel par l’IBPC étaient attendus. L’hypothèse concernant une contribution du contrôle attentionnel à l’amélioration de la mémoire a également été infirmée par l’étude. La thèse appuie donc la pertinence d’une IBPC comme intervention psychologique auprès d’aînés ayant un TCLa. La thèse n’a pas démontré son potentiel d’amélioration de la cognitio, mais il a été proposé qu’elle permette plutôt de ralentir le déclin attendu. La publication de davantage d’études cliniques réalisées auprès d’aînés ayant un TCLa et inspirées des réflexions du dernier chapitre de la thèse, permettra d’approfondir la compréhension des effets de la pleine conscience sur le profil psychologique et sur la cognition. La thèse contribue aux efforts de prévention de la MA en soulignant la pertinence d’une nouvelle option d’intervention non pharmacologique chez une population qui présente une vulnérabilité importante. Ses contributions approfondissent la compréhension des effets et mécanismes d’actions des IBPC et confirment l’importance d’intervenir précocement par des interventions non pharmacologiques chez les personnes ayant un TCLa. / Mindfulness meditation allows to develop a stable and non-judgmental consciousness of the present moment experience. This meditation is taught using brief and structured programs, namely mindfulness-based interventions (MBI). MBI’s benefits on psychological health are allowed by acceptation and monitoring capacity training and have been widely supported. Their effects on cognitive health are more equivocal, but some potential has been shown for cognitive remediation in populations at risk for future decline, including the military about to be deployed and healthy older adults. Amnestic mild cognitive impairment (aMCI), a probable Alzheimer’s disease (AD) prodromal phase, is characterized by cognitive decline and psychological symptoms, which worsen prognosis. It is suggested that MBI could benefit aMCI by promoting both brain health (hence reducing AD risk factors) and cognitive health (through attention training). This thesis aimed at determining to what extent an MBI can improve the psychocognitive profile of older adults with aMCI and to deepen the understanding of the underlying mechanisms of action. To do so, a first article has collated the available literature on changeable adverse factors and cognitive decline associated with AD, with the objective of identifying MBI’s potential mechanisms of action on AD pathology. A schematic model was then developed to illustrate the course of aMCI and AD neurodegeneration, and the MBI possible preventive effects through stress, depression, and metabolic syndrome remediation. This review showed evidence that MBI’s main effects on aMCI and AD development happened through stress, depressive symptoms, and inflammation reduction. Next, a clinical study published in two separate articles tested MBI’s effects on psychological and cognitive variables. The efficacy and specific mechanisms of action of the administered MBI were compared to those of a psychoeducation-based intervention (PBI). In the second article of the thesis, both interventions led to improved anxio-depressive symptoms and aging-related quality of life. General quality of life and memory remained stable after the two interventions. MBI’s efficacy was explained by improvement of acceptation and reductions of ruminations, but not by monitoring changes. The third article, which investigated more deeply the interventions’ effects on cognitive variables, showed no specific benefits on memory or attention following the MBI. The only attentional and subjective cognitive changes reported were similar for both interventions, while MBI-specific effects were expected. The hypothesis regarding an attentional control contribution to memory changes was also denied by the study results. Overall, the thesis supports the relevance of a MBI as a psychological therapeutic option for older adults with aMCI. While its potential to improve cognition was not demonstrated in the thesis, it is suggested that it might instead modify an expected cognitive decline. Further clinical studies in aMCI populations based on the reflections of the last chapter of the thesis are needed to deepen the understanding of mindfulness’ effects and mechanisms of action on psycho-cognitive symptomatology. This thesis contributes to research efforts in AD prevention by backing the relevance of a new non-pharmacological approach for a highly vulnerable population. Its contributions also refine knowledge of MBI effects and mechanisms and confirm the need for early intervention in older adults with aMCI.
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Pornographie et bien-être sexuel : le rôle du secret et de la consommation en coupleBisson, Geneviève 13 January 2025 (has links)
Cette étude se penche sur les relations entre la consommation secrète de pornographie, la consommation de pornographie avec le partenaire conjugal et le bien-être sexuel au sein d’individus en relation de couple. L’examen du bien-être sexuel passe par l’exploration de plusieurs variables liées à la sexualité, dont la satisfaction sexuelle, les dysfonctions sexuelles, l’évitement sexuel et la compulsion sexuelle. Un échantillon de convenance comportant 1143 participants a été recruté au sein de la communauté afin de répondre à des questionnaires en ligne portant sur les déterminants de la sexualité à l’âge adulte, dont la consommation de pornographie. Parmi l’échantillon, 554 (48,5%) individus en couple ont complété au moins un des deux questionnaires d’intérêt sur la consommation de pornographie. Une analyse de classe latente a été effectuée. Les résultats illustrent qu’un modèle comportant deux classes latentes permet le mieux d’expliquer les relations entre la consommation secrète et la consommation en couple de pornographie. Une première classe latente, composée de 34% de l’échantillon (n = 188), comprend les participants qui ont indiqué consommer de la pornographie avec leur partenaire conjugal et de façon connue de ce dernier. La deuxième classe latente, composée de 66% de l’échantillon (n = 366), comprend les participants qui consomment de la pornographie de façon solitaire, que cette utilisation soit connue (n = 221) ou secrète (n = 113). Ensuite, les données des analyses indiquent qu’une consommation de pornographie ouverte et commune est associée à un meilleur bien-être sexuel puisqu’une meilleure satisfaction sexuelle, une diminution des dysfonctions sexuelles et un niveau plus faible d’évitement sexuel sont rapportés par les participants comparativement à ceux de la deuxième classe latente. Enfin, les analyses ne montrent aucune différence de genre, ce qui indique que les proportions d’hommes et de femmes ne se distinguent pas selon les deux classes latentes.
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Perspective et personnalité temporelles des étudiants en psychologie selon l'orientation théoriqueRoy, Mei-Li 12 December 2024 (has links)
Le choix de l’orientation théorique définit et guide l’entièreté du travail du psychologue clinicien. Ce processus décisionnel s’enclenche dès le début des études universitaires en psychologie. Cette étude établit des liens entre l’attitude temporelle des étudiants en psychologie et leurs traits de personnalité en fonction de leur appartenance à chacune des quatre principales orientations théoriques reconnues par l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) : psychodynamique-analytique, cognitive-comportementale, existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle). Cent-quarante-deux étudiants au baccalauréat (n = 63) et au doctorat (n = 79) en psychologie ont complété quatre questionnaires en ligne évaluant les traits de personnalité, la perspective temporelle, la personnalité temporelle et l’appartenance aux orientations théoriques. En ce qui a trait à la personnalité temporelle, l’adoption de l’orientation existentielle-humaniste et systémique-interactionnelle est associée à de moindres tendances à la polychronicité, à la proximité des résultats, à la conscience du temps en vacances et à la planification à la maison. En revanche, l’adoption de l’orientation cognitive-comportementale est associée à de fortes capacités de planification, de conscience du temps, de polychronicité et de proximité des résultats. Au niveau des traits de personnalité, l’adoption de l’orientation psychodynamique-analytique est associée à une propension à l’extraversion et le névrotisme, mais également à moindre tendance à l’agréabilité et au caractère consciencieux. De plus, l’adoption de l’orientation cognitive-comportementale est associée à une propension au caractère consciencieux. Enfin, les résultats ne permettent pas d’établir de liens entre l’appartenance à une orientation théorique et les dimensions de la perspective temporelle. La présente étude contribue donc à documenter le profil des étudiants en psychologie, particulièrement au plan des traits de personnalité et des attitudes temporelles. Elle permet d’établir certains liens, jusqu’ici peu étudiés, entre le choix de l’orientation théorique et le profil temporel des futurs étudiants gradués en psychologie.
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Le rôle du décodage des émotions faciales sur le lien entre l'insensibilité et les difficultés avec les pairs à l'enfanceHalberstam, Yaëlle 13 December 2024 (has links)
L'insensibilité émotionnelle a été associée aux difficultés interpersonnelles, Cependant, cette association reste incertaine étant donné du rôle potentiellement confondant des conduites agressives. La capacité à décoder des émotions faciales peut entrainer des réponses inadaptées aux situations sociales. Cette capacité, aussi associée à l'insensibilité émotionnelle et aux difficultés interpersonnelles, pourrait moduler le lien entre ces deux dimensions. Notre étude tente d'évaluer l'association entre l’insensibilité émotionnelle et les difficultés interpersonnelles en contrôlant les conduites agressives et de vérifier le rôle modérateur de la capacité à décoder les émotions faciales. Les mesures retenues ont été collectées en première année du primaire dans le cadre de l'Étude des Jumeaux Nouveau-Nés du Québec. Deux aspects des difficultés interpersonnelles, évalués par les pairs, ont été considérés : le rejet et la victimisation par les pairs. On observe que l’insensibilité émotionnelle prédit le rejet, mais pas la victimisation par les pairs, et ce, même lorsque l’agressivité est prise en compte. Ceci montre l’importance des traits d’insensibilité émotionnelle comme prédicteurs du rejet par les pairs. En parallèle, la covariance entre ces traits et l’agressivité est importante et seule la notion d’agressivité prédit la victimisation. L’insensibilité émotionnelle et la capacité à reconnaître les émotions sont associées de façon unique au rejet et l’interaction entre ces deux variables n’est pas significative. Ces résultats permettent de comprendre la nécessité de distinguer le rôle que joue l’insensibilité face au rejet et face à la victimisation car ces deux expériences différentes ne sont pas prédites par les mêmes traits de l’enfant. / Callous-unemotional traits have been associated with interpersonal difficulties, however, this association remains uncertain given the potentially confusing role of aggressive behavior. The ability to decode facial emotions can lead to inappropriate responses to social situations. This ability, also associated with callous-unemotional traits and interpersonal difficulties, could modulate the link between these two dimensions. Our study attempts to evaluate the association between callous-unemotional traits and interpersonal difficulties by controlling aggressive behaviors and to verify the moderating role of the ability to decode facial emotions. The measures selected were collected in the first year of elementary school as part of the Quebec Newborns Twins Study. Two aspects of interpersonal difficulties, peerreviewed, were considered: peer rejection and victimization. We observed that callous-unemotional traits predict rejection but not peer victimization, even after controlling for aggression, which shows the importance of the characteristics of insensibility in predicting peer rejection. In parallel, the covariance between these traits and aggression is important and only the notion of aggression predicts victimization. Callous-unemotional traits and the ability to recognize emotions are uniquely associated with rejection and the interaction between these two variables is not significant. These results make it possible to realize it is necessary to distinguish between the role that insensibility plays in rejection and in victimization because these two different experiences are not predicted by the same traits of the child.
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Analyse longitudinale des associations dyadiques entre les traits psychopathiques et la violence psychologique chez des couples de la communautéShaw-Cloutier, Andrée-Ann 13 December 2024 (has links)
Des études transversales récentes ont démontré que même à un niveau sous-clinique, les traits psychopathiques de la personnalité sont associés à des conduites agressives au sein des unions amoureuses (Coyne, Nelson, Graham-Kevan, Keister, & Grant, 2010; Okano, Langille, & Walsh, 2016; Savard, Sabourin, Lussier, & Laval, 2011). Toutefois, jusqu’à ce jour, aucune étude longitudinale précisant l’évolution de la relation entre ces variables n’a été réalisée. De plus, peu d’auteurs se sont intéressés à l’influence de ces traits sur la forme psychologique de la violence plus spécifiquement. Dans ce contexte, l’objectif de la présente étude vise à examiner, sous une perspective dyadique, les associations longitudinales entre les traits psychopathiques primaire et secondaire de la psychopathie et la perpétration de violence psychologique mineure au sein d’un échantillon de 70 couples hétérosexuels issus de la communauté québécoise. Les participants ont complété, à deux reprises sur un intervalle d’un an, une batterie de questionnaires incluant l’Échelle de psychopathie de Levenson (LSRP; Levenson, Kiehl, & Fitzpatrick, 1995; traduit en français par Savard, Lussier, & Sabourin, 2014) et l’échelle d’agression psychologique tirée du Questionnaire sur la résolution des conflits conjugaux (CTS-2; Straus, Hamby, Boney-McCoy, & Sugarman, 1996; traduit en français par Lussier, 1997). Les résultats d’analyse d’interdépendance acteur-partenaire montrent que seule la psychopathie secondaire prédit les agressions psychologiques mineures perpétrées par les répondants un an plus tard. Enfin, le test d’indistinguabilité des dyades révèle que les rapports entre les traits psychopathiques et la violence psychologique ne varient pas selon le genre des participants. Ces résultats s’ajoutent au très petit bassin d’observations empiriques sur le rapport dynamique et longitudinal entre les traits psychopathiques de la personnalité et la violence conjugale et soulignent l’importance de prendre en considération ces traits lors de l’évaluation et l’intervention auprès de couples aux prises avec cette réalité.
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Separation anxiety in children suffering from sleep terrors or sleepwalking / Anxiété de séparation chez les enfants souffrant de terreurs du sommeil ou de somnambulismeGarmroudinezhad Rostami, Elham 13 December 2024 (has links)
La relation entre la psychopathologie développementale et le sommeil, ou vice versa, est complexe (Gregory & Sadeh, 2016). Davantage de recherche est nécessaire, y compris des études longitudinales populationnelles chez les enfants. Cependant, le trouble d'anxiété généralisée et le trouble d'anxiété de séparation comptent tous deux les problèmes de sommeil parmi leurs principaux symptômes chez les enfants en clinique (Kupfer, 2015; Shanahan et al., 2014). Les résultats sont toutefois mitigés et certaines perturbations du sommeil ne sont pas associées à l'anxiété dans la population non-clinique d'enfants. On sait peu de choses sur la relation entre l'anxiété de séparation et les terreurs nocturnes et le somnambulisme chez les enfants d'une population non clinique. Donc, dans ce mèmoire, je tente de démontrer la présence de liens entre l'anxiété de séparation et les terreurs nocturnes d’une part, et le somnambulisme d’autre part, dans la petite enfance ; je teste la robustesse de ces associations après avoir pris en compte l'anxiété générale chez les participants. Enfin, j’explorerai les différences entre les sexes pour ces associations. Cette recherche fait partie de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ, Canada), pilotée par l'Institut de la statistique du Québec. Dans l'échantillon initial, 2223 familles ont été incluses lorsque les enfants avaient environ cinq mois. Dans cette étude, l'anxiété de séparation et l'anxiété générale ont été mesurés chaque année entre l'âge de 1,5 et 6 ans grâce au questionnaire informatisé rempli par l'interviewer, un entretien structuré en face à face avec la mère (N = 2045; 2044). Les terreurs nocturnes ont été évaluées entre 1,5 et 6 ans et le somnambulisme entre 2,5 et 6 ans à l'aide d'un questionnaire autoadministré à la mère (N = 1840; 1849). Un score moyen à travers les temps de mesure a été calculé pour l'anxiété de séparation et l'anxiété générale alors qu’une somme a été calculée pour les terreurs nocturnes et le somnambulisme. Les associations ont été testées par des régressions hiérarchiques en trois étapes : (1) anxiété de séparation et facteurs de confusion, (2) inclusion de l'anxiété générale et (3) inclusion d'un terme d'interaction sexe * anxiété de séparation. L'une des principales conclusions de cette étude est que l'anxiété de séparation pouvait prédire à la fois les terreurs nocturnes et le somnambulisme dans la petite enfance, même après contrôle de l'anxiété générale entrée comme facteur de confusion dans les modèles. Cette dernière n'a montré aucune association avec les deux parasomnies. Les associations n’étaient pas différentes pour les garçons et les filles. Nos résultats ont montré que l'anxiété de séparation pourrait jouer un rôle dans l’apparition des terreurs nocturnes et du somnambulisme chez les jeunes enfants dans la population générale (non-clinique). Cette étude représente une étape importante dans la compréhension des liens entre les symptômes d’anxiété de séparation et le sommeil chez les enfants. / The relationship between developmental psychopathology and sleep is complex (Gregory & Sadeh, 2016). More research is needed, including longitudinal population-based studies in children. However, Generalized anxiety disorder and separation anxiety disorder all list sleep problems among their core symptoms in clinical children population (Kupfer, 2015; Shanahan et al., 2014), but results are mixed and sleep disturbances may not be associated with anxiety in non-clinical population of children. Little is known the relationship between separation anxiety and night terrors and sleepwalking among children in a non-clinical population. So, in this dissertation, I explore the links between separation anxiety and night terrors on one hand, and sleepwalking on the other hand, in a non-clinical early childhood sample. This research is part of the Quebec Longitudinal Study of Child Development (QLSCD, Canada), initiated by the Quebec Institute of Statistics. In the initial sample, 2223 families were included when children were approximately 5 months. Separation anxiety and General anxiety were measured from the ages of yearly 1.5 to 6 years through the Interviewer Completed Computerized Questionnaire, a face-to-face structured interview with the mother (N= 2045; 2044). Night terrors were assessed from 1.5 to 6 years of age, and sleepwalking from 2.5 years to 6 years, through a self-administered questionnaire completed by the mother (N= 1840; 1849). A mean score across measurement times was calculated for separation anxiety and general anxiety, and a sum for night terrors and sleepwalking. I tested the associations with three-step hierarchical regression models: (1) inclusion of separation anxiety and confounding factors as predictors, (2) inclusion of general anxiety, and (3) inclusion of an interaction term gender*separation anxiety. One of the major findings of this study is that separation anxiety predicts both night terrors and sleepwalking in early childhood, even after controlling for general anxiety. The latter showed no associations with any of the two parasomnias. Finally, these associations were not different for boys and girls. Our findings have shown that separation anxiety may play a role in night terrors and sleepwalking etiology. This study represents an important step for a better understanding of the association between separation anxiety symptoms and sleep in children in the general (non-clinical) population.
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