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Le rôle de la perception de l'organisation du successif dans une tâche de discrimination temporelle d'intervalles videsPoirier, Jocelyn, Poirier, Jocelyn 26 November 2024 (has links)
En discrimination temporelle d'intervalles vides, les performances observées dans la condition hétéromodale (son (S)- lumière (L)) sont inférieures à celles obtenues dans des conditions homomodales (S-S, L-L) lorsque les durées des intervalles se situent entre 100 et 2 000 msec. Cette différence, inexplicable à partir des modèles psychophysiques de discrimination de durées, a été abordée en considérant avec Fraisse (1967), que le temps est perçu dans et par la perception de l'organisation du successif, cette dernière prenant place d'une façon spontanée dans des conditions de similarité et de proximité entre les stimuli en présence. La procédure expérimentale utilisée prévoit la présentation, avant ou après celle de la deuxième limite de l'intervalle vide, d'un signal sonore interférant, Si. Les moments de présentation de Si sont indépendants de ceux de la deuxième limite de l'intervalle à discriminer. À chaque essai, les sujets doivent ignorer Si; de plus, ils reçoivent un feed-back relativement à la durée de l'intervalle présenté. Pour des niveaux de proximité se situant autour de 250 msec, les résultats démontrent qu'en utilisant un intervalle délimité par un son (S) et une lumière (L), la tendance qu'ont les sujets à répondre "long" augmente à mesure que Si s'éloigne de S; d'un autre côté, lorsque S est remplacé par L, ce phénomène n'est plus observé. L'effet de Si est donc relié à une séquence de deux sons. Cet effet est influencé par le niveau de proximité temporelle séparant les deux sons; il n'est toutefois pas affecté par la variable similarité définie, selon Fraisse (1967), en regard de l'homogénéité et de l'hétérogénéité des sensations produites par les stimuli. En effet, l'écart entre la qualité spectrale des sons n'a pas permis d'observer des résultats similaires à ceux obtenus en utilisant une séquence S-L. La différence entre les performances observées selon les séquences S-Si et L-Si semble donc reliée au fait que les stimuli appartiennent ou non à une même modalité sensorielle. En conclusion, le phénomène observé dans cette thèse, de même que les résultats obtenus en discrimination temporelle d'intervalles vides n'étant pas véritablement associés à la variable similarité, la perception de l'organisation du successif et, d'une façon plus générale, l'organisation perceptive n'apparaissent plus appropriées pour expliquer la différence entre les performances observées en discrimination temporelle d'intervalles vides homomodaux et hétéromodaux d'une durée supérieure à 100 msec. Enfin, les résultats de cette thèse indiquent aussi que deux sons, présentés à proximité, possèdent des propriétés particulières: ils permettent l'accès spontané à une information temporelle et ils font en sorte que cette information ait un caractère contraignant pour le processus décisionnel. Ces deux propriétés pourraient être reliées à un mécanisme assimilable à la préattention. En regard du modèle de Rousseau, Poirier et Lemyre (1983), ce mécanisme constituerait une propriété fonctionnelle particulière des régions spécifiques aux modalités sensorielles.
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