Cette étude qualitative visait à explorer la perception du rôle paternel en milieu d'extrême pauvreté, la vision du soutien des réseaux informel et formel et la contribution du vécu familial et des modèles familiaux au développement de cette perception. Pour ce faire, cinq pères de nourissons âgés entre trois et huit mois dont les conjointes ont bénéficié du programme «Naître Égaux - Grandir en Santé» ont été recrutés. Trois entrevues, une en couple et deux individuelles, ont été réalisées par l'étudiante avec chacun des pères. Les informations ont été principalement recueillies à l'aide d'une entrevue semi-structurée et l'élaboration d'un génogramme graphique. Une fiche de renseignements sociodémographiques et un journal de bord, rédigé après chaque rencontre, complètent les données. Cette étude indique que la perception des pères pauvres du rôle paternel demeure ancrée dans des valeurs traditionnelles. Toutefois, la vision de certaines dimensions liées à ce rôle se rapproche des nouvelles normes sur la paternité. Malgré que le soutien, informel ou formel, soit souvent perçu positivement, les pères prêtèrent se débrouiller seuls et apprendre dans l'action comment assumer leur nouveau rôle. En cas de besoin, la conjointe répond aux demandes des pères. La contribution du vécu familial et des modèles familiaux au développement de la perception de la paternité se concrétise par le désir de ne pas répéter avec les enfants les expériences négatives vécues et la transmission de valeurs positives auxquelles les pères adhèrent.