Une première approche du phénomène de la corruption suggère qu'elle relève d'abord d'une déliquescence morale de la personne qui la pratique. Or, sa définition comme « l'utilisation et abus du pouvoir public à des fins privées » amène à conclure au caractère sociopolitique de cette dernière. À cet effet, la corruption dévoie profondément le sens de l'État de droit et compromet lamentablement le bien commun et les instances de sa réalisation. Ce déplacement qualitatif de la corruption d'un vice attribuable à une crise des valeurs morales à un défaut structurel est la caractéristique de la prise de parole de l'épiscopat camerounais sur le phénomène de 1977 à 2000. Le cadre de ce mémoire nous permettra de voir les concepts de l'enseignement social de l'Église mis en oeuvre par les évêques pour décrire, qualifier, condamner, et combattre la corruption comme un problème sociopolitique.