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"Dieu dit": demeure de l'Autre dans la chair du parlerJulien, Jacques 29 May 2021 (has links)
Il s’agit de « Dieu ». Ce mot est mis entre guillemets : c'est qu’il ne va pas sans dire, qu’il n’est pas pris pour acquis. Ces signes de ponctuation indiquent également le travail théologique en train de se faire. Dieu connu, aimé, prié, méconnu, abandonné, cherché de nouveau dans les nœuds complexes d’un héritage. Héritage problématique, totalement immergé dans la langue. Langue dite maternelle : Dieu est dit par les figures, les tours de la langue. H apparaît aussi dans une configuration de figures aimées et proches : le père et la mère, le fils et la fille. Ces configurations ne 9ont pas innocentes : elles sont disposées selon une hiérarchie, qui impose ses règles dans la soumission de l'économie domestique à l’économie publique. Le langage, bien qu’il soit tissé au mieux par la mère, est devenu le savoir-faire usurpé par les fils en passe de devenir pères. Des fils clercs, savants, érudits, théologiens. Pères fondateurs par la fécondité et l'autorité de leur plume. Augustin (Confessions), Jacques Derrida (circonfession), par exemple. Et moi-même, soumettant cette thèse dans une institution de (haut) savoir. La toute altérité de Dieu est éprouvée obscurément par les fils au chevet de leur mère mourante. Et la mère qui s'en va laisse un peu apparaître une autre autre : la femme, l’épouse. Comment se fait-il que celle-ci soit restée ainsi voilée, effacée, dans la marge de la géométrie parfaite dessinée par le clerc dans l’encerclement de son Dieu? Depuis toujours? Depuis l’arkhè de la hiérarchie?
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