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Le "Nome de l'Oryx" : géographie et mythes de la XVIe province de Haute-Égypte / The "Oryx Nome" : Geography and myths of the 16th Upper-Egyptian province.

Férreres, Romain 12 December 2017 (has links)
L’organisation territoriale de l’Égypte « unifiée » a dans un premier consisté en un découpage des deux grandes entités géographiques qui la constituent, la Haute et la Basse-Égypte, en un nombre variable de régions nommées sp3.t (sépat). Chacune de ces divisions, que nous nommons « province », possède une histoire, une culture et des cultes qui lui sont propres mais qui s’inscrit malgré tout dans celle du pays.L’étude de la XVIe province de Haute-Égypte, ou province de l'Oryx, se fait sur trois niveaux. Tout d’abord la géographie humaine, qui traite de l’administration du territoire comme des ressources ainsi que de leur évolution, mais également des individus vécurent à ces époques et prirent part à l’histoire de la province. Ensuite, la topographie cultuelle qui s’intéresse à la répartition des nécropoles et des lieux de cultes dont l’intérêt concerne autant l’économie que l’influence cultuelle. Enfin la géographie religieuse s’appuie sur les conceptions mythologiques, comme les processions géographiques, qui reprennent des éléments de tradition cultuelle dans le but de développer une véritable somme cultuelle de chaque province alors que, durant le IIe millénaire AEC, le système provincial s’effondre. Dès lors, le découpage des provinces se maintient dans les temples, bien que certains éléments de ces sommes soient de pures inventions destinées à compléter des données inconnues ou inexistantes, mais créant alors de toutes nouvelles traditions.De cette manière, la province de l’Oryx se démarque par une importance relative durant l’Ancien Empire mais surtout durant le Moyen Empire. Au Nouvel Empire, le fractionnement de la province a conduit certaines des localités les plus importantes à nouer des relations avec une métropole voisine, Hermopolis. Ainsi, peu à peu, la province perd en puissance et finit par perdre son identité au profit du nouveau nome hermopolitain. En revanche, durant ce déclin, l’ancienne capitale, Hébénou, voit un regain de popularité à travers l’emblème de la province, l’oryx qui devient une bête séthienne et maléfique. Sa divinité poliade, Horus, acquiert alors un statut de chasseur d’oryx et de restaurateur de l’ordre cosmique, des traits qui deviennent le nouveau visage de cette province autrement oubliée. / The territorial organisation of the « united » Egypt consisted first in a division of the two great geographical entities composing it, Upper and Lower Egypt, in a varying number of regions called sp3.t (sepat). Each one of these divisions we call “province” has its own history, culture and cults which are included in the ones of the country.The study of the 16th Upper Egyptian province, or Oryx province, stands on three levels. First, human geography deals with territory administration and resources and their evolution, but also on the individuals who lived in those times and took action in the history of the province. Then, cultic topography focuses on the distribution of necropolises and sanctuaries, which interest is economy as well as cultic influence. At last, the religious geography is based on mythological constructions, such as geographical processions, which take elements from the cultic traditions in order to develop real cultic summas while, during the 2nd millennium BCE, the provincial system collapses. Therefore, the provincial division remains in the temples, even if some elements of these summas are pure inventions intended to complement unknown or inexistent data, creating so whole new traditions.In this way, the Oryx province stands out with a relative importance during the Old Kingdom, but especially during the Middle Kingdom. In the New Kingdom, the splitting of the province led some of the most important localities to bond with a neighbour metropolis, Hermopolis. Thus, progressively, the province loses power and ends up with losing its own identity in favour of the new Hermopolitan Nome. However, during this demise, the old capital, Hebenu, gets a popular revival through the province emblem, the oryx, which becomes a sethian and maleficent beast. Its poliad divinity, Horus, acquires a new status of oryx hunter and cosmic order restorer, features forming the new face of this otherwise forgotten province.

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