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Identité, déplacement et différence dans trois textes autobiographiques féminins

Meda, Marie-Paule 11 1900 (has links)
Les récits autobiographiques modernes se distinguent par leur hétérogénéité non seulement entre eux rnais à l’intérieur de chaque texte. Trois textes, de facture autobiographique équivoque, ont été choisis comme objets de cette étude parce qu’ils illustrent cette hétérogénéité inter/intra-textuelle. La Détresse et l’enchantement, de Gabrielle Roy, représente le récit autobiographique supposérnent conventionnel, garantissant la ‘véracité’ de son discours narratif par un certain pacte de lecture; pourtant ce texte révèle une dimension romanesque. Les Mots pour le dire, par contre, récit à saveur de confidence de Marie Cardinal, est ambivalent dès le départ quant à son statut: ii bascule entre des éléments romancés et les souvenirs vérifiables, “événements vécus”, selon l’auteure. Enfin, Les Samourals, roman à clefs de Julia Kristeva, s’éloigne du récit-mémoires, rnais est lu comme une autobiographie à peine voilée à cause des éléments correspondant à la vie de l’auteure. La juxtaposition de ces trois récits montre que chaque texte se situe à un point mobile sur un spectrum entre deux pôles également impossibles à circonscrire—la fiction ou la ‘vérité’ pure. La fonction plutôt que la structure ou le style du texte importe ici; esthétique dans le cas de Roy, thérapeutique chez Cardinal et critique pour Kristeva. L’autobiographie romancée, genre hybride ou “métissé”, est privilégiée par ces écrivaines, toutes les trois déplacées géographiquement et linguistiquement, ayant vécu un “métissage” culturel. Le déplacement, associé à l’étrangeté, intervient dans le récit et dans la narration pour engendrer un rnouvement discursif où la différence entre le même et l’autre, entre l’ici et l’ailleurs, étoffe la structure du texte. Les trois écrivaines choisissent d’écrire en français, mais se considèrent étrangères à la France. Pour ces femmes, leur ‘féminité’ (aussi bien que leur exil) entre en jeu dans leur projet autobiographique, cette double altérité se prolongeant dans l’aliénation du moi/elle que produit la dimension fictive du récit. L’analyse de ces trois récits montrera d’abord comment la fiction s’immisce nécessairement dans le discours du ‘moi’ dédoublé et finit par imposer une texture/un métissage inhérent et essentiel à sa facture. Par ailleurs, l’altérité, envisagée sous le jour de l’étrangeté des autres et de soi—même, prend une importance capitale dans le projet identitaire de ces auteures expatriées. Enfin, l’écriture de ces trois femrnes conscientes de leur féminité s’avère aussi individuelle que celle des autobiographes masculins. Les trois parlent de leur rapport à la mère/la maternité, mais leurs récits révélent des divergences marquées par leur milieu, leur contexte socio—historique et leur relation à la psychanalyse. Le passé qu’elles évoquent est simple, imparfait ou composé, selon la fonction gui prime dans le texte. Ce que les trois auteures partagent, cest un désir de se raconter et une foi dans le texte écrit comme moyen d’atteindre l’autre à travers soi—même et soi—même à travers l’autre.
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Identité, déplacement et différence dans trois textes autobiographiques féminins

Meda, Marie-Paule 11 1900 (has links)
Les récits autobiographiques modernes se distinguent par leur hétérogénéité non seulement entre eux rnais à l’intérieur de chaque texte. Trois textes, de facture autobiographique équivoque, ont été choisis comme objets de cette étude parce qu’ils illustrent cette hétérogénéité inter/intra-textuelle. La Détresse et l’enchantement, de Gabrielle Roy, représente le récit autobiographique supposérnent conventionnel, garantissant la ‘véracité’ de son discours narratif par un certain pacte de lecture; pourtant ce texte révèle une dimension romanesque. Les Mots pour le dire, par contre, récit à saveur de confidence de Marie Cardinal, est ambivalent dès le départ quant à son statut: ii bascule entre des éléments romancés et les souvenirs vérifiables, “événements vécus”, selon l’auteure. Enfin, Les Samourals, roman à clefs de Julia Kristeva, s’éloigne du récit-mémoires, rnais est lu comme une autobiographie à peine voilée à cause des éléments correspondant à la vie de l’auteure. La juxtaposition de ces trois récits montre que chaque texte se situe à un point mobile sur un spectrum entre deux pôles également impossibles à circonscrire—la fiction ou la ‘vérité’ pure. La fonction plutôt que la structure ou le style du texte importe ici; esthétique dans le cas de Roy, thérapeutique chez Cardinal et critique pour Kristeva. L’autobiographie romancée, genre hybride ou “métissé”, est privilégiée par ces écrivaines, toutes les trois déplacées géographiquement et linguistiquement, ayant vécu un “métissage” culturel. Le déplacement, associé à l’étrangeté, intervient dans le récit et dans la narration pour engendrer un rnouvement discursif où la différence entre le même et l’autre, entre l’ici et l’ailleurs, étoffe la structure du texte. Les trois écrivaines choisissent d’écrire en français, mais se considèrent étrangères à la France. Pour ces femmes, leur ‘féminité’ (aussi bien que leur exil) entre en jeu dans leur projet autobiographique, cette double altérité se prolongeant dans l’aliénation du moi/elle que produit la dimension fictive du récit. L’analyse de ces trois récits montrera d’abord comment la fiction s’immisce nécessairement dans le discours du ‘moi’ dédoublé et finit par imposer une texture/un métissage inhérent et essentiel à sa facture. Par ailleurs, l’altérité, envisagée sous le jour de l’étrangeté des autres et de soi—même, prend une importance capitale dans le projet identitaire de ces auteures expatriées. Enfin, l’écriture de ces trois femrnes conscientes de leur féminité s’avère aussi individuelle que celle des autobiographes masculins. Les trois parlent de leur rapport à la mère/la maternité, mais leurs récits révélent des divergences marquées par leur milieu, leur contexte socio—historique et leur relation à la psychanalyse. Le passé qu’elles évoquent est simple, imparfait ou composé, selon la fonction gui prime dans le texte. Ce que les trois auteures partagent, cest un désir de se raconter et une foi dans le texte écrit comme moyen d’atteindre l’autre à travers soi—même et soi—même à travers l’autre. / Arts, Faculty of / French, Hispanic, and Italian Studies, Department of / Graduate
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La double conscience la prise de conscience féminine chez Colette, Simone de Beauvoir et Marie Cardinal /

Angelfors, Christina. January 1989 (has links)
Thèse de doctorat : Faculté des Lettres : Lund : 1989.

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