Zugl.: Tübingen, Univ., Diss., 2007

La thèse cherche à démontrer que la philosophie de la culture, articulée aux thèmes fondamentaux de l'histoire et du politique dans la pensée critique d'Ernst Cassirer - dont le but méthodique et thématique est d'embrasser et d'unifier toutes les différentes activités de l'homme, pas seulement les divers champs de la philosophie et de la connaissance scientifique - relève le défi de l'engagement spirituel de notre temps. De plus, la thèse montre que dans l'œuvre du philosophe, l'effort de la pensée vers une totalité respecte les différents modes du savoir, propres aux sciences de la culture et les différentes modalités d'orientation vers le "monde" à travers les formes symboliques. La philosophie de la culture tend vers la connaissance de soi et s'épanouit dans l'humanisme universel. Elle est aussi, comme toute philosophie véritable, une méditation sur l'acte de philosopher et sur la philosophie elle-même.

L'objectif principal de ce mémoire est de proposer une interprétation du système conceptuel développé par Ernst Cassirer dans sa Philosophie des formes symboliques, de manière à en relever la fonction et la valeur pour les sciences de la culture. Pour y arriver une approche comparative est employée. La conception de Cassirer à propos de la fonction et de la valeur du concept -en particulier des concepts mathématiques -en sciences de la nature est d'abord analysée et ensuite prise comme représentant le positionnement épistémologique général de Cassirer, valide pour tous les types de connaissance proprement scientifique. Par la suite, ce positionnement épistémologique est mobilisé comme point d'appui et hypothèse pour analyser les fonctions ainsi que la valeur qu'ont les concepts de formes symboliques pour une connaissance scientifique des phénomènes de culture, c'est-à-dire des phénomènes de constitution de signification. La conclusion tirée de cette étude est que le système cassirerien des formes symboliques, couplé à une méthode d'interprétation appropriée que Cassirer développe en s'inspirant des théories de la mesure, consiste en une méthode d'analyse de la culture, mais ne parvient pas à expliciter adéquatement les relations qui font le mouvement historique de la culture. Suite à ce constat, quelques axes futurs de recherches pouvant permettre de compléter le système des formes symboliques de façon à combler cette lacune sont identifiés. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ernst Cassirer, Formes symboliques, Épistémologie, Sciences de la culture, Sociologie de la culture, Constitution des significations.

Zugl.: Tübingen, Univ., Diss., 2007

Zugl.: Heidelberg, Univ., Diss., 2007/2008

Zugl.: Frankfurt (Main), Philos.-Theol. Hochsch. St. Georgen, Diss., 2006

In this study on literature and thought from the early 20th century, I examine techniques of organization – including rhetoric, poetics and citation – across the work of the German philosopher Ernst Cassirer (1874-1945) and the Austrian writer Robert Musil (1880-1942). With particular attention to Cassirer’s Philosophy of Symbolic Forms and Musil’s The Man Without Qualities, this dissertation analyzes the prose strategies, by which the authors develop a poetics of orientation. Responding to shifts in the epistemological foundations of the empirical sciences, the authors reimagine genre and style as a way to direct the reader in the interpretive process. Although the inflection of this poetics of orientation differs in Cassirer’s cultural philosophy and Musil’s essays and narrative, they both follow dynamic moments in thought, the drama that unfolds as the interpersonal experience of making sense of the world. The displacement of substance by function in the sciences provides the shared ground against which the patterns of their prose emerge. In the first section, “Ernst Cassirer. Problemgeschichte: from genre to texture”, I engage Cassirer’s shift from a critique of reason to a critique of culture, in which language and myth are treated alongside theoretical knowledge as interfaces for knowing the world. His mode of thought develops in a mode of writing, modifying the philosophical genre Problemgeschichte, which developed in the 19th century and was the dominant mode of philosophy among Neo-Kantians at the turn of the 19th to 20th century. He extends the genre’s diction of direction, such as the ubiquitous terms Richtung and Weg, with a decidedly mathematical accent. This figural register reflects the epistemic shift from substance to function, which also typifies his characterization of problems as sites of discursive interference. Building on this discussion of the philosophical genre Problemgeschichte, I then analyze narrative aspects of Cassirer’s writing, such as focalization, in order to understand how his play of citation demonstrates functional thinking. In the second section, “Orientation: Robert Musil’s Reise vom Hundertsten ins Tausendste”, I follow Musil’s prose detours as an intentional gambit, connecting heterogeneous intellectual inquiry. Arguing that his prose innovation cannot be exhausted by a discussion of his essayistic style, I challenge standard accounts of the dissolution of narrative in Musil’s writing. The shift from substance to function as the epistemological foundation in the empirical sciences informs Musil’s displacement of narrative schema by narrative impulses, which preserves traces of traditional story telling as devices for helping the reader find their way in a textual space. Both Cassirer’s and Musil’s poetics of orientation demonstrate engagement with the tumultuous Interwar period, which counters anti-Enlightenment tendencies of intellectual inquiry, common in the German-language cultural production of the early 20th century. The authors’ prose strategies are the vehicle for an intellectual vision, which maintains the potential for an open future.

Montréal Trigonix inc. 2018

Le présent mémoire se propose d'analyser le concept de technoscience en prenant la voie privilégiée de l'approche herméneutique contemporaine inspirée principalement de la théorie du récit de Paul Ricœur, mais également de la philosophie des formes symboliques d'Ernst Cassirer et de l'herméneutique philosophique de Hans-Georg Gadamer. À travers cette méthodologie est posée l'hypothèse selon laquelle le concept de technoscience peut être considéré comme un « texte » et une « forme symbolique » faisant la narration des transformations contemporaines de la pratique scientifique. Afin de tenter d'appuyer cette hypothèse, la partie analytique s'attarde à extraire trois récits logeant au cœur du concept de technoscience. Le récit anthropologique est présenté à travers son intrigue relative à la transformation du rapport à la mort et au corps dans les réalités technoscientifiques actuelles. Le récit épistémologique présente l'intrigue des nouvelles modalités de la Recherche & Développement et les questions qu'elles posent quant à la normativité scientifique. Le récit méthodologique, finalement, porte l'intrigue d'un renversement entre technique et science à travers, notamment, les modalités du faire science d'aujourd'hui. Dans chacun de ces trois récits, un souci est accordé à l'hypertextualité du concept de technoscience en présentant les transformations racontées entre la pratique scientifique idéal-typique de la science moderne et celles de la technoscience. Le mémoire se conclut sur les considérations qu'appelle une telle approche narrativiste de la technoscience en examinant les possibilités de la transformation de notre monde par le récit. ______________________________________________________________________________

My dissertation, In the Beginning was the Sign, examines the entangled histories of literary modernism and mathematical modernity and revisits their claim to a radical rupture with the past. Informed by Lacanian psychoanalysis, media theory, and deconstruction, I trace how the interplay of literary and mathematical form transformed classical imaginations of the human. Authors like Carl Einstein, Robert Musil or Ernst Cassirer challenge the organic concept of subject formation as Bildung with a new and purely symbolic kind of mathematical abstraction that informs their writing on both thematic and formal levels. In the tradition of Plato’s Meno, they adduce these new forms of mathematical knowledge to find genuinely modern answers to the classical question of the good life. Paradoxically, in striving to portray their own time as a radical novelty that was able to break with its cultural heritage, these authors summon the canon at its most canonical. The mathematician Hilbert, for instance, rewrites the opening of the Gospel of John, translating logos as ‘sign’ rather than ‘word.’ Analyzing literary, philosophical, and mathematical texts in German, English, and French, I show that the questioning of the logical foundations of thought in the so-called foundational crisis in mathematics was re-mediated through a new genealogical exploration of the foundations of European rationality in the texts of classical antiquity.