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Lyrisme et politique en cinéma : Duras, Garrel, Godard, années 1970-1980 / Lyricism and politics in cinema : Duras, Garrel, Godard from the seventies to the eightiesPerrais, Agnès 12 December 2017 (has links)
Cette étude traite de l’articulation en cinéma de la ressource lyrique et de l’approche politique du réel. Pour aborder sous un angle plus spécifique la question du « cinéma de poésie », elle propose une relecture de la théorisation littéraire du lyrisme, dans la perspective d’une critique de la polarisation autour de la notion de subjectivité. À partir d’une étude des imbrications entre poétique et enjeux politiques chez Hölderlin, Rimbaud et les surréalistes, elle propose la notion de « lyrisme objectif » pour questionner la façon dont les films peuvent s’émanciper du modèle discursif utilisé par le cinéma militant, tout en tentant de proposer une pensée critique du politique à partir de leurs formes sensibles. À travers l’analyse d’un corpus de films de Marguerite Duras, Philippe Garrel et Jean-Luc Godard, réalisés dans l’après-1968 à un moment de reflux des luttes, nous montrons comment leurs héritages poétiques influencent la figuration du politique, à partir d’un geste commun de mise en retrait de la narration au profit d’une logique de sensation. Nous proposons ainsi de voir comment chez Marguerite Duras, à partir d’une pensée radicale de la négativité, la mobilisation d’une parole lyrique prend en charge un enjeu de subjectivation politique. Par ailleurs, si la résurgence d’un héritage romantique et du versant hermétique du surréalisme chez Philippe Garrel reconduit une approche expérientielle du politique, la reprise de la théorie surréaliste de l’image comme rapport et des principes rimbaldiens de décentrement du sujet entraine chez Jean-Luc Godard une dialectisation du lyrisme, qui articule une positivité sensible à une critique objectivante. / This dissertation articulates the concept of lyricism and a political approach of the real in cinema. In order to study more specifically the issues of « poetry cinema », it proposes a reading of the literary theory of lyricism through a critique of the conceptual polarization of subjectivity. Starting with a study of the interdependence of poetics and politics in Hölderlin, Rimbaud and the Surrealists’ works, I put forward the notion of « objective lyricism » to understand how film can move away from the discursive paradigm of activism and forge a critical evaluation of political issues by way of their esthetics. By analyzing a number of films by Marguerite Duras, Philippe Garrel et Jean-Luc Godard, all made in the years just after 1968, when activism receded, I show how their formal legacies influenced the depiction of politics by withdrawing the narrative structure to the profit of a logic of sensation. Furthermore, I intend to demonstrate how in Marguerite Duras’ films political subjectivation is achieved by a lyrical voice rooted in a radical thinking of negativity. If the resurgence of a romantic legacy and of the cryptic side of surrealism in Philippe Garrel’s films lead to an experiential approach of politics, the re-actualization of the surrealist theory of the image-as-interaction and Rimbaud’s principles of the subject’s decentering push Jean-Luc Godard to a dialectization of lyricism, articulating a sensitive positivity to an objectifying critique.
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Max Ophuls et l’œuvre de Goethe : matériau génétique et substrat esthétique / Max Ophuls and the work of Goethe : genetic material and aesthetic substrateMoussaoui, Nedjma 11 December 2010 (has links)
Max Ophuls reste un cinéaste méconnu. Plusieurs de ses films (Liebelei, Lettre d’une inconnue, La Ronde) l’ont associé à la Vienne fin de siècle et à la littérature autrichienne, faisant oublier sa relation avec l’Allemagne, son pays natal, et avec Goethe. Cette thèse propose une nouvelle approche auctoriale fondée sur l’étude de sa relation avec l’écrivain. Il s’agit d’examiner la façon dont le matériau goethéen travaille les œuvres inspirées de Goethe et nourrit les conceptions esthétiques du cinéaste. La première partie s’attache à Goethe en tant que source d’inspiration créatrice. Elle repose essentiellement sur l’analyse du Roman de Werther, film français de 1938, et de la Nouvelle, pièce radiophonique allemande de 1954. Cette nouvelle lecture d’œuvres considérées comme mineures montre l’évolution de la relation à Goethe et met en évidence le rapport d’Ophuls à la culture allemande et à l’Allemagne dans le contexte mouvementé du XXème siècle. La seconde partie établit sur un plan plus théorique les liens entre la conception de l’art d’Ophuls et l’esthétique goethéenne. L’analyse des Réflexions sur le cinéma (pièce radiophonique allemande de 1956) montre l’importance de Goethe comme référent théorique. L’examen d’écrits de natures diverses d’Ophuls met au jour une poétique implicite du cinéma, fondée sur l’esthétique organique goethéenne. / Max Ophuls remains a neglected film maker. Several movies he directed (such as Liebelei, Lettre d'une inconnue, La Ronde) have linked his name with fin de siècle Vienna and Austrian literature, overshadowing his relationship with Goethe and with Germany, his native country. Our thesis proposes a new approach to Ophuls, based on a study of his relationship with the German writer : we examine the way in which the Goethean sources both operate in the works directly inspired by Goethe and influence the aesthetic tenets of the director. The first part of our work deals with Goethe as a source of inspiration. It is mostly based on the analysis of the 1938 movie Le Roman de Werther, and of the 1954 radio drama Novelle. This new approach to works considered of lesser importance reveals the development of Ophuls's relationship with Goethe and highlights his connection with Germany and German culture in the turbulent context of twentieth century. The second part, on a more theoretical level, traces the paths linking Ophuls's conception of art and Goethean aesthetics. Our analysis of Thoughts on Film (Gedanken über den Film), a 1956 radio drama, highlights the importance of Goethe as a theoretical frame of reference: other texts of different nature allow us to describe an implicit poetics of cinema, based on Goethean organic aesthetics.
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