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Traitements didactiques préventifs d'un type de conceptions erronées en sciences physiques chez des élèves du secondaireBlondin, André 05 1900 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Dans un contexte constructiviste, les connaissances antérieures d'un individu sont essentielles à la construction de nouvelles connaissances. Quelle qu'en soit la source (certaines de ces connaissances ont été élaborées en classe, d'autres ont été élaborées par interaction personnelle de l'individu avec son environnement physique et social), ces connaissances, une fois acquises, constituent les matières premières de l'élaboration des nouvelles conceptions de cet individu. Généralement, cette influence est considérée comme positive. Cependant, dans un milieu scolaire où l'apprentissage de certaines conceptions enchâssées dans un programme d'études et entérinées par l'ensemble d'une communauté est obligatoire, certaines connaissances antérieures peuvent entraver la construction des conceptions exigées par la communauté. La littérature abonde de tels exemples. Cependant, certaines connaissances antérieures, en soi tout à fait conformes à l'Héritage, peuvent aussi, parce qu'utilisées de façon non pertinente, entraver la construction d'une conception exigée par la communauté. Ici, la littérature nous donne peu d'exemples de ce type, mais nous en fournirons quelques-uns dans le cadre théorique, et ce sera un d'entre eux qui servira de base à nos propos.
En effet, une grande proportion d'élèves inscrits à un cours de sciences physiques de la quatrième secondaire, en réponse à un problème déjà solutionné durant l'année et redonné lors d'un examen sommatif, «Pourquoi la Lune nous montre-t-elle toujours la même face?», attribue principalement la cause de ce phénomène à la rotation de la Terre sur son axe. En tant que responsable de l'enseignement de ce programme d'études, plusieurs questions nous sont venues à l'esprit, entre autres, comment, dans un contexte constructiviste, est-il possible de réduire chez un élève, l'impact de cette connaissance antérieure dans l'élaboration de la solution et ainsi prévenir la construction d'une conception erronée?
Nous avons testé nos hypothèses avec la cohorte suivante d'élèves chez qui se répétaient les mêmes conditions d'apprentissage. Nous avons utilisé le design de recherche "posttest only" de Campbell et Stanley. En mai, après le moment prévu dans la planification du programme pour donner le problème aux élèves, nous avons suggéré deux façons différentes de réviser la solution de ce problème. Les élèves du premier groupe expérimental ont révisé sans que soit activée la connaissance antérieure appréhendée de la rotation de la Terre. Les élèves du deuxième groupe expérimental ont été confrontés, par des questions et une simulation, au fait que la rotation de la Terre n'est pas une connaissance pertinente pour résoudre le problème. Les groupes témoins et les groupes expérimentaux ont été choisis au hasard dans le bassin des écoles secondaires de la commission scolaire.
Les analyses démontrent qu'un plus petit nombre d'élèves utilise le concept de rotation de la Terre dans les groupes expérimentaux que dans les groupes témoins. Simultanément, on compte un plus grand nombre de bonnes réponse dans les groupes expérimentaux que dans les groupes témoins. Ces résultats laissent donc entrevoir la possibilité de prévenir l'impact de certaines connaissances antérieures dans la reconstruction des savoirs.
Ainsi, lorsqu'un enseignant appréhende chez une cohorte d'élèves une utilisation non pertinente de certaines connaissances déjà acquises, tout cela étant concevable en se basant sur les résultats antérieurs d'élèves inscrits au même cours, alors, à la lueur de cette recherche et tout en demeurant dans un contexte d'apprentissage constructiviste, cet enseignant pourrait élaborer avec confiance des mises en situation riches en stimulations qui auraient le potentiel de diminuer l'impact de ces connaissances d'élèves ayant réussi à construire correctement la conception à l'étude. Les résultats mettent aussi en évidence l'influence de l'activation des connaissances antérieures autant que de leur non activation dans la construction des savoirs. Enfin, puisque les conceptions erronées sont aussi des connaissances antérieures, cette recherche confirme que malgré la force d'ancrage d'une conception construite, erronée ou non, il est possible d'en réduire l'impact durant l'apprentissage, mais aussi nous amène à considérer une question différente et plus générale que celles des traitements des conceptions erronées. La méthode de prévention la plus efficace ne serait-elle pas d'enseigner aux élèves le «comment discriminer, de l'ensemble de ses connaissances antérieures, les éléments nécessaires et suffisants à la construction d'un savoir?»
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