Dans cette recherche, nous explorons la question de la pertinence du message transmis par l'Église catholique aux hommes et aux femmes du Québec, à l'égard de la problématique du couple et du mariage. A cet effet, nous empruntons l'itinéraire des croyants qui sont confrontés à des réalités théologiques telles que la foi, la révélation, la tradition et le magistère. Nous interrogeons ensuite les notions de couple et de mariage, à la lumière de l'amour qui est reconnu comme le fondement du mariage religieux. Compte tenu de l'importance de ce lieu théologique qu'est l'expérience de foi, nous rapportons l'expression de foi recueillie lors d'entrevues auprès de croyants, en vue de favoriser un renouvellement de l'anthropologie et une reformulation de la doctrine du mariage, et en définitive, de permettre, grâce à une harmonisation entre la religion et le présent contexte de vie, la poursuite de la marche vers le salut.

Le but des travaux de thèse est d'estimer la valeur de deux opérationnalisations de la différenciation de soi dans la compréhension de la satisfaction conjugale. Une étude auprès de 134 couples modérément ou très religieux révèle qu'une meilleure différenciation de soi est significativement reliée à une satisfaction conjugale accrue mais non pas au degré de religiosité. Une seconde étude révèle qu'un modèle multidimensionnel (affiliation et individuation) et intergénérationnel est plus puissant dans la prédiction de la satisfaction conjugale de jeunes adultes cohabitant (94 couples) qu’un modèle unidimensionnel et intragénérationnel. Une augmentation du degré d’intimité dans la relation au parent de sexe opposé de même qu’une diminution de la tendance à combler les attentes parentales sont associées à une hausse de la satisfaction conjugale. La différenciation de soi, combinée aux compétences affiliatives, est donc un concept utile dans la compréhension empirique de la satisfaction conjugale.

Cette recherche examine la relation entre la religiosité et l’adaptation conjugale auprès de 119 couples mariés ou cohabitants. Dans un premier temps, des analyses de régression multiple démontrent une relation positive entre l’adaptation conjugale et la religiosité. Elles indiquent aussi que plus la durée de cohabitation est élevée, plus la relation entre la religiosité et l'adaptation conjugale est marquée. Dans un second temps, trois sous-groupes en fonction de l'âge sont formés et les analyses initiales sont reprises pour chacun. Une relation positive entre l'adaptation conjugale et la religiosité est observée chez les participants âgés de 21 à 35 ans et de 51 à 65 ans. Enfin, un effet d’interaction similaire à celui observé chez l’échantillon global est constaté pour les deux groupes de participants les plus âgés.