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Poétique du slam : de la scène à l'école. : Néologie, néostyles et créativité lexicaleVorger, Camille 23 November 2011 (has links) (PDF)
Né à Chicago dans les années 80, le slam apparaît désormais comme un phénomène poétique majeur en France où il tend à être médiatisé et emblématisé par Grand Corps Malade. Au-delà de l'effet de mode et d'un mot dont le sens original - le plus souvent ignoré - mérite assurément d'être explicité, c'est un slam aux contours mouvants, un objet poétique non identifié, qui constitue l'objet de cette thèse. S'il s'avère donc nécessaire de cerner ses points d'ancrage (traditions de poésie orale, relations avec la chanson, le rap), notre propos vise à explorer les enjeux du slam et sa portée en termes néopoétique, néologique et didactique. Il se définit comme poésie orale-aurale, vocale et vivante, et c'est précisément dans le dispositif - les dispositifs - qui le fondent plus que dans les formes très variées qu'il peut revêtir que réside son essence. D'après son fondateur, le slam est " intégrateur " et vise une démocratisation de la poésie. En tant que tel, il est ouvert (alors même que le sens premier du verbe to slam peut être traduit par " claquer la porte ") à une langue actuelle, appréhendée dans toutes ses dimensions et variations (inter et interlinguales). Le slam fait feu de tous lieux, de tous mots, et les slameurs aiment à jouer avec une langue plurielle : démarche colludique dans laquelle ils impliquent un public prêt à entrer dans cette danse avec les mots. A travers ce nouveau positionnement d'auteur-animateur, le slameur se fait tribun et œuvre en faveur d'une libération du verbe susceptible d'ouvrir de nouveaux horizons lexicaux : de fait, la néologie prolifère autour et au cœur du slam. Notre étude en détaille les formes (matrices lexicogéniques) et les fonctions dans un tel contexte. Afin de mettre en lumière les traits d'une poétique en devenir, nous avons approfondi l'œuvre de trois slameurs (Mots Paumés, Souleymane Diamanka, Grand Corps Malade) et proposé comme clé d'analyse le concept de néostyle visant à rendre compte de l'importance de la néologie et de la façon originale dont elle est stylisée/poétisée dans le slam. Il s'agit de mettre en relation la linguistique et la poétique autour de cet objet avant d'en aborder les enjeux didactiques. Partant du constat de l'intégration récente du slam dans les programmes et manuels scolaires, nous interrogeons les modalités et les objectifs de cette didactisation naissante et développons - après l'avoir expérimenté - son potentiel en matière de créativité. S'il tend à être considéré comme un outil d'apprentissage, il peut aussi constituer un objet d'étude à part entière et son exploitation doit intégrer cette dialectique. Menés dans des contextes et avec des publics diversifiés - en quoi le slam est aussi potentiellement " intégrateur " - les ateliers slam sont porteurs d'un double enjeu de renouvellement des pratiques autour de la poésie et d'un renouement avec des pratiques dites " traditionnelles " dont il est susceptible de réactiver l'intérêt. Dès lors que les slameurs assument un rôle de passeurs, il peut enfin représenter une passerelle vers la poésie classique ou vers d'autres pratiques artistiques.
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Poétique du slam : de la scène à l'école. : Néologie, néostyles et créativité lexicale / Poetics of slam : from stage to school : Neology, neostyles and lexical creativityVorger, Camille 23 November 2011 (has links)
Né à Chicago dans les années 80, le slam apparaît désormais comme un phénomène poétique majeur en France où il tend à être médiatisé et emblématisé par Grand Corps Malade. Au-delà de l’effet de mode et d’un mot dont le sens original - le plus souvent ignoré - mérite assurément d’être explicité, c’est un slam aux contours mouvants, un objet poétique non identifié, qui constitue l’objet de cette thèse. S’il s’avère donc nécessaire de cerner ses points d’ancrage (traditions de poésie orale, relations avec la chanson, le rap), notre propos vise à explorer les enjeux du slam et sa portée en termes néopoétique, néologique et didactique. Il se définit comme poésie orale-aurale, vocale et vivante, et c’est précisément dans le dispositif – les dispositifs – qui le fondent plus que dans les formes très variées qu’il peut revêtir que réside son essence. D’après son fondateur, le slam est « intégrateur » et vise une démocratisation de la poésie. En tant que tel, il est ouvert (alors même que le sens premier du verbe to slam peut être traduit par « claquer la porte ») à une langue actuelle, appréhendée dans toutes ses dimensions et variations (inter et interlinguales). Le slam fait feu de tous lieux, de tous mots, et les slameurs aiment à jouer avec une langue plurielle : démarche colludique dans laquelle ils impliquent un public prêt à entrer dans cette danse avec les mots. A travers ce nouveau positionnement d’auteur-animateur, le slameur se fait tribun et œuvre en faveur d’une libération du verbe susceptible d’ouvrir de nouveaux horizons lexicaux : de fait, la néologie prolifère autour et au cœur du slam. Notre étude en détaille les formes (matrices lexicogéniques) et les fonctions dans un tel contexte. Afin de mettre en lumière les traits d’une poétique en devenir, nous avons approfondi l’œuvre de trois slameurs (Mots Paumés, Souleymane Diamanka, Grand Corps Malade) et proposé comme clé d’analyse le concept de néostyle visant à rendre compte de l’importance de la néologie et de la façon originale dont elle est stylisée/poétisée dans le slam. Il s’agit de mettre en relation la linguistique et la poétique autour de cet objet avant d’en aborder les enjeux didactiques. Partant du constat de l’intégration récente du slam dans les programmes et manuels scolaires, nous interrogeons les modalités et les objectifs de cette didactisation naissante et développons – après l’avoir expérimenté – son potentiel en matière de créativité. S’il tend à être considéré comme un outil d’apprentissage, il peut aussi constituer un objet d’étude à part entière et son exploitation doit intégrer cette dialectique. Menés dans des contextes et avec des publics diversifiés – en quoi le slam est aussi potentiellement « intégrateur » – les ateliers slam sont porteurs d’un double enjeu de renouvellement des pratiques autour de la poésie et d’un renouement avec des pratiques dites « traditionnelles » dont il est susceptible de réactiver l’intérêt. Dès lors que les slameurs assument un rôle de passeurs, il peut enfin représenter une passerelle vers la poésie classique ou vers d’autres pratiques artistiques. / Slam poetry is an emerging literary movement, which originated from the nineteen eighties in Chicago (USA). Due to the success of Grand Corps Malade and audiovisual media coverage the slam movement is developing very quickly in France. However, neither the word “slam” itself nor the kind of poetry called “slam poetry” has been a subject of scientific research yet. The first purpose of this research is to explore these terms (“slam” and “slam poetry”), to show the relationship of slam literature to traditional literary forms like bards and rhapsody or musical genres like rap, and how the slam movement can be considered modern both in lexical terms and in terms of renewing the relations between the poet and his or her audience which is supposed to be the widest possible. The question whether the slam movement can be considered “neopoetic” will thus be discussed in this paper. This thesis demonstrates that the slam movement actually redefines the writer's position: slammers perform their own texts. As a physical and sensual experience, slam is live poetry which can be highly interactive, immediate and theatrical: it aims at involving everybody in a “colludic” way, essentially by means of word games. According to Marc Smith (the founder of the ‘slamming’ concept), slam is to be “integrative”. Slamming opens the door to anyone (whereas “slam” main meaning is “to shut the door with a loud noise”), any kind or form of poetry; it can include any word, even slang or neologisms. A blend of verses and performance, fusion of genres, it can be seen as a laboratory for identity, expression and lexical creativity. In this research, is demonstrated the fact that slam encourages lexical creativity: in the performance texts and also in slam related contexts (flyers or slammers’ pseudonyms for instance), various neologisms playing on different lexicogenic matrixes have been found. This research identifies these processes and the related functions, linking linguistic analysis to stylistic effects. The “neostyle” concept is a key to examine how neologisms are integrated in the slam text and mixed with other figures like metaphors, in a stylistic or poetic way. Therefore, the entire work of three slammers is examined in detail, in order to define their specific poetics and show how neologisms are part of it. The chosen artists are Mots Paumés, Souleymane Diamanka and Grand Corps Malade. Finally and in collaboration with slam artists, workshops have been organized and documented to develop didactic aims focusing on lexical creativity. Slam is about to be integrated in school books and curriculums and slammers are involved in passing their art down, therefore it is important to develop didactic concepts and reflection about it: how slam poetry can be integrated as a project in various contexts, not only as a resource for linguistic purposes, but also as a poetic subject and a possible link between classical poetry and other artistic approaches.
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