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Lire pour comprendre en histoire : pour une didactique de l'interprétation des textes historiques en contexte scolaireTrudeau, Michel P. 30 April 2024 (has links)
Inscrite dans le domaine de la didactique de l'histoire, cette recherche doctorale s'interroge sur les conditions d'appropriation de la connaissance historique par le texte, au secondaire. Plus spécifiquement, elle s'intéresse à l'influence qu'ont les croyances épistémiques de l'élève sur le mode de lecture qu'il emploie pour traiter l'écrit dans le cadre de sa formation en histoire. La problématique qui sous-tend cette thèse découle d'une contradiction apparente entre les résultats plutôt encourageants des élèves québécois aux évaluations internationales sur leurs habiletés en lecture et l'idée, passablement répandue chez les enseignants d'histoire, que leurs élèves éprouvent de la difficulté à lire. Or, ce paradoxe ne peut être résolu qu'en présentant le traitement de l'écrit comme une activité complexe et finalisée générant des processus cognitifs qui diffèrent selon les objectifs poursuivis par l'élève en classe d'histoire. Le lecteur qui ne fait que saisir et retenir les informations factuelles dans un texte historique en vue d'un examen ne fait pas appel aux mêmes opérations mentales que celui qui souhaite comprendre ce même texte. Le cadre théorique qui soutient cette recherche fait appel à des modèles issus des sciences cognitives. Ceux-ci sont convoqués pour décrire et situer les activités mentales associées à la lecture et, plus spécifiquement, à la compréhension de l'écrit dans le contexte de l'apprentissage de l'histoire. Les concepts de schématisation, d'inférence et de cohérence sont conjugués avec les notions de méthode historique et de pensée historienne afin de mettre en lumière les processus cognitifs générés par la lecture d'un texte historique. Cette recherche est de nature qualitative et pluridimensionnelle. Produites à partir d'une étude de cas réalisée auprès de quatorze (14) élèves de troisième secondaire répartis dans quatre écoles du Québec, les données de l'enquête sont révélatrices des croyances épistémiques de ces derniers à l'égard de l'histoire et de son apprentissage. Faisant appel à divers outils comme l'enquête par questionnaire, la méthode « think aloud » et les entrevues structurées et semi-structurées, elle permet de cerner le comportement des élèves dans des situations de lecture variées. Les résultats de la recherche montrent que les élèves ont tendance à délaisser les activités cognitives favorisant la compréhension de l'écrit au profit d'un simple repérage et saisie d'informations factuelles dans les textes qu'ils ont à lire. Les données collectées semblent donc confirmer que les croyances épistémiques empiristes auxquelles adhèrent la plupart des élèves interrogés font obstacle à leur compréhension des textes historiques. Ce qu'il faut craindre, c'est que le traitement fragmentaire des textes historiques s'installe et devienne un mode de lecture par défaut faisant ainsi obstacle à l'appropriation de la pensée historienne comprise comme une démarche visant à mettre en cohérence les traces du passé. Or, la compréhension de l'écrit repose elle-même sur la mise en cohérence des éléments d'un ou de plusieurs textes. Cela étant, la formation à la compréhension des textes historiques apparaît comme un moyen privilégié pour assurer l'appropriation progressive de la pensée historienne chez les élèves du secondaire. / In the field of social studies, the conditions under which historical knowledge can effectively be learned from text have been debated for several years. However, the research data concerning this issue remain scant. This dissertation seeks to broaden our knowledge of student reading practices by examining the impact of their epistemic beliefs on the way they process the texts from which they learn history at the high school level. The impetus for this research stems from an apparent contradiction between the rather good scores achieved by Quebec students in international assessments of their reading skills and the widely shared notion among history teachers that their students are poor readers. This paradox can only be resolved by viewing reading as a complex and purposeful activity generating cognitive processes that differ according to the goals pursued by the student in his history class. Reading a historical text merely to acquire and retain factual knowledge ahead of an exam does not generate the same cognitive processes as does reading to comprehend that text. The theoretical framework on which the research is based owes a great deal to the conceptual models that have been developed in the field of cognitive science. Thisstudy aims to describe the mental processes that are at work when reading to build historical knowledge and to lay the groundwork for better learning strategies. Concepts such as *situation model*, *inference* and *standards of coherence* are discussed in conjunction those of *historical method* and *historical thinking* to highlight the cognitive processes involved in reading historical texts when learning history. Building on the literature concerning epistemic beliefs and historical thought, a case study was conducted involving fourteen (14) third year students from four different high schools in the Province of Quebec. The survey data reveal their thoughts about history and how they seek to acquire historical knowledge. Various tools such a questionnaire investigating history-specific beliefs, "think aloud" methodology and interviews explored student behavior in various reading situations. The results of this research show that students tend to abandon cognitive activities that promote reading comprehension in favor of the simple identification and retention of factual knowledge in the texts they read. The data collected seem to confirm that the empiricist epistemic beliefs held by most of the students recruited for this study hinder their understanding of historical texts if not of history itself. The results of this study indicate that the participants generally engaged in a fragmentary form of text processing regardless of the task required. If this way of reading historical texts were to become a reading mode by default, the development of historical thinking might well be compromised since building text coherence when reading historical texts mirrors the processes at work in historical thinking itself.
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Development and validation of an instrument to measure epistemic beliefs and attitudes / Développement et validation d'un instrument qui mesure les croyances et attitudes épistémiquesDang, Thi Quynh Huong 27 November 2013 (has links)
Cette recherche a consisté en le développement et la validation d'outils psychométriques servant à mesurer chez les étudiants une évolution dans les croyances épistémiques (c.-à-d. les croyances concernant les sciences, l'enseignement et l'apprentissage) et les attitudes épistémiques (c.-à-d. les conceptions, affects et valeurs envers des objets épistémiques comme la connaissance ou le savoir scientifique). Les valeurs et affects sont d'une importance primordiale dans l'éducation épistémologique, comme le sont les croyances ou les valeurs. Toutefois, ils semblent souvent négligés dans les approches pédagogiques ou dans la recherche. De plus, avant la présente recherche, il n'y avait pas d'instrument quantitatif fiable adapté au contexte français pour mesurer les croyances envers les sciences, l'enseignement et l'apprentissage. Pour ces raisons, nous avons développé dans la langue française un Questionnaire sur les Attitudes et les Croyances Epistémiques (QACE ou EBAI en anglais pour Epistemic Beliefs and Attitudes Inventory), qui est composé d'échelles de Likert et de différentiateurs sémantiques. Nous avons mené trois études. La première (Study 1) a été menée en France auprès de 283 étudiants pour explorer la structure de la première version du QACE (QACE1). Ensuite, cette version été utilisée pour évaluer l'impact de deux modules d'épistémologie sur les populations d'étudiants concernées. Les résultats ont indiqué une bonne consistance interne des échelles et leur capacité à mesurer des changements significatifs dans les attitudes et croyances épistémiques des étudiants. Dans une deuxième étude menée au Vietnam, nous avons examiné les propriétés psychométriques d'une traduction vietnamienne du QACE1 auprès de 228 étudiants ou professeurs (Study 2). Un résultat marquant est que les différentiateurs sémantiques se sont révélé être des outils novateurs simples et prometteurs pour mesurer les attitudes et croyances épistémiques. Cela peut être expliqué par leur robustesse psychométrique, leur forte sensibilité pour discriminer entre les groupes et la facilité avec laquelle on peut les adapter dans une autre culture. Troisièmement, la version préliminaire de l'instrument a été améliorée. Nous avons ensuite conduit en France une étude de validation de cette nouvelle version (QACE2) après de 729 étudiants (Study 3). Plusieurs construits théoriquement apparentés (comme le Epistemological Beliefs Inventory de Schraw et al., 2002; le Cognitive Complexity Indicator indiquant les position de Perry à partir du questionnaire Learning Environment Preferences de Moore, 1989; et l'échelle de dogmatisme de Shearman & Levine, 2006) ont été utilisés pour établir la validité du QACE2. Les résultats de la validation croisée sur les moitiés d'échantillons et de la fiabilité test-retest ont mis en évidence que le QACE2 est un outil fiable, stable et valide pour mesurer les croyances et attitudes épistémiques. Cette recherche a ouvert de nombreuses perspectives concernant, notamment, la vérification de la capacité du QACE2 à mesurer l'impact de modules d'épistémologie, la vérification de son adaptation à d'autres contextes francophones ou encore l'utilisation potentielle des différentiateurs sémantiques pour les recherches interculturelles sur l'épistémologie personnelle. / This research has focused on developing and validating psychometric tools to measure changes in university students' epistemic beliefs (i.e., beliefs about science, teaching, and learning) and epistemic attitudes (i.e., conceptions, affects, and values towards epistemic objects e.g., knowledge, scientific knowledge). Epistemic affects and values are of primary importance in epistemological education, as epistemic beliefs or conceptions do. However they seem to be often neglected in the pedagogical and research approaches. Moreover, before the present research, there was no reliable quantitative instrument to measure beliefs about science, learning and teaching specifically adapted to the French context. For these reasons, we developed the Epistemic Beliefs and Attitudes Inventory (EBAI), a set of Likert-type and semantic differential scales. We conducted three studies. The first study (Study 1) was conducted in France on 283 university students to explore the structure of the first version of the EBAI (EBAI1). The EBAI1 has then been used to evaluate the impact of two scientific epistemology related modules on the corresponding two students' populations. Results indicated robust internal consistencies of the scales and their ability to measure changes in students' epistemic beliefs and attitudes. In a second study, we preliminarily examined the psychometric properties of a Vietnamese translation of the EBAI1 in Vietnam with 228 participants, university students and teachers (Study 2). The results unravelled inadequacies of some scales to the Vietnamese context. One striking result is that the semantic differential scales appeared to be promising innovative and simple tools to measure epidemic attitudes and epistemic beliefs. We explain that by their strong psychometric properties, their high sensitivity in group discrimination, and the easiness to adapt them to another culture. Thirdly, the preliminary version of the instrument was revised for improvement and strengthening. We then conducted, in France, a validation study of this new version (EBAI2) among 729 students (Study 3). Several theoretically related constructs (e.g., general epistemological beliefs measured by the Epistemological Beliefs Inventory, Schraw et al., 2002; Cognitive Complexity Indicator indicating Perry's positions measured by the Learning Environment Preferences, Moore, 1989; and dogmatism measured by the Dogmatism Scale, Shearman & Levine, 2006) were used to establish the construct validity of the updated instrument (EBAI2). Results of double-split cross-validation and test-retest reliability showed a high reliability and temporal stability of the EBAI2. In summary, the findings supported that the EBAI2 is a reliable, stable and valid tool to measure epistemic beliefs and attitudes. This research opened many perspectives such as, for instance, checking for the EBAI2 ability to measure the impact of scientific epistemology related modules, checking for its adaptation to other francophone contexts, or using semantic differentials for cross-cultural researches in personal epistemology.
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