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Le maître et les génies : musique et rituel dans le culte de possession hầu bóng (Việt nam) / The Master and Deities : music and ritual in the possession cult, hầu bóng (Việt nam)Ylinh, Lê 15 May 2012 (has links)
La pratique du rituel de possession de hầu bóng au Vietnam a connu une période d’interdiction pendant plus de quarante ans (de 1954 au début des années quatre-vingt-dix). Ces travaux, basés sur des études sur le terrain réalisées à la fin de cette période d’interdiction tentent d’abord de faire une description détaillée du rituel et l’état des lieux de ses cung văn «maîtres musiciens» à travers l’étude du répertoire du plus grand maître, Pham Van Kiêm. Ils proposent d’explorer ensuite les questions techniques utilisées par les maîtres musiciens et leur rôle par rapport à la pratique du rituel ainsi que les liaisons entre paroles et musique, entre le répertoire musical et le panthéon des génies. Ce témoignage de cette période cruciale permet, par le biais de la musique, de mettre en perspective une pratique religieuse bien complexe en plein essor à ce jour. / The possession ritual practice in Vietnam has been prohibited during more than forty years (from 1954 to early nineties). The field-works are done during this important period. These studies try to portray an outline of the organisation and development of the rite and its music and musicians, especially the most important master at his time, Pham Van Kiêm. They also try to explore the musical technics used by masters and their role in the ritual practice, the music-language, musical directory-deities pantheon relationships. This crucial account allows to put into a perspective this complex practice, very popular nowadays.
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Le culte de María Lionza au Venezuela contemporain : mémoire collective et politique / The cult of María Lionza in contemporary Venezuela : collective memory and politicsFernandez Quintana, Anabel 15 March 2018 (has links)
Le culte de possession autour de María Lionza connaît une importante phase d’expansion au début du XXème siècle, lorsque des flux migratoires intenses se dirigent non seulement vers les champs d’exploitation pétrolière mais aussi vers les espaces urbains qui, en étant les principaux bénéficiaires du miracle économique entraîné par la découverte de l’ « or noir », s’engagent dans un processus vertigineux de modernisation. Originaire du Centre-Nord du Venezuela, cette dévotion s’est donc consolidée parallèlement à l’essor du modèle économique rentier et de l’édification d’un État centralisé bien décidé à mettre en ouevre un ambitieux programme d’unification nationale dont l’historiographie patriotique, alors largement promue par les pouvoirs publics, était le fil conducteur. Curieusement, les grands symboles de cette cosmogonie républicaine se retrouveront progressivement dans les centres « spirites » marialionceros qui prolifèrent surtout en ville : ainsi, vers la fin des années 1950, de nombreuses figures historiques (comme le cacique Guaicaipuro ou le Libertador Simón Bolívar) s’intègrent peu à peu aux autels de culte, toujours prêts à accueillir de nouvelles entités. Ces personnages, désormais considérés comme des divinités, communiquent directement avec les adeptes par le biais de médiums lors du rituel sacré de la transe. Cette thèse s’interroge sur la nature et le sens des interférences et des possibles chevauchements entre les représentations du passé véhiculées par l’État-nation vénézuélien, et celles mises en avant dans le culte de María Lionza. En explorant les métamorphoses subies par la dévotion depuis le XXème siècle, nous examinerons l’extraordinaire capacité de ce phénomène religieux à récupérer des épisodes précis du passé, depuis la Conquête et les guerres d’indépendance jusqu’à la modernité pétrolière non exempte de contradictions. Dans cette démarche, la notion de « mémoire collective » joue un rôle central, puisque cette réappropriation suppose avant tout la réélaboration, au gré des crises politiques et économiques qui ont secoué le pays, de l’Histoire telle qu’elle se présente dans le discours officiel. À partir d’une enquête de terrain menée dans le lieu de pèlerinage le plus important du culte de María Lionza, la montagne de Sorte (État de Yaracuy, Venezuela), nous décrypterons les trames mémorielles qui s’imbriquent et s’enchevêtrent dans ce culte tout au long des deux derniers siècles tout en réfléchissant sur les nouvelles lectures, parfois tout à fait inattendues, qu’elles offrent du passé commun. À cet effet, nous proposerons d’abord une analyse détaillée de la géographie sacrée de Quibayo (montagne de Sorte), pour montrer comment les représentations d’autres époques qui s’y sédimentent vont de pair avec des périodes de crispation sociale dont les coups et les contrecoups ont marqué différentes générations d’adeptes. Ensuite, nous nous intéresserons à la dimension performative de la mémoire collective, en jetant un regard sur l’une des lignées d’esprit les plus populaires, les Indiens, et sa mise en scène dans le principal rituel de possession collectif, « la danse sur le feu ». Enfin, nous retracerons l’évolution récente du culte dans cette période d’enthousiasme révolutionnaire, et nous mesurerons l’impact du retour en force de l’idéologie nationaliste sur la dévotion. / The cult of possession around María Lionza experienced a period of growth at the beginning of the twentieth century, when the heavy flow of migrants supplied not only the operation of the oilfields but also the urban spaces which, as the principal beneficiaries of the economic miracle created by the discovery of the “black gold”, underwent a dizzying process of modernization. This devotion to María Lionza, which originated in the north central region of Venezuela, was therefore strengthened in parallel with the rise of the rentier economic model and the erection of a centralised State determined to implement an ambitious programme of national unification in which the patriotic historiography, then broadly promoted by the authorities, was the driving force. Curiously, the great symbols of this republican cosmogony would gradually come to be found in the “spirit” centres (marialionceros) which flourished, especially in cities: thus, in the late 1950s, several historic figures (such as the Chief Guaicaipuro and the Liberator Simón Bolívar) were gradually integrated into the devotional altars, which were always ready to accept new entities. These characters, who came to be seen as divinities, communicate directly with the followers of the cult through mediums during the sacred trance ritual. This thesis examines the nature and sense of the interferences and possible overlaps between the representations of the past transmitted by the Venezuelan nation-state, and those promoted by the cult of María Lionza. Through an exploration of the mutations undergone by this religious devotion in the twentieth century, we examine the extraordinary capacity of this religious phenomenon to retrieve certain episodes of the past, from the Spanish Conquest and the Wars of Independence to the contradictory oil-based modernity. Within this approach, the notion of “collective memory” plays a central role, because this re-appropriation essentially presupposes the re-elaboration, in accordance with the political and economic crises which have shaken the country, of Venezuela’s history as seen in scholarly discourse. Starting with a field survey carried out at the most important pilgrimage site of the cult of María Lionza, the Sorte Mountain (Yaracuy state), we explain the threads of memory which have become intertwined and entangled in the cult over the course of the last two centuries, while offering a consideration of the new, sometimes completely unsuspected readings which they offer of the shared past. For this purpose, we offer firstly a detailed analysis of the sacred geography of Quibayo (Sorte Mountain) to demonstrate how the collected representations of previous times work in tandem with the historical periods of social tension whose coups and countercoups marked different generations of devotees. We then turn to the performative dimension of collective memory, by focusing on one of the most popular spiritual approaches, that of the Indians, and their staging of the principal ritual of collective possession, the “dance over coals”. Finally, we trace the recent development of the cult in this period of revolutionary fervour, and measure the impact of the powerful return of a nationalist ideology on this religious devotion.
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