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"Le silence s'essouffle". Les expressions de la mort, du deuil et de la mémoire chez les compositeurs de cultures juives ashkénazes. Europe Centrale et Orientale, Etats-Unis (1880/1980) / « Silence Gets Breathless ». Expressing Death, Mourning and Memory by Composers of Ashkenazy Jewish Cultures. Central and Eastern Europe, United-States (1880-1980)Noël, Jean-Sébastien 16 March 2011 (has links)
Si selon le psychiatre Jacques Hassoun « le judaïsme n'est pas une religion funèbre », l'ensemble des mondes juifs n'est toutefois pas réductible au seul aspect religieux et l'expression de ses courants musicaux aux seuls répertoires liturgiques. Parler de cultures juives au pluriel permet d'envisager toute les nuances du sentiment d'appartenance autour du deuil et des thématiques funèbres. Cette étude, dont l'étendue chronologique (1880-1980) permet de prendre ancrage dans un long XXe siècle, fait le choix d'espaces en mutations et en mouvements. Plutôt que de se concentrer sur la « zone de résidence » ou sur les capitales culturelles européennes, elle s'inscrit dans un axe Europe orientale - Europe centrale - États-Unis, afin de prendre en compte les logiques de transferts, de contre-transferts et plus encore de maillages culturels, en prenant soin de distinguer entre des contextes bien spécifiques. Une étude des cadres rituels et des réseaux sociaux au sein desquels les compositeurs s'inscrivent, permet dans un premier temps d'envisager les conditions et les contraintes variables propres au travail d'écriture musicale sur des thématiques funèbres, qu?il s'agisse de musique liturgique ou de musique profane. Afin d'espérer appréhender l'immense diversité des attitudes et des expressions musicales face à la mort du quotidien comme face à la mort « ensauvagée » des pogroms et du génocide, il s'avère nécessaire de prendre en compte l'évolution des espaces vécus et des réseaux de création musicale, au regard des bouleversements et des moments de rupture. De ce fait, la Shoah s'avère un point nodal dans l'histoire des formes musicales : il s'agit alors de s'attacher aux modalités de création et de diffusion des chants de mort et de deuil dans les camps et dans les ghettos ainsi qu'à la transmission de cette mémoire, à partir de traces musicales souvent fragmentaires ou transmises oralement. Enfin, cette thèse s'attache, dans sa dernière partie, aux représentations et aux phénomènes d'appropriation de ce répertoire et de cette mémoire dans l'après-guerre, comme révélateurs d'angoisses et d'un nouveau rapport au deuil collectif et individuel. / Even if, according to psychiatrist Jacques Hassoun "Judaism is not a funeral religion?", the wide Jewish world is not, however, restricted to only the religious aspects, and its musical currents are not only attached to liturgy. Dealing with Jewish cultures (insisting on the plural) allows us to take into account the feelings of affiliation in their all diversity, linked with mourning and the funeral thematic. This study, whose chronological extension (1880-1980) corresponds to a wide Twentieth Century, makes the choice of changing and evolving spaces. Rather than focusing on the "Pale of Settlement", or on the cultural capitals of Europe, it inscribes itself in an Eastern Europe - Central Europe - United States axis, so as to take into account transfers, counter-transfers and cultural mesh works, while distinguishing specific contexts. Studying ritual frameworks and social networks inside of which composers work, allows us, firstly, to understand fluctuant conditions and restrictions of the musical composition process on funeral thematic, in the liturgical or in the secular fields. So as to catch the huge diversity of attitudes and musical expressions, confronting day to day's death or "brutalized" death of pogroms and genocide, it is necessary to take into account the mutations of the experienced spaces and the creation's networks, regarding break points and times of disruption. Incidentally, Shoah is a nodal point in the history of musical forms: so, it deals with the methods of creation and diffusion of dirges and mourning songs in concentration camps from often sketchy and oral musical traces. Finally, the last part of this dissertation focuses on representations and phenomena of appropriation of a repertoire and a memory in the post-World War II era, as revealing anxiety as well as a new collective or individual way of mourning.
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