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Déterminants et conséquences du dégoût physique et moral : du jugement stéréotypé à la déshumanisationAbitan, Audrey 23 November 2012 (has links) (PDF)
Le dégoût est une émotion au cœur de notre vie individuelle et collective. A la fois " gardien " du corps et de l'esprit, un dégoût physique se distingue d'un dégoût moral. Dans une première recherche (Etude 1), nous avons examiné les caractéristiques de ces deux types de dégoût à partir de récits d'expériences émotionnelles vécues. Une analyse de contenu thématique ainsi qu'une analyse lexicale informatisée de ces récits (logiciel ALCESTE) ont mis en évidence que le dégoût physique passe par les sens et émerge lors de situations où l'individu est " acteur " de ce qui se passe alors que le dégoût moral, moins pur car mêlé de colère et de tristesse, serait ressenti après observation et évaluation d'une situation de transgression morale (ex. trahison). Le second objectif de cette thèse était d'examiner les conséquences du dégoût physique et moral sur la perception stéréotypée et déshumanisée d'autrui (Dasgupta et al., 2009 ; Harris & Fiske, 2006 ; Tiedens & Linton, 2001). Deux recherches (Etudes 2 et 3) nous ont permis de mettre en évidence qu'une compatibilité entre le dégoût incident (i.e. induit indépendamment de la cible de l'évaluation) et le dégoût intégral chronique (i.e. suscité par l'appartenance groupale de la cible) conduit les individus à baser davantage leur jugement sur leurs stéréotypes. De plus, l'étude 3 suggère de considérer dans ce processus, outre le dégoût chronique, le dégoût intégral épisodique (i.e. évoqué par le comportement de la cible ; Bodenhausen, 1993). Dans une quatrième étude, nous avons examiné l'impact d'une compatibilité entre le dégoût chronique et épisodique sur la perception stéréotypée. Les résultats montrent que cette compatibilité conduit à une stéréotypie plus importante lorsque la cible appartient à un groupe protégé (i.e. obèse). En outre, cette recherche met au jour le rôle du dégoût comme facteur de déshumanisation, mais aussi l'effet d'une émotion positive de sympathie dans le processus de " ré-humanisation ". L'ensemble de ce travail souligne le rôle clé des émotions intégrales dans la perception sociale et laisse apparaître la nécessité de s'intéresser au dégoût et à ses effets afin de comprendre et de lutter contre l'exclusion sociale dont certains groupes sont victimes
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Déterminants et conséquences du dégoût physique et moral : du jugement stéréotypé à la déshumanisation / Determinants and Consequences of Physical and Moral Disgust : from Stereotypical Judgment to DehumanizationAbitan, Audrey 23 November 2012 (has links)
Le dégoût est une émotion au cœur de notre vie individuelle et collective. A la fois « gardien » du corps et de l’esprit, un dégoût physique se distingue d’un dégoût moral. Dans une première recherche (Etude 1), nous avons examiné les caractéristiques de ces deux types de dégoût à partir de récits d’expériences émotionnelles vécues. Une analyse de contenu thématique ainsi qu’une analyse lexicale informatisée de ces récits (logiciel ALCESTE) ont mis en évidence que le dégoût physique passe par les sens et émerge lors de situations où l’individu est « acteur » de ce qui se passe alors que le dégoût moral, moins pur car mêlé de colère et de tristesse, serait ressenti après observation et évaluation d’une situation de transgression morale (ex. trahison). Le second objectif de cette thèse était d’examiner les conséquences du dégoût physique et moral sur la perception stéréotypée et déshumanisée d’autrui (Dasgupta et al., 2009 ; Harris & Fiske, 2006 ; Tiedens & Linton, 2001). Deux recherches (Etudes 2 et 3) nous ont permis de mettre en évidence qu’une compatibilité entre le dégoût incident (i.e. induit indépendamment de la cible de l’évaluation) et le dégoût intégral chronique (i.e. suscité par l’appartenance groupale de la cible) conduit les individus à baser davantage leur jugement sur leurs stéréotypes. De plus, l’étude 3 suggère de considérer dans ce processus, outre le dégoût chronique, le dégoût intégral épisodique (i.e. évoqué par le comportement de la cible ; Bodenhausen, 1993). Dans une quatrième étude, nous avons examiné l’impact d’une compatibilité entre le dégoût chronique et épisodique sur la perception stéréotypée. Les résultats montrent que cette compatibilité conduit à une stéréotypie plus importante lorsque la cible appartient à un groupe protégé (i.e. obèse). En outre, cette recherche met au jour le rôle du dégoût comme facteur de déshumanisation, mais aussi l’effet d’une émotion positive de sympathie dans le processus de « ré-humanisation ». L’ensemble de ce travail souligne le rôle clé des émotions intégrales dans la perception sociale et laisse apparaître la nécessité de s’intéresser au dégoût et à ses effets afin de comprendre et de lutter contre l’exclusion sociale dont certains groupes sont victimes / Disgust is at the heart of our individual and collective life. As disgust may operate both as a “Guardian” of the body and the soul, theories of disgust usually distinguish between physical and moral disgust. In a first study we explored the characteristics of these two types of disgust by content-analyzing participants’ narrations of past emotional experiences. A thematic content analysis and a lexical analysis (using the ALCESTE software) show that physical disgust most often refers to direct sensory and perceptual experiences that are recalled and described from the “actor” perspective. Moral disgust, on the other hand, is a more complex emotion that is often mixed with the feeling of anger and sadness. It is less immediate because it implies the evaluation of someone’s behavior as unfair or morally blameworthy (e.g. betrayal). The second aim of this thesis was to examine the consequences of physical and moral disgust on the stereotypical perception and dehumanization of others (Dasgupta et al., 2009; Harris & Fiske, 2006; Tiedens & Linton, 2001). Two studies (Studies 2 and 3) show that the compatibility between incidental disgust (i.e. disgust that is unrelated to the target of the judgment) and chronic integral disgust (i.e. disgust aroused by the target’s group membership) leads individuals to rely more on stereotypes in their judgment. Moreover, study 3 suggests that it may be necessary to consider also episodic integral disgust (i.e. disgust aroused by the target’s behavior; Bodenhausen, 1993). In a fourth study, we therefore examined the impact of the compatibility between chronic and episodic integral disgust on stereotyping. Our results show that compatibility leads to a greater stereotypical perception of targets, especially those belonging to a protected social group (i.e. obese persons). Finally, this last study reveals that individuals tend to dehumanize “disgusting” others and that feeling sympathy towards others is important in the process of “re-humanization”. This thesis underlines the key role of integral emotions on social perception and the necessity of studying disgust and its effects in order to understand and to fight social exclusion
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