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L'hospitalisation en Nouvelle-France : L'Hôtel-Dieu de Québec, 1689-1698

Rousseau, François 11 April 2018 (has links)
La fondation de l'Hôtel-Dieu de Québec relève uniquement de la politique d’évangélisation des Amérindiens. C'est en ce sens que le Père Le Jeune, dans la Relation de 1633, lança son premier appel en faveur d'un hôpital en Canada, appel qu'il reprendra dans les Relations des années suivantes. A aucun moment il ne fut question des besoins de la population blanche. Ils étaient d'ailleurs fort limités puisque la colonie ne comptait encore que 274 habitants en 1639, quand les trois premières Hospitalières débarquaient à Québec. Dans l'esprit du missionnaire, l'hôpital devait être un instrument au service de la foi, les religieuses y prêchant par l'exemple en se dévouant au service des malades. Afin de mieux remplir leur rôle, les religieuses s'installèrent pour un temps à la mission de Sillery où s'étaient fixés les Indiens au printemps de 1640. Elles revinrent s'établir à Québec le 29 mai 1644, chassées par les incursions des Iroquois et la désertion de la mission. L'échec de la politique de sédentarisation des Indiens et la croissance de la colonie marquèrent un changement de clientèle pour l'hôpital. La population de la Nouvelle-France est estimée, en effet, à 2.000 personnes en 1653. Elle passe à 10.303 habitants en 1688 et à 13.815 en 1698. L'Hôtel-Dieu reçut de plus en plus de Français et son unique salle devint "trop petite pour contenir la quantité de malades (...) qui augmentait considérablement, le pais se peuplant de plus en plus". Ainsi l'Hôtel-Dieu répondait â un besoin, même si plusieurs historiens, reprenant à leur compte les témoignages de certains contemporains, décrivent les Canadiens comme des gens solides et en santé. Cette perception des Canadiens s'explique par la conception des phénomènes biologiques que véhiculent les contemporains et que les historiens ont repris après eux. Selon cette façon de voir, le regard est tout entier tourné vers les épidémies parce qu'elles atteignent une certaine extension et qu'on peut alors en mesurer plus facilement la marche et les conséquences. A côté, les autres maladies sont moins spectaculaires, plus difficiles à discerner, donc plus individuelles et moins dignes de mention. Or les problèmes de santé ne sont pas épuisés par la seule connaissance des épidémies. Les maladies endémiques, les maladies courantes, les blessures... affectent également le potentiel d'une population. Les problèmes de santé ne peuvent donc se concevoir à l'échelle individuelle. A ce niveau ce sont des faits banals. Nous devons envisager la maladie comme un phénomène de masse, comme un facteur biologique majeur, affectant aussi bien l'économie que la démographie ou les moeurs. Dans le domaine des comportements biologiques — des conditionnements biologiques, pourrions-nous aller jusqu'à dire—, le phénomène de l'hospitalisation est assurément insuffisant pour permettre de prendre la mesure de la maladie dans la population: le seul fait que l'admission à l'hôpital dépende d'une décision du malade ou de ses proches et non pas du hasard, contribue à introduire un facteur de distorsion. Les registres de malades offrent cependant le grand avantage de rendre compte d'un type de comportement collectif devant la maladie. Ce n'est donc pas l'histoire d'une institution que nous allons faire — celle-ci est généralement bien connue même si certaines zones restent à éclairer — ni même celle des conditions matérielles de l'hospitalisation. Mais â travers le phénomène de l'admission â l'hôpital nous allons prendre la mesure du besoin auquel répond l'Hôtel-Dieu et donc étudier son rôle dans la société coloniale. Ce rôle, l'Hôtel-Dieu l'exerce de plusieurs façons que les registres permettent d'isoler. L'importance de l'hôpital tient en premier lieu au nombre de malades qui se font hospitaliser. La courbe mensuelle des admissions illustre la conjoncture médicale tandis que le mouvement saisonnier des malades nous renseigne sur les moments privilégiés des admissions et donc sur la morbidité et le type de soins qu'on va chercher à l'hôpital. Mais pour juger du rôle de l'Hôtel-Dieu, il ne suffit pas de savoir que les religieuses accueillent beaucoup ou peu de malades. Nous devons également connaître la composition de la population qui a recours aux soins hospitaliers. Dans l'optique des oeuvres de charité du XVII siècle, l'hôpital répond peut-être aux besoins de groupes particuliers de la société; les plus démunis ou les plus âgés par exemple. Les caractéristiques des malades sont analysées dans ce sens: leur âge, leur occupation et leur résidence. Ce dernier aspect revêt un autre intérêt dans la mesure où il sert d'indicateur de la distance que les gens acceptent de parcourir pour se faire hospitaliser: on partira d'autant plus loin qu'on ne viendra pas â l'hôpital à la dernière extrémité. Ce problème débouche sur le type de soins dispensés par l'hôpital. Là réside finalement l'aspect le plus important du rôle médical de l'Hôtel-Dieu. En utilisant la mortalité comme indicateur du taux d'échec dans l'administration des soins, il s'agira pour nous de voir si l'hôpital est une institution spécialisée dans la distribution des soins médicaux ou une simple "maison de mort", comme les Indiens l'ont cru, peu de temps après l'arrivée des premières Hospitalières. A elles seules, ces questions cernent le problème de l'hospitalisation. Elles doivent cependant être dépassées puisque l'hôpital n'est pas un lieu clos, coupé de la réalité coloniale. Il n'est pas sans importance, en effet, de tenter de prendre la mesure du phénomène par rapport à la société puisque l'hospitalisation pourrait se révéler être une réalité marginale. Nous devrons donc nous attacher â mesurer le "rendement" de l'hôpital et tenter de voir ce que peuvent représenter les admissions par rapport â une population donnée. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012

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