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Le Petit Séminaire de Saint-Georges de Beauce (1946-1968)

Tran-Khanh, Sylvia Berberi 25 April 2018 (has links)
Le sujet de notre travail se situe à la fin de la deuxième guerre mondiale 1939-1945. La Beauce, comme le reste de la Province de Québec et du Canada connaît une expansion sur le plan économique, due â la hausse de production, notamment dans le secteur manufacturier. D'autre part, sur le plan politique, ce sont des années bien remplies. D'abord, la crise de la conscription met la Beauce au premier rang des Canadiens français qui refusent la conscription, avec 95 pour cent de "non". C'est une région isolée, certes, aménagée de chaque côté 1 de la rivière Chaudière, le long de la route Lévis-Jackman. C'est aussi une région parfois contradictoire. En 1944, Lorsque Edouard Lacroix, ancien député libéral au fédéral, se présente candidat du Bloc populaire lors des élections provinciales, il est élu avec cent cinquante-huit voix de majorité sur son plus proche adversaire. Or, ce même homme obtenait quatorze mille voix de majorité dans les élections fédérales précédentes, en 1940. Pendant ce temps, certains esprits réfléchissent sur le problème de la formation de futurs prêtres dans la région. Les collèges classiques les plus proches sont ceux de Lévis, de Québec ou de Sainte-Anne de la Pocatière. Pour accéder à ces institutions, il faut "avoir les moyens" ou être pris en charge par un parent-prêtre qui assure les déboursés qu'exigent les études classiques. De plus, la région ne fait pas oeuvre à part, puisque des collèges classiques, dans des milieux parfois éloignés des centres, naissent à Arvida en 1944, à Dolbeau et à Port-Alfred en 1945, à Laprairie en 1946. Il y a un besoin certain dans la région. Pour le combler, il faut aussi songer aux conséquences: tout d'abord, fournir un cadre matériel adéquat aux élèves. Puis, ce sont les problèmes de financement qui s'imposeront. Nous sommes dans un milieu rural, où les groupes sociaux les plus nombreux ne seront pas nécessairement intéressés à inscrire leurs enfants à un cours de huit ans, alors qu'ils sont destinés à travailler la terre ou à prendre charge du commerce familial. Un autre point est aussitôt soulevé: celui de la préparation des élèves pour le cours classique dans les villes et les villages de la région. A cette question, se rattache celle du recrutement professoral. Mais, le collège classique est la seule forme d'enseignement à cette période qui offre une préparation à l'Université et au sacerdoce. Il n'y a pas deux solutions possibles au problème beauceron. Il faut donc une institution adéquate: un séminaire-collège. La première partie de ce travail porte sur les circonstances qui conduisent à la fondation du Petit Séminaire de Saint-Georges, sur ses buts, sur les financements populaires successifs et sur l'évolution de l'institution de 1946 â 1968. Dans la deuxième partie, nous étudions les différents groupes de l'institution. D'une part, nous cherchons à dégager les lignes directrices qui guident le travail des enseignants, leur préparation, leur milieu, leurs responsabilités. Puis, nous présentons les enseignés dans leurs relations avec le milieu géographique, social ainsi que leur persévérance scolaire et leur choix de carrière. Nous voulons établir un lien entre ces divers éléments et le but fondamental de l'institution. La troisième partie vise à percevoir la vie au Séminaire à partir des élèves, des enseignants et dans certains cas, des parents. Il convient de définir ce que nous entendons par les mots "notre région", qui reviennent sans cesse tout le long du texte. Il s'agit des comtés de Beauce, Dorchester et Frontenac, tels qu'ils sont délimités avant la dernière réforme de la carte électorale. A l'intérieur de ces comtés, nous n'apportons pas de réserves, même si nous savons qu'une partie de Dorchester n'entre pas dans la zone d'influence économique et même culturelle de la Beauce dont le noyau est Saint-Georges. Il s'agit en grande partie du territoire que nous connaissons sous l'appellation de région agricole no 3. On l'appelle en fait la-région de la Beauce. Elle couvre actuellement les comtés de Dorchester (22 paroisses), Beauce (33 paroisses), Mégantic (22 paroisses) et Frontenac (23 paroisses). Cependant, dans notre travail, nous emploierons "notre région", pour Beauce, Dorchester et Frontenac seulement. Cette région est limitée au nord par les comtés de Lévis et de Lotbinière, à l'ouest, par ceux d'Arthabaska et de Wolfe, à l'est et au sud-est, par celui de Bellechasse et par la frontière canado-américaine. Nous avons engagé notre recherche en travaillant sur plusieurs plans. Nous avons d'abord retrouvé au Séminaire même, une partie des documents manuscrits que nous recherchions: les dossiers des élèves, les listes et les tâches des, professeurs, les papiers non classés et conservés à la Procure du Séminaire, les Mémoires préparés par le Séminaire pour le gouvernement, les éphémérides tenus par les supérieurs ou parfois par une autre personne, sauf le premier cahier rédigé par l'abbé Joseph Lacroix, le premier supérieur du Séminaire. Le caractère très personnel de ce cahier imposait cette réserve. Nous avons aussi utilisé des papiers concernant les relations du Séminaire avec l'extérieur et venant de la Commission scolaire régionale de la Chaudière, des externats classiques, du Ministère de la Jeunesse, du Ministère de l'Education, de la Faculté des Arts de l'Université Laval et du Séminaire de Saint-Victor. Des albums souvenirs et des journaux de finissants ont été précieux pour suivre les événements importants du Séminaire et pour retracer l'origine et l'orientation des finissants. En ce sens, L'Eclaireur de Beauceville, Le Progrès de Saint-Georges et L'Eclaireur-Progrès nous ont aidée à préciser, en plus de l'origine des élèves, la carrière qu'ils ont choisie de 1954 à 1968. Egalement, L'Action catholique et 1'Almanach de l'Action sociale catholique ont permis d'une part de connaître le premier fondateur du Séminaire à partir de certains de ses écrits et, d'autre part, de vérifier l'importance accordée au Séminaire par ce journal qui lui a consacré une rubrique spéciale pendant des mois. Nous avons accordé également une part importante aux périodiques de la région, comme: L'Eclaireur, le Progrès, l'Eclaireur-Progrès, L'Amiante, Le Guide, Le Progrès de Thetford, La Voix des Mines ainsi qu'à L'Action catholique, journal du clergé de Québec. Nous avons voulu saisir les relations de la population avec le Séminaire de Saint-Georges de Beauce à partir des réactions et des comptes rendus de la presse locale. L'Acropole, le journal des étudiants du Séminaire de Saint-Georges de Beauce a fait l'objet d'une étude particulière. De 1951 à 1964, tous les numéros étaient à notre disposition, de 1964 à 1968 les séries étaient incomplètes. Encore là, les réactions nous intéressent, mais du point de vue des élèves. Pour compléter notre recherche, nous avons procédé à des interviews auprès des personnes suivantes: fondateur, supérieurs, anciens professeurs et professeurs actuels, anciens élevés, souscripteur et observateur. Nous avons pris soin d'enregistrer les réponses données dans un souci d’objectivité face aux opinions exprimées. A partir de toutes les données sociales et historiques locales recueillies, et à l'aide d'ouvrages généraux ou d'études spéciales, d'articles de revues, nous nous sommes proposé d'identifier les éléments sociaux qui ont permis la mise en place et la survie du Séminaire de Saint-Georges de Beauce, de voir l'impact culturel que le Séminaire a pu avoir ou ne pas avoir sur le milieu beauceron, ainsi que de vérifier la réussite du but premier de l'institution: former des élèves qui choisiront le sacerdoce. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012

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