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La perception de l'homme physique dans l'encyclopédie en France au XVIIIe siècle (1751-1772)

Ratelle, Maurice 25 April 2018 (has links)
La perception de l'homme physique dans l'Encyclopédie représente un élément de base dans l'élaboration d'un projet de société idéale. L'état des connaissances scientifiques trace les grandes lignes de structures sociales où chaque catégorie de corps s'inscrit dans des modèles de comportements et de rôles sociaux. L'avant-gardisme des encyclopédistes traîne encore de lourds boulets passéistes. La science se bat encore contre des a priori et les encyclopédistes, malgré leur désir de rigueur, ne peuvent s'empêcher d'en reproduire plusieurs. L'Encyclopédie est cependant un vaste cri de victoire de la science sur les faussetés et les incohérences issues du passé. Le désir de renouvellement y est présent, spécialement dans la volonté de la recherche d'une science du corps. Celui-ci est perçu à la fois comme animal et comme machine, et l'on aura tendance à lui associer les caractéristiques explicatives correspondantes; puissance déterminante d'un tempérament de vie et adoptabilité mécanique d'une machine transformable au gré des climats et de l'évolution des civilisations. La notion de vie, à la racine de la vision du monde, reflète, de prime abord, les grands schémas organisationnels de la structure sociale de l'Ancien Régime. Ainsi, la grande chaîne des êtres vivants s'étale sur une échelle hiérarchique de la vie, et la vie de chaque être obéit à un accroissement graduel de ses forces vives. Au départ le foetus n'a que la vie végétale, qui se transforme en vie animale à la naissance. Lentement l'enfant acquiert la vie de l'homme. Il en atteint la plénitude à l'adolescence, âge où il accède à la capacité de procréation. Puis l'homme atteint la perfection à l'âge viril, s'il est en parfaite santé naturellement. Enfin, il commence à voir décroître sa vie, à mesure qu'il se dessèche vers la mort. C'est ainsi que les encyclopédistes dessinent une place de choix à l'adulte mâle. Le corps n'est pas seulement inscrit dans son état de nature; il répond également à un état de société. Singulièrement, ces deux états nous renvoient à une structure "sociale" de type patriarcal, structure que l'on affirme être naturelle. Le modèle de la famille sert d'exemple pour autoriser et absoudre toute hiérarchisation sociale. Cette hiérarchie sera appuyée, au niveau des individus, par des distinctions de caractère physique et intellectuel. Par leurs aptitudes particulières, les corps, dans une certaine mesure, sont destinés à effectuer certains types de fonctions, de métiers ou de professions. Ici également, l'Encyclopédie n'échappe pas à la valorisation de la hiérarchie; l'intellectuel se place en tête dans ce qu'il nomme les professions glorieuses, alors que les simples ouvriers et travailleurs appartiennent aux professions honnêtes et au-dessus des bouchers, des éboueurs et autres métiers de "néant". De l'état de nature du corps surgit un état "moral" ou "mental" spécifiquement esquissé par l'agencement particulier des quatre tempéraments; sanguin, bilieux, phlegmatique et mélancolique. Le "moral" de l'être humain sera également touché par l'état de vigueur ou de faiblesse de sa condition physique, par son sexe, son environnement, et enfin par tout ce qui peut influencer la réceptivité de ses sens. Ces derniers lui fourniront, par les perceptions, les sentiments, les idées et les concepts. A ce niveau, l'âme et le corps s'influencent mutuellement pour le meilleur et pour le pire. L'âme obéit à des lois qui sont similaires aux lois du corps. Comme lui, elle peut être mal "conformée"; comme lui, elle est malléable. Elle peut être faible, forte, d'une méchanceté animale ou d'une bonté civilisée, reflétant ainsi une hiérarchisation des âmes identique à celles des êtres vivants. La hiérarchie sociale inscrite dans la nature des corps englobe donc toute l'entité humaine, et l'intellectuel, l'être de raison, détient dans une société idéale une place de choix. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

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