La présente thèse examine le rôle joué par la société francophone dans l'Implantation et le développement du théâtre lyrique à Montréal entre 1840 et 1913. La méthode de travail, inspirée de l'histoire quantitative, consiste en un inventaire exhaustif des spectacles annoncés dans les journaux de l'époque. Quatre éléments d'analyse des données servent â évaluer le comportement des francophones: contrôle des structures d'accueil, financement des entreprises, nature et structuration du répertoire ainsi que présence et accueil du public. Les résultats démontrent l'influence marquante de la population anglophone: contrôle du réseau de salles le plus actif et le mieux équipé, maîtrise du grand capital et des institutions de crédit les plus importantes et propagation massive du répertoire lyrique anglo-américain. Tout au long de la période, le milieu francophone demeure mal desservi et devient partiellement acculturé. Par contre, l'institutionnalisation et 1'autonomisation graduelles de ses activités s'amorcent â la fin du XIXe siècle: établissement d'un réseau propre de lieux et d'organismes de diffusion, adoption d'un répertoire apparenté et apparition d'une petite classe entrepreneuriale relativement efficace.