Introduit au Congo dans le cadre de la colonisation belge, le savoir moderne a contribué aux profonds bouleversements qu'ont connus les populations de ce pays tout au long du siècle dernier. La lente, mais apparemment inexorable intégration des filles à tous les degrés du système scolaire congolais n'est probablement pas la moindre de ces mutations. Aujourd'hui, les Congolaises entrent de plus en plus nombreuses à l'université et le propos de ce travail est d'essayer de déterminer les lignes de force qui sous-tendent ce phénomène. Si la féminisation de l'université est un phénomène mondial, il affecte chaque région du monde, chaque pays de manière spécifique. Dans le cas du Congo, cette évolution est d'autant plus remarquable qu'elle se déroule dans un pays en proie à une crise multiforme où les structures de l'État se sont littéralement effondrées et dont une majorité de la population vit dans la misère. L'université congolaise a subi la même dégradation qui frappe toutes les institutions du pays, et de ce fait, elle est désormais dans l'incapacité de remplir correctement sa mission pédagogique et scientifique. Les diplômes qu'elle délivre ne sanctionnent plus l'acquisition d'un savoir ou d'une compétence. Quel est donc le sens de cette ruée vers l'université, notamment pour les femmes ? En fait, à travers l'étude et l'analyse de cette quête du savoir chez les Congolaises, il s'agira surtout de rendre compte de l'évolution du rôle de ces dernières au sein de leur société. En effet, entre les exigences de la tradition et celles de la modernité, les femmes du Congo s'efforcent de redéfinire leur identité et leur place dans la communauté nationale. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014