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Représentations du prince dans la fable animale (milieu du XIIIe siècle-fin du XVe siècle) : de l'éloge à la satire

Brun, Jenny 13 April 2018 (has links)
La fin du Moyen Âge français marque chez les intellectuels une volonté de définir le pouvoir princier: les Miroirs des princes et les traités de bon gouvernement en témoignent. Les qualités du bon prince, les limites de son pouvoir mais aussi l'exaltation de sa fonction, garantie de l'harmonie du corps social et de la bonne marche de l'État en construction, ont nourri les préoccupations tant des philosophes que des juristes qui nous ont laissés, à cet égard, de nombreux témoignages. Mais outre cette littérature dite savante issue des cabinets royaux et des cours ducales et comtales, quelle image la fiction offre-t-elle du pouvoir. Les allégories moralisantes tout comme les contes permettaient certes de donner une vision du pouvoir dans laquelle le didactisme primait. Si le mode fictionnel ouvrait de nombreuses avenues aux intellectuels, un type de littérature nous intéresse plus particulièrement: la fable animale. Les auteurs des XIIIe, XIVe et XVIe siècles pouvaient-ils, par le truchement de la littérature animalière, interpeller le prince, le soutenir comme le critiquer? De même, nous pouvons nous interroger sur l'impact des événements politiques marquants sur la représentation du pouvoir. Il appert que les auteurs ont été influencés par les aléas de la guerre de Cent Ans, le Grand Schisme d'Occident et de manière plus diffuse, mais tout aussi présente, par la crise de la féodalité, déjà perceptible au milieu du XIIIe siècle. L'intérêt et l'apport de la fable animalière dans la compréhension de l'histoire politique de la fin du Moyen Âge ±français¿ ne font pour nous aucun doute. L'emploi de l'animal pour traiter de la société des hommes n'est ni fortuit, ni arbitraire, il répond en effet à des besoins précis, se module en fonction du contexte et permet souvent d'émettre des opinions difficilement acceptables dans une forme moins imagée. / Towards the end of the Middle Ages it was a major concern of French intellectuals to define the power of a sovereign, as the Les Miroirs des Princes and other treatises on political power testify. These numerous works, left to us by philosophers and jurists, preoccupy themselves with issues such as the qualities of a good prince and the limits of his power as weIl as with celebrations of his function, which guarantee the well-being of the social body and the smooth operation of the state. However, the question arises as to what definitions of power emerge from sources other than those left by educated courtiers, namely, from fictional works of the period. By definition, allegories and fables presented a conception of power which was primarily moralising. Although these literary works offer a large number of areas for scrutiny, t~e present thesisis devoted to one particular genre: animal fables. Could the authors of the XIII th, XIYth and XYth century accost, support or even criticis, e a sovereign via their stories featuring moralising animal characters? Furthermore, one may also examine the impact of major political events on literary representations of power. The authors seem to have greatly been influenced by the vicissitudes of the Hundred Years' War, the Great Western Schism and by the crisis of feudalism, barely manifesting itself yet already imminent from the middle of the XlIlth century onwards. It is beyond doubt that animal fables provide a valuable asset in understanding the political history of the-end of the French Middle Ages. Applying animal characters to portray human society is neither unexpected nor arbitrary; in actual fact, it is envoked as a well-articulated response to clearly-defined needs, it adopts to contexts flexibly and allows for expressing the type of criticism which would otherwise be difficult to communicate appropriately in a less animated form.

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