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Ludger Duvernay et la Minerve : étude d'une entreprise de presse montréalaise de la première moitié du XIXe siècleLebel, Jean-Marie 25 April 2018 (has links)
Si, d'une part, le contenu et l'idéologie de plusieurs imprimés furent l'objet de multiples recherches, d'autre part, les divers aspects de la production et les producteurs de ces Imprimés, les éditeurs et imprimeurs, sont souvent demeurés dans l'ombre. Cette thèse est consacrée à l'étude de l'un des principaux imprimeurs montréalais de la première moitié du XIXe siècle, Ludger Duvernay (1799-1852) et à son entreprise de presse, l'atelier de la Minerve. Né à Verchères, Ludger Duvernay fit son apprentissage du métier d'imprimeur à Montréal sous la direction de Charles-Bernard Pasteur. Après avoir pratiqué son métier durant quelques années à Trois-Rivières, il fut de retour à Montréal en 1827. Il loua alors l'atelier d'imprimerie de Jean Dominique Bernard, devint l'imprimeur du Canadian Spectator et acquit le journal la Minerve fondé quelque temps auparavant par Augustin-Norbert Morin. Sous l'habile direction de Duvernay, la Minerve s'imposa en peu de temps comme étant le principal journal de langue française de Montréal et devint le principal organe d'information du parti patriote. En 1829, Duvernay acquit 1'imprimerie de James Lane et devint le principal producteur montréalais de livres et brochures. Il imprima principalement des manuels scolaires et des almanachs. A cause de la faiblesse du marché, toute autre publication se révélait souvent périlleuse. Duvernay l'apprit à ses dépens lors de la publication du Traité sur les lois civiles du Bas-Canada, ouvrage de plus de 900 pages et qui s'adressait à un public restreint, qui lui causa de nombreux tracas et des pertes financières. Avant 1837, Duvernay, membre du parti patriote, mit souvent son établissement au service des idéaux de ce parti, produisit plusieurs imprimes qui furent déficitaires et fut emprisonne à quelques reprises. Son attitude se transforma lors de son exil, de 1837 à 1842, aux Etats-Unis. A son retour, il fut un homme d'affaires beaucoup plus prudent. Son atelier demeura toutefois comme avant la Rébellion, un lieu de rencontres et de discussions. Il concentra ses efforts dans la publication de la Minerve et délaissa le domaine de la production du livre. Ses concurrents montréalais de langue anglaise, dont plusieurs s'étaient associes, devinrent les principaux entrepreneurs de presse et dominèrent le marché durant quelques décennies. Duvernay, isolé, ruiné lors de la Rébellion, demeura un artisan, tandis que ses concurrents anglophones, qui possédaient des ressources financières plus considérables et un marché plus vaste, se mécanisèrent et devinrent des industriels. La concurrence entre les journaux montréalais de langue française était constante et souvent impitoyable. Si des divergences politiques ou idéologiques les opposaient, ils luttaient d'abord et avant tout pour leur propre survie. La moindre perte d'abonnes ou d'annonceurs pouvait être fatal. Peu de journaux survivaient au-delà de quelques années. Duvernay, habile manoeuvrier, homme de métier r aguerri et homme d'affaires avise, put maintenir en vie son entreprise au cout d'un labeur incessant. Cette étude reconstitue chacun des aspects d'une entreprise de presse: les locaux, le matériel, les techniques, le personnel, les sources de revenus, et analyse la production imprimée. Ludger Duvernay avait surtout attire !'attention auparavant en tant que membre du parti patriote et fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Cette étude nous permet de connaitre un Duvernay qui était demeure méconnu: l'homme de presse. Il mit sur pied, en dépit de conditions socio-économiques difficiles, la première véritable entreprise de presse canadienne-française. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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