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Influence des caractéristiques psycho-individuelles sur la nature, la direction et l'intensité de la relation unissant la satisfaction au travail et la satisfaction hors travailGosselin, Eric 09 1900 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal / Plus de cinquante ans nous séparent maintenant des premiers écrits scientifiques sur les
particularités de la relation unissant la satisfaction au travail et la satisfaction hors travail. Au
fil des recherches et au gré des époques, maintes variables furent explorées afin de
circonscrire tant la nature, la direction que l'intensité de cette relation. Exploratoires dans
leur début, confirmatoires par la suite, les recherches passées ont clairement démontré la
pertinence de diverses variables dans l'explication des multiples aspects de cette relation. Les
récentes réflexions sur le sujet et particulièrement la reconnaissance de la nature
polymorphique de la relation, viennent cependant confronter les certitudes d'antan. L'objectif
principal de notre étude s'oriente en ce sens et vise à revisiter les prétentions d'autrefois mais
dans l' optique de l’idiosyncrasie relationnelle (entraînement, compensation ou segmentation)
plutôt que dans celle originellement privilégiée de la nature universelle, c'est-à-dire de la
relation d'entraînement.
Afin de vérifier le cadre conceptuel proposant l'union/désunion de la sphère d'activités
professionnelle et personnelle, nous avons mené une étude empirique de nature transversale
mettant en lumière le chevauchement potentiel entre la satisfaction au travail et la satisfaction
dans la vie. A l'aide d'un questionnaire auto-administré et à partir d'une population de 846
travailleurs (taux de réponse de 57%) répartie dans 35 entreprises du Nord-Ouest québécois,
nous avons mesuré les variables concernant la satisfaction au travail et la satisfaction dans
la vie ainsi que des indicateurs associés à la personnalité, à la progression de carrière et aux
caractéristiques socio-démographiques des répondants.
Les résultats de notre étude sont pour les moins surprenants et antinomiques eu égard aux
savoirs traditionnels. Ainsi, tant en ce qui concerne la nature que l'intensité des relations, les
variables pré-identifiées par la littérature, et dans lesquelles nous avions ancré nos
hypothèses, n'ont démontré que peu d'influence directe sur la détermination des paramètres
relationnels.
En ce qui concerne la nature des relations, deux facteurs de personnalité, l'extraversion et
le névrosisme, ont été mis en relation avec les trois natures de l'interface travail/hors travail
soit: l'effet d'entraînement, l'effet de compensation et l'effet de segmentation. Seul
l'extraversion a démontré une capacité à discriminer l'appartenance relationnelle dans les cas
spécifiques des satisfactions extrinsèques et intrinsèques. Ainsi, il appert que dans ces deux
perspectives, les individus extravertis entretiennent une séparation des contextes sociaux
(relation de segmentation), alors que les gens plus introvertis s'orienteraient davantage vers
un entrelacement quelconque (relations d'entraînement ou de compensation) des sphères
d'activités. Notons que le névrosisme, quant à lui, n'affecte aucunement l'appartenance à
l'une ou l'autre des catégories relationnelles. Du point de vue de la direction de la relation, il importe de mentionner que nous avons été
impuissants à identifier cette dernière en fonction de la nature strictement transversale de nos
données. Bien que nous avions préalablement planifié l'utilisation d'une stratégie
conceptuelle afin de distinguer l'origine des influences, cette dernière s'est avérée
inapplicable en fonction de l'inexistence d'un postulat de base.
Finalement, l'examen de l'influence des indicateurs socio-démographiques nous a permis
d'identifier quelques associations significatives, sans pour autant nous convaincre de la
prépondérance de ces variables dans la détermination des intensités relationnelles. Entre
autres, l'ancienneté organisationnelle, l'ancienneté dans le poste, le salaire et le statut civil
ont démontré leur capacité à déterminer l'intensité spécifique de certaines relations.
Néanmoins, une inconsistance relative existe dans l'influence précise des variables sociodémographiques et cela tant en fonction de la nature relationnelle enjeu que selon les types
de satisfactions explorées. Ces constatations nous amènent à reconnaître que les aspects
socio-démographiques n'ont qu'une influence limitée dans la détermination de l'intensité
relationnelle. De plus, l'instabilité propre à l'influence observée des variables associatives
nous porte à croire que l'intensité se rapportant à chacune des relations se veut d'origine
structurellement indépendante.
Somme toute, notre recherche s'inscrit directement dans le prolongement des réflexions sur
l'équilibre entre les activités de travail et de non-travail. Elle permet, plus spécifiquement
de vérifier la pertinence du modèle polymorphique en illustrant la distanciation de ce dernier
du modèle traditionnel (modèle monomorphique). Malgré sa relative incapacité à cerner
clairement les déterminants de la nature, de la direction et de l'intensité des relations, notre
enquête permet de réorienter le débat sur les dynamiques s'opérant entre le travail et le hors
travail, tout en donnant des éléments empiriques d'orientation pour les recherches futures sur
le sujet.
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