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Flux de 10Be en Antarctique durant les 800 000 dernières années et interprétation / 10Be flux in Antarctica during the last 800 000 years and interpretation

Cauquoin, Alexandre 07 October 2013 (has links)
Les glaces polaires, en plus d'améliorer notre compréhension du climat, donnent accès aux retombées de béryllium-10 (10Be), isotope d'origine cosmogénique formé par l'interaction du rayonnement cosmique et des hautes couches de l'atmosphère. Son taux de production dépend de l'intensité du rayonnement cosmique primaire, qui est modulé par l'activité solaire et le champ magnétique terrestre. Le 10Be contient donc des informations sur ces deux paramètres. Il a permis, entre autres, l'amélioration des chronologies des carottes de glace grâce à des marqueurs stratigraphiques absolus liés à des évènements remarquables du champ géomagnétique comme l'excursion de Laschamp ou l'inversion de Brunhes-Matuyama.EPICA Dome C (75° 06' S, 123° 21' E) est une carotte de glace de 3270 m de long forée en Antarctique Est. Elle offre un enregistrement climatique complet durant les 800 000 dernières années (kyr BP). Dans le cadre de cette thèse, 2200 échantillons de 10Be ont été mesurés entre 2384 m (269 kyr BP) et 2627 m (355 kyr BP) de profondeur. Cette séquence continue offre, d'une part, la possibilité d'étudier l'activité solaire durant la période interglaciaire du Stade Isotopique Marin (MIS) 9.3, où la résolution atteint ~20 ans. Nos résultats contrastent avec ceux durant l'Holocène, avec l'absence remarquée du cycle de de Vries (210 ans) dans notre profil de 10Be. D'autre part, cette séquence nous a permis de vérifier que l'estimation classique de l'accumulation de neige obtenue par les modèles de datation de carottes de glace est correcte à 20% près lors de la succession des cycles glaciaires – interglaciaires.Ces mesures ont été combinées avec celles précédemment effectuées sous la responsabilité de Grant Raisbeck (publication en préparation). Ceci permet de disposer d'un profil continu et détaillé (résolution de 20 à 250 ans) entre 200 et 800 kyr BP sur la carotte de glace EPICA Dome C. Les variations de flux de 10Be observées se comparent bien aux changements d'intensité du champ géomagnétique enregistrés dans les sédiments marins. À partir de cette observation, il est possible de proposer une synchronisation de ces profils afin de les placer sur une échelle d'âge commune. Les déphasages observés entre l'augmentation de température en Antarctique (augmentation du D à EDC) et la hausse du niveau marin global (baisse du 18O marin des archives sédimentaires) n'excèdent pas 3200 ans excepté à la Terminaison VII. La faible résolution des enregistrements de 18O dans les sédiments marins rend l'analyse des déphasages délicate. Les résultats obtenus encouragent à analyser des périodes plus récentes autour de la Terminaison II, incluant les excursions géomagnétiques de Blake et d'Iceland Basin. Ceci permettrait en effet de contraindre plus fortement la synchronisation entre le signal paléomagnétique dans les sédiments marins et le flux de 10Be à EDC. / The polar ice cores, in addition to improving our understanding of the climate, give access to beryllium-10 (10Be) fallout, an isotope of cosmogenic origin created by the interaction of Galactic Cosmic Rays with the upper atmosphere. Its production rate depends on the intensity of the primary cosmic rays, which are modulated by solar activity and the Earth's magnetic field. 10Be therefore provides information on these two parameters. It has allowed, among others, the improvement of ice cores chronologies thanks to absolute stratigraphic markers linked to remarkable events of the geomagnetic field as the Laschamp excursion or the Brunhes-Matuyama reversal.EPICA Dome C (75° 06' S, 123° 21' E) is a 3270~m ice core drilled in East Antarctica. It offers a complete climate record over the last 800 000 years (kyr BP). In the framework of the PhD, 2200 10Be samples were measured between 2384 m (269 kyr BP) and 2627 m (355 kyr BP) deep. This continuous sequence provides, on the one hand, the opportunity to study the solar activity during the interglacial period of the Marine Isotope Stage (MIS) 9.3, where the resolution reaches ~20 years. Our results contrast with those during the Holocene, with the noted absence of the de Vries cycle (210 years) in our 10Be profile. On the other hand, this sequence allowed us to verify that the classical estimate of snow accumulation obtained by the dating models of ice cores is correct to within 20% during the succession of glacial – interglacial cycles.These measurements were combined with those previously performed under the responsibility of Grant Raisbeck (publication in preparation). This allows to dispose of a continuous and detailed profile (resolution: 20 to 250 years) between 200 and 800 kyr BP on the EPICA Dome C ice core. The observed 10Be flux variations compare well with changes in the intensity of the geomagnetic field recorded in marine sediments. From this observation, it is possible to propose a synchronization of these profiles in order to place them on a common age scale. The observed phase shifts between the rise of temperature in Antarctica (increase of D at EDC) and the rise of global sea level (decrease of marine 18O from marine sediments) do not exceed 3200, except at the Termination VII. The low resolution of the 18O records from marine sediments makes it difficult to analyze the phase shifts. The obtained results encourage to analyze more recent periods around Termination II, including the Blake and Iceland Basin geomagnetic excursions. Indeed, this would allow to constrain more strongly the synchronization between the paleomagnetic signal in marine sediments and the 10Be flux at EDC.
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Développement d'un outil chronostratigraphique pour les archives climatiques : datations absolues (K/Ar,⁴⁰Ar/³⁹Ar) et paléomagnétisme appliqués aux laves / Developing a chronostratigraphic tool for climatic archives : absolute dating (K/Ar and ⁴⁰Ar/³⁹Ar) and paleomagnetism applied to lavas

Sasco, Romain 28 January 2015 (has links)
Développer une échelle de temps à haute résolution temporelle et commune aux différentes archives climatiques est une étape importante afin de quantifier avec précision les rapides variations climatiques passées et pour les placer dans un cadre chronologique unifié facilitant leurs inter-comparaisons et la quantification d’éventuels déphasages entre évènements, marqueurs ou archives climatiques.Le champ magnétique terrestre (CMT) regroupe l’ensemble des caractéristiques désirées pour développer un tel outil chronostratigraphique (expression dipolaire globale à la surface du globe, enregistrement dans diverses archives, variations en intensité indépendantes des variables climatiques). Bien que porteurs d’enregistrements continus, les sédiments ne donnent accès qu’aux variations relatives d’intensité du CMT. De plus, quand leur échelle de temps ne peut plus être placée sur celle des glaces polaires, elle est généralement obtenue par forçage orbital. Les laves, émises sporadiquement, enregistrent l’intensité absolue du CMT et sont datables par méthodes ⁴⁰Ar/³⁹Ar et K-Ar (indépendantes des variables climatiques). Elles fournissent ainsi des couples âge-paléointensité (A-PI) permettant de calibrer les enregistrements sédimentaires et de les transférer sur des échelles de temps et d’intensité absolues. L’échelle de temps ainsi obtenue est par la suite transférable à diverses archives climatiques. Cette étude se focalise sur les derniers 200 ka. Les laves étudiées proviennent des jeunes volcans d’Ardèche et des phases récentes du volcanisme canarien. Les laves ardéchoises ont délivré des résultats de paléointensité non exploitables et des incertitudes trop importantes sur les âges. Aucun couple A-PI pertinent n’a donc été obtenu. Cependant, nos résultats géochronologiques démontrent l’importance de combiner les 2 méthodes de datation K-Ar et ⁴⁰Ar/³⁹Ar pour tester l’exactitude et la signification géologique des âges obtenus. Pour ces laves, porteuses d’indices de contamination crustale et mantellique, nous suggérons que l’excès d’argon est situé dans des sites de rétention basses températures (<600°C). Les âges ⁴⁰Ar/³⁹Ar obtenus, apparemment non affectés par l’excès d’argon, décomposent l’activité volcanique en 3 phases : 1 au Nord (180±30 ka) et 2 au Sud (31±4 ka et 24±8 ka).Les laves canariennes ont produit 14 nouveaux couples A-PI (dont 9 datés conjointement en K-Ar et ⁴⁰Ar/³⁹Ar). Ces données ont été combinées à celles disponibles et triées de manière à ne garder que celles issues de protocoles d’analyses robustes et suffisamment précises. Les 51 données retenues ont été comparées aux courbes sédimentaires disponibles afin d’obtenir de nouvelles contraintes temporelles sur 0-200 ka. Sur 0-80 ka, les données confirment la bonne calibration de GLOPIS-75 initialement basée le minimum d’intensité de l’excursion du Laschamp et sur l’évolution du CMT entre 20 et 10 ka. En particulier, 3 de nos données réparties entre 45 et 60 ka sont cohérentes avec l’évolution du signal magnétique présentée par GLOPIS-75, complétant ainsi le jeu de contraintes sur cet intervalle. De 80 à 140 ka, les données retenues, bien qu’ayant des incertitudes temporelles parfois importantes, sont cohérentes avec les courbes sédimentaires validant ainsi leur niveau moyen de calibration sur cette période. Ces données confirment également la baisse d’intensité lors de l’épisode ancien du Blake à 120 ka, baisse d’intensité bien documentée par PISO-1500 mais très lissée sur SINT-2000. Avant 140 ka, les données sédimentaires et volcaniques disponibles sont trop incohérentes : aucune calibration n’a donc été entreprise sur cette période. Enfin, 2 données produites suggèrent un évènement géomagnétique bref vers 155 ka. Un tel événement n’est pas observé dans les courbes sédimentaires globales et les modèles disponibles vers 155 ka mais quelques études individuelles mentionnent localement un évènement géomagnétique vers 150 ka (Autriche, Russie et Mer de Chine). / The understanding of climatic mechanisms and rapid climate changes requires a high-resolution, robust, and precise timescale which allows long-distance and multi-archives correlations.An appropriate tool to construct such a timescale is provided by the Earth magnetic field (EMF). The EMF is independent from climatic variations and its past evolution, global at the surface of the Earth, is recorded by most of the geological/climatic archives. Sedimentary sequences provide continuous records of relative intensities of the EMF on timescales usually based on ice core age models or orbital tuning. Lavas, though discontinuously emitted through time, record the absolute intensity of the EMF during their cooling at the surface of the Earth. Lavas are dated using 2 complementary methods: ⁴⁰Ar/³⁹Ar and K-Ar, both independent from climatic parameters. Lavas have therefore the potential to deliver tie-points (age-paleointensity couples) enabling the time calibration of sedimentary sequences and their transfer onto absolute intensity scale and chronological time scale. This timescale can then be transferred to other climatic archives. The present study focusses on the last 200 ka with lavas sampled from young volcanoes of Ardèche (South Massif Central, France) and recent phases of volcanism in the Canary Islands.Lava flows from Ardèche provided unexploitable paleointensity results and ages with large uncertainties. Therefore, they failed to provide suitable tie-points. However, our geochronological results evidence how crucial the combination of both the K-Ar and 40Ar/39Ar methods is to test the accuracy and geological meaning of the ages. Ardèche lavas have abundant mantellic and crustal xenoliths, potential carriers of excess ⁴⁰Ar*. Our study suggests that the argon excess is located in sites that decrepitate at low temperature (<600°C). Because ⁴⁰Ar/³⁹Ar ages are not affected by excess ⁴⁰Ar*, they provide reliable results. The new age dataset indicates that the volcanic activity of Ardèche can be divided in 3 phases: the oldest one (180±30 ka) took place in the northern part of the studied area and 2 younger phases are expressed in the South (31±4 ka and 24±8 ka).The study of the Canarian lavas produced 14 tie-points (9 out of 14 dated combining K-Ar and ⁴⁰Ar/³⁹Ar results). These data have been added to the available ones for the same time period. The published data have been selected on the basis of robust analytical protocols and accuracy. The 51 data finally selected are compared to available sedimentary stacks. Over the last 80 ka, the volcanic data corroborate the calibration of GLOPIS-75, initially based on volcanic and archeomagnetic data between 10-20 ka and the low intensity observed in the Laschamp excursion. Three newly produced data, dated between 45 and 60 ka, extend the database initially used to older periods and they are also consistent with the initial calibration of GLOPIS-75. Between 80 and 140 ka, though volcanic data have significant uncertainties (in age and/or paleointensity), they are consistent with available sedimentary records and validate their calibration level on the long-term. At a shorter time scale, volcanic data corroborate the intensity low reached during the older phase of the Blake excursion (120 ka) by PISO-1500, whereas this low does not appear in SINT-2000. For ages older than 140 ka, not only the volcanic data are scattered, but also the sedimentary records are different from one another and no conclusions could be drawn. Finally, 2 of our data suggest a brief geomagnetic event around 155 ka. Such an event cannot be seen on available global sedimentary stacks or models, even though some individual studies report a local geomagnetic event around 150 ka (Austria, Russia, and China Sea).

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