La peur et la crainte sont des émotions de base qui permettent l'acquisition d'habiletés essentielles sur le plan émotionnel qui assurent la gestion des interactions ultérieures avec l'environnement. Cependant, certaines peurs peuvent prendre un caractère problématique dans le développement de l'enfant et devenir des manifestations d'anxiété à connotation pathologique. Deux composantes du développement de l'enfant sont associées au développement de telles manifestations: la relation d'attachement parent-enfant et l'inhibition comportementale. Un lien conceptuel entre l'attachement ambivalent et le développement de manifestations anxieuses est soutenu par quelques études empiriques. Cependant, d'autres laissent supposer que c'est davantage un attachement de type insécurisant plus général qui permet d'expliquer le développement d'une symptomatologie anxieuse. En ce qui concerne la réactivité comportementale, un lien modeste est souvent observé dans la littérature avec les symptômes d'anxiété et d'internalisation. Ces résultats suggèrent que les deux facteurs développementaux peuvent être impliqués dans l'élaboration des phénomènes liés à l'anxiété chez l'enfant. De plus, les études dans ce domaine font souvent abstraction de la stabilité des précurseurs des problèmes anxieux ainsi que du contexte psychosocial dans lequel ceux-ci se développent. En considérant ces notions de contexte psychosocial ainsi que de stabilité, l'objectif de ce projet est d'évaluer la contribution relative de la relation d'attachement et de la réactivité comportementale dans le développement des manifestations anxieuses.

Cette étude visait à documenter la contribution des facteurs héréditaires et langagiers dans l'émergence des comportements d'entraide et de réconfort entre 18 et 30 mois, en tenant compte du genre. L'échantillon, provenant de l'Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec (ÉJNQ), comprenait 1398 enfants (707 garçons et 691 filles). Les données de l'ÉJNQ relatives à la prosocialité et au langage à 18 et 30 mois ont été utilisées. Les résultats confirment l'existence d'une prédisposition génétique à la prosocialité. Ils indiquent également une contribution du langage expressif et réceptif à la prosocialité à 18 et 30 mois. Le langage réceptif contribue toutefois uniquement à la prosocialité des garçons. Les enfants qui présentent des retards langagiers sont perçus comme moins prosociaux que leurs pairs sauf les garçons qui présentent un retard expressif jumelé à une facilité réceptive. Cette étude démontre ainsi l'importance de tenir compte des facteurs biologiques et du langage dans l'étude de la prosocialité à la petite enfance.

La présente recherche a pour but d’étudier la relation entre les comportements extériorisés et la stabilité de l’expérience de garde chez les enfants âgés de 4 à 5 ans qui fréquentent un centre de la petite enfance. L’échantillon est composé de 107 enfants (53 filles et 54 garçons), dont l’âge moyen se situe à 59,9 mois (É.T. = 4,8). Parallèlement, l’échantillon est constitué de 15 éducatrices provenant de cinq centres de la petite enfance de la région de Québec, ayant en moyenne 23,5 ans (É.T. = 7,8) d’expérience dans le domaine. Une analyse de covariance univariée (ANCOVA) a été réalisée entre les comportements extériorisés et la stabilité de l’expérience de garde, en tenant compte du genre. Les résultats ne montrent aucune différence significative entre les comportements extériorisés et la stabilité de l’expérience de garde des enfants, si l’on tient compte du genre. Ces résultats sont discutés en fonction des éléments susceptibles d’influencer les différences de genre dans les comportements extériorisés des enfants et ceux relatifs à la stabilité de l’expérience de garde.