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Seuls, ensemble : fabrique des appartenances et imaginaires de la communauté dans des récits contemporains français : (Marie NDiaye, Laurent Mauvignier, Maylis de Kerangal, Arno Bertina, Olivier Cadiot) / Alone, together : the making of belongings and collective imagery of community in French contemporary narratives : (Marie NDiaye, Laurent Mauvignier, Maylis de Kerangal, Arno Bertina, Olivier Cadiot)Brendlé, Chloé 17 November 2017 (has links)
Depuis le début des années 80, la notion de communauté a connu une fortune paradoxale : elle est au centre de réflexions philosophiques, de Jean-Luc Nancy à Giorgio Agamben, comme de discours politiques, de la communauté nationale aux multiples communautés, alors même que l’affaiblissement général des liens sociaux fait consensus. Prise comme objet de la sociologie naissante par Ferdinand Tönnies un siècle plus tôt pour penser les mutations de l’Europe industrielle, la communauté permet à nouveaux frais de comprendre l’expérience contemporaine d’être « seuls, ensemble ». De nombreux récits français récents se font l’écho du défaut et du désir d’appartenance. Ceux de Marie NDiaye, de Laurent Mauvignier, de Maylis de Kerangal, d’Arno Bertina et d’Olivier Cadiot mettent ainsi en scène des personnages à la fois déracinés et cherchant à intégrer un groupe, qu’il soit professionnel, familial, social ou national. Ces fictions de l’appartenance constatent-elles une aporie ou proposent-elles des alternatives communautaires ? Il s’agit d’étudier dans ce corpus l’articulation des sphères de l’appartenance et les déclinaisons du hiatus entre l’individu et le collectif. Seront envisagés les motifs et les valeurs (notamment la fraternité et le corps social) attachés à la notion de communauté, ainsi que les différents paradigmes qui informent les textes littéraires, du côté de la minorité (dans un renouvellement de l’humanisme auquel se rattache une partie de l’histoire du roman) mais aussi du côté de la majorité (dans un questionnement sur les normes). Informée par des réflexions philosophiques, sociologiques et littéraires, au croisement de l’histoire des représentations et de micro-lectures stylistiques, cette thèse dégage des imaginaires de la communauté aujourd’hui. Elle montre un double transfert, celui d’un modèle de transmission généalogique des valeurs à un modèle plus spatial d’interdépendance, et celui d’un paradigme politique à un paradigme éthique de la représentation romanesque. / Since the beginning of the eighties, the destiny of the notion of community has been paradoxical: it is central to philosophical thoughts (from Jean-Luc Nancy to Giorgio Agamben) as well as political discourses, referring to the nation and to numerous communities, meanwhile it is generally believed that there is a breakdown of a sense of community. A century before, one of the first sociologists, Ferdinand Tönnies, attempted by using it to describe the alterations of the modern and industrialized European societies; nowadays, community allows us to understand again the present experience of being “alone, together”. Many French narratives show the importance of lack and want of belonging. In Marie NDiaye’s, Laurent Mauvignier’s, Maylis de Kerangal’s, Arno Bertina’s and Olivier Cadiot’s narratives, characters are both uprooted and anxious to become integrated into a group, however professional, familial, social or national it might be. Do these fictions break the deadlock? The link between the various spheres of belonging and the gap between the individual and the collective are studied in this corpus. We identify patterns and values of the notion of community (fraternity and social corps in particular), as well as the underlying paradigms of the texts, minority (which renews the humanist tradition of the novelistic genre) and majority (which questions about norms). Based on philosophical, sociological and literary sources, at the crossroads of study of representations and stylistic analysis, this work brings out contemporary images of community. We demonstrate that a double evolution of the novels is at stake, from a genealogical hanging down to the spatial pattern of interdependence, and from a political paradigm to an ethical one.
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