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Three essays in the economics of gender and development

Zoundi, David Aimé 02 February 2024 (has links)
Cette thèse de doctorat explore les obstacles à l'égalité des sexes dans les pays en développement. Elle est composée de trois essais. Le premier essai (chapitre 1) explore les racines de l'inégalité des sexes en faveur des garçons dans l'éducation. Il analyse l'effet de l'interaction entre la culture et les conditions économiques des ménages pauvres sur les probabilités de décrochage scolaire des garçons et des filles, en utilisant des données du Malawi. L'adéquation du Malawi à cette analyse découle de la coexistence sur son territoire de deux coutumes différentes de résidence post-maritale pour les couples : les coutumes patrilocales et matrilocales. Les résultats des estimations montrent que l'inégalité entre les sexes en matière d'éducation est enracinée dans l'interaction des conditions économiques du ménage et de la coutume patrilocale - lorsqu'un couple marié s'installe près de la famille du mari ou avec elle après le mariage. L'essai conclut que les politiques publiques qui rendent inutile le recours aux coutumes traditionnelles par les parents pour organiser leur vie familiale peuvent éliminer les inégalités entre les sexes favorisant l'éducation des garçons. Les deux derniers essais analysent la question de la polygynie—lorsqu'un homme peut avoir plusieurs épouses simultanément. Cette institution du mariage a disparu dans le monde entier mais reste confinée dans un groupe de pays d'Afrique subsaharienne, notamment dans la région du Sahel. La théorie économique prédit que l'augmentation de l'éducation des femmes entraîne la disparition de la polygynie. Cependant, les preuves empiriques ne permettent pas encore d'établir ce lien de causalité, mais plutôt une corrélation négative entre l'éducation et les probabilités de polygynie des femmes. Le deuxième essai examine l'effet de l'éducation sur les probabilités de polygynie des femmes, en utilisant principalement les données de l'Ouganda. Pour l'identification, nous utilisons une approche d'estimation qui aborde conjointement les problèmes de sélection de l'échantillon et d'endogénéité de l'éducation. Nous estimons un modèle à trois équations comprenant une équation de la polygynie (principale), une équation du mariage (sélection) et une équation de l'éducation (endogénéité). Les résultats de l'estimation confirment la prédiction de la théorie économique selon laquelle l'augmentation de l'éducation des femmes entraîne la disparition de la polygynie. Le troisième et dernier essai fournit des preuves sur la cause du regroupement de la polygynie dans les pays sujets à la sécheresse. Les preuves montrent que dans les économies villageoises dépendantes de l'agriculture pluviale, la rupture des accords informels de partage des risques suite à des chocs tels que les sécheresses augmentent la valeur de la famille nombreuse, tant en taille qu'en composition, comme levier des stratégies de résilience. Nous constatons que la polygynie permet aux ménages de renforcer leur résilience face aux effets négatifs de la sécheresse sur le rendement des cultures. Ces trois essais contribuent à faire progresser nos connaissances sur les obstacles à l'inégalité des sexes en Afrique subsaharienne. Il attire principalement l'attention sur l'importance pour les pays en développement d'investir dans la scolarisation des filles (essai 2) et de promouvoir des politiques publiques qui rendent moins attrayant pour les parents le recours aux institutions traditionnelles pour soutenir leurs moyens de subsistance (essai 1). En outre, des politiques telles que celles qui encouragent les petits exploitants agricoles en tant que stratégie de développement peuvent contribuer à la persistance de la polygynie dans les communautés sujettes à la sécheresse si elles sont menées sans sevrer la population rurale de sa dépendance à l'égard de l'agriculture pluviale. Dans ces contextes, la promotion de stratégies de résilience et d'adaptation indépendantes de la taille des ménages peut conduire à la disparition de la polygynie et du mariage d'enfants (essai 3). / This Ph.D. thesis explores barriers to gender equality in developing countries. It is composed of three essays. The first essay (chapter 1) explores the roots of gender inequality favoring boys in education. It analyzes the effect of culture interaction with poor household economic on the school dropout probabilities of boys' and girls', using Malawi data. Malawi's suitability for this analysis stems from the coexistence in its territory of two different customs of post-marital residence for couples: patrilocal and matrilocal customs. Estimation results show that gender inequality in education is rooted in the interaction of household economic conditions and the custom of patrilocality—when a married couple settles near or with the husband's family after marriage. The essay concludes that public policies that make it unnecessary for parents to rely on traditional customs to organize their family life can eliminate gender inequality favoring boys' education. The last two essays analyze the issue of polygyny—when a man can have multiples wives simultaneously. This marriage institution has disappeared globally but remains confined in a cluster of sub-Saharan African countries, particularly in the Sahel region. Economic theory predicts that increasing women's education leads to the disappearance of polygyny. Still, empirical evidence is yet to establish this causal link, settling instead for a negative correlation between education and women's polygyny probabilities. The second essay examines the effect of education on women's polygyny probabilities, using primarily Uganda data. For identification, we use an estimation approach that jointly addresses sample selection and education endogeneity problems. We estimate a three-equation model comprising a polygyny (main) equation, a marriage (selection), and an education (endogeneity) equation. Estimation results confirm economic theory's prediction that increasing women's education leads to the disappearance of polygyny. The third and final essay provides evidence on the cause of the clustering of polygyny in drought-prone countries. Evidence shows that in village economies dependent on rainfed agriculture, the breakdown of informal risk-sharing arrangements following covariate shocks such as droughts increases the value of having a large family, both in size and composition, as a lever of resilience strategies. We find that polygyny allows households to build resilience to the adverse effects of drought on crop yields. These three essays contribute to advancing our knowledge of the barriers to gender inequalityin sub-Saharan Africa. It mainly draws attention to the importance for developing countries to invest in girls' schooling (Essay 2) and promote public policies that make it less attractive for parents to resort to traditional institutions to support their livelihoods (Essay 1). Additionally, policies such as those promoting smallholder farmers as a development strategy can contribute to the persistence of polygyny in drought-prone communities if done without weaning the rural population of its dependence on rainfed agriculture. In these settings, promoting resilience and adaptation strategies independent of household size can lead to polygyny and child marriage's disappearance (Essay 3).

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