Dans cette thèse, nous nous intéressons aux sites Internet consacrés à la fiction télévisuelle sérielle (téléroman, télésérie, sitcom) et, à partir de leur analyse, à la notion de série télévisuelle. Partant de la structure ternaire de toute fiction populaire de masse (récit, média, usager) nous avons tenté de saisir l'articulation des rapports entre ces trois composantes telle qu'elle se révèle dans les sites. Il ne s'agit pas d'étudier l'impact de l'Internet sur les séries télévisées ni éventuellement leur migration vers l'Internet. Il s'agit plutôt d'examiner les sites consacrés à des séries pour dégager les éléments décrivant les rapports biunivoques entre les trois composantes des séries télévisuelles et susceptibles d'alimenter la réflexion sur une définition plus globale de ce qu'est la série de fiction télévisuelle et d'ouvrir sur la possibilité de définir ce qu'est une œuvre de fiction télévisuelle. Notre corpus est constitué de cinq sites Internet consacrés à autant de fictions télévisuelles sérielles : Les belles histoires des pays d'en haut; Un gars, une fille ; X-Files ; Fortier; Bunker, le cirque. Notre hypothèse centrale suggère que l'Internet, comme nouvel espace de médiation, non seulement fait voir des éléments connus mais, selon l'inscription de ces éléments dans chacun des sites, participe au faire être de rapports jusqu'ici cachés entre les trois composantes. Ces rapports sont d'ordre socioéconomique (entre récit et média), sociotechnique (entre média et usager) et de construction du sens (entre usager et récit). Sur le plan de la méthode, nous avons privilégié l'idéaltype de Weber pour modéliser, après cinalyse, un site Internet idéaltypique, que nous avons appelé « netvisuel » idéaltypique, dans lequel nous avons réuni les éléments considérés comme les plus significatifs d'une fiction télévisuelle sérielle. Ainsi, ce travail de modélisation fait être un ensemble cohérent de rapports qui suggère que la notion d'oeuvre de fiction télévisuelle serait caractérisée par son degré d'ouverture non seulement sur le plan du récit, du média et de l'usager mais aussi sur le plan des rapports entre le récit, le média et l'usager.