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La forme-frontalière ˸ la quête d’une esthétique décoloniale du Nouveau Cinéma Latino-américain / The Border-Form ˸ the Quest for the New Latin Américan Cinéma with Decolonial AestheticsVelasco Flores, Jorge 23 October 2018 (has links)
« La forme-frontalière : la quête du Nouveau Cinéma Latino-américain d’une esthétique décoloniale » porte un regard actuel sur les débats autour du cinéma et sa capacité d’agir sur le plan géopolitique. Pendant les années 1960 et 1970, les cinéastes du Nouveau Cinéma Latino-américain ont cherché à construire un « nouvel homme latino-américain » appelé à faire la révolution à travers un cinéma de décolonisation. Les six films analysés dans ce travail abordent cette esthétique décoloniale en s'appuyant sur la tradition artistique latino-américaine du syncrétisme culturel dont la pierre angulaire est une appropriation transgressive de l'héritage de la culture coloniale : le Baroque. Dans le premier chapitre nous avons voulu expliquer les racines baroques de la forme-frontalière du NCL. À travers des théories sur la spécificité de la culture latino-américaine, de la littérature et des beaux-arts nous retraçons la ligne historique d’un « esprit décolonial latino-américain » – toujours nourrie par le Baroque – depuis le XVIIème jusqu’à nous jours. En suivant la pensée des spécialistes du Baroque latino-américain, nous proposons que les formes baroques latino-américaines réapparaissent en raison de « cycles » dont le NCL serait le dernier « recyclage » de cette tradition esthétique. Ainsi, le NCL témoignerait une « transposition » du baroque latino-américain au cinéma et d’une « légitimation » de la culture latino-américaine pendant un bouleversement géopolitique. Dans le deuxième chapitre nous avons tenu à expliquer les caractéristiques de la forme-frontalière du NCL et de ses origines dues au processus de transculturation mis en place depuis la « découverte » de l’Amérique. Nous affirmons que l’esthétique du NCL est décolonial car il atteste d’un jeu de perspectives entre les frontières de la modernité, de la colonialité et de l’extra-modernité. Nous analysons le détournement décolonial du NCL à travers deux axes principales : l’esthétique baroque latino-américaine et le Néoréalisme italien. Le Baroque latino-américain, éclectique et parfois anti-colonial, se voit reflété dans l’esprit d’inclusion des formes sensibles de différentes épistémologies. Par rapport à l’influence du Néoréalisme, nous proposons l’hypothèse que ce cinema est aussi l’héritier de la tradition esthétique du Baroque italien. À partir de cette idée nous essayons de tracer deux lignes de développement parallèles et synchroniques de l’histoire du cinéma, d’un côté le « Classicisme cinématographique » et de l’autre le « Baroque cinématographique ». Le Classicisme cinématographique est l’héritier du Classicisme historique et ses fondements formels se trouvent dans le cinéma classique d’Hollywood qui est l’aboutissement d’un système de représentation cohérente. Le Baroque au cinéma, au contraire, est héritier du Baroque historique, c’est-à-dire d’une « autre » esthétique moderne, souterraine et subalterne propre à l’Europe méridionale et au monde colonial. Ainsi, le NCL propose une vision « contre-hégémonique », « subalterne » et « subversive » de l’Amérique latine qui s’oppose à l’histoire officielle du sous-continent. Cette histoire et ce cinéma officiels produits par les élites n'inclussent pas dans les cosmovisions amérindiennes et afro-américaines. Le NCL est produit principalement du point de vue de la colonialité, mais aussi de l’extra-modernité, vers la modernité, détournement du système de représentation classique, qui essaie de tourner en « dérision », ou de rendre « carnavalesque », des formes esthétiques hégémoniques. Le détournement décolonial de l’idée de l’« Amérique latine » aboutit, à travers des formes filmiques, un cinéma, et donc une œuvre artistique, qui peut développer l’imaginaire de la décolonisation. / "The Border-Form: The Quest for New Latin American Cinema with Decolonial Aesthetics" takes a current look at the debates around the cinema and its ability to act on the geopolitical level. During the 1960s and 1970s, filmmakers of the New Latin American Cinema sought to build a "new Latin American man" called to make the revolution through a decolonization cinema. The six films analyzed in this work address this decolonial aesthetic based on the Latin American artistic tradition of cultural syncretism whose cornerstone is a transgressive appropriation of the legacy of colonial culture: the Baroque.In the first chapter we have explained the characteristics of the border-form of the NCL and its origins due to the process of transculturation set up since the "discovery" of America. We affirm that the aesthetics of the NCL is decolonial because it attests to a play of perspectives between the borders of the modernity, the coloniality and the extra-modernity. We analyze the détournement decolonial of the NCL through two main axes: Latin American Baroque aesthetics and Italian Neorealism. The Latin-American Baroque, eclectic and sometimes anti-colonial, is reflected in the spirit of inclusion of the sensitive forms of different epistemologies. With regard to the influence of Neorealism, we propose the hypothesis that this cinema is also the heir of the aesthetic tradition of the Italian Baroque. From this idea we try to draw two lines of parallel and synchronic development of the history of the cinema, on the one hand the "Cinematographic Classicism" and on the other hand the "Cinematographic Baroque".Film Classicism is the heir of Classicism and its formal foundations are found in the classic Hollywood cinema that is the culmination of a coherent representation system. Baroque cinema, on the contrary, is heir to the historic Baroque, that is to say, of another "other" moderne, subterranean and subaltern aesthetic peculiar to southern Europe and the colonial world. Thus, the NCL proposes a "counter-hegemonic", "subaltern" and "subversive" vision of Latin America that opposes the official history of the subcontinent. This official history and cinema produced by the elites do not include in Amerindian and Afro-American cosmovisions. The NCL is produced mainly from the point of view of coloniality, but also from extra-modernity, towards modernity, the détournement of the classical representation system, which tries to turn into "derision", or to make "carnivalesque", hegemonic aesthetic forms. The decolonial détournement of the idea of "Latin America" leads through filmic forms, a cinema, and therefore an artistic work, which can contribute to the development of the decolonization imaginary.
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