Le paradoxe, situé d'emblée comme phénomène humain, celui de l'égarement de la pensée, est étudié dans le cadre d'une recherche visant à l'identifier dans son itinéraire individuel et collectif. Le projet du mémoire est de dégager a contrario de la pensée paradoxale, le véritable sens de l'enchaînement des causes que poursuit la pensée vraie. Le paradoxe est suivi à la trace dans la réalité psychosomatique d'un modèle de comportement typique, à travers lequel on observe une réaction contre nature qui s'exerce par le joug d'un besoin à la fois végétatif et émotif. Cette double dimension de l'emprise du corps sur l'esprit est dégagée empiriquement pour être ensuite ramenée aux notions doctrinales de «forme» et de «matière» dont chaque être est le composé. Leur expression conjuguée étant celle de l' «acte» entrant en rapport avec la «puissance», dévoile dans le corps un ordre de préséance entre les dimensions psychique et physique, lesquelles correspondent à un régime ontologique à degrés descendants qui indiquent le sens par lequel circule l'intelligence des choses et l'ordre des causes qui mènent la pensée «aux raisons suffisantes».