L'analyse de la structure socio-écologique de la ville, très à la ,mode durant les années soixante et soixante-dix, ne constitue plus aujourd'hui qu'un très faible pourcentage des études qui sont entreprises en géographie urbaine. Cet état de fait tient à plusieurs raisons dont la principale fut, sans doute, l'incapacité de ce type d'analyse à se déterminer, au fur et à mesure de l'accumulation des résultats, de nouvelles voies permettant de faire avancer la recherche. Cependant, une nouvelle voie s'est récemment entrouverte qui laisse espérer un certain déblocage. Cette nouvelle voie insiste sur l'aspect dynamique, c'est-à-dire qu'elle cherche à décrire et, éventuellement, à expliquer l'évolution de la structure socio-écologique de la ville. A vrai dire cette préoccupation existait déjà dans certaines études d'écologie factorielle mais celles-ci se sont butées à une certaine insuffisance méthodologique qui ne leur permettait pas d'explorer à fond la dynamique de la structure socio-écologique de la ville. Afin de résoudre ce problème, cette thèse propose l'utilisation d'un nouvel outil qui, tout en correspondant bien aux objectifs généralement poursuivis dans une étude d'écologie factorielle, permet en outre de mieux saisir les dimensions selon lesquelles évolue un phénomène. Cet outil, appelé analyse factorielle à trois entrées, est en quelque sorte une technique de réduction d'un tableau de données tridimensionnel. Soit, par exemple, un tel tableau dont les trois dimensions se rapportent respectivement à des unités spatiales, à des variables, et â des unités temporelles. Alors, l'utilisation de l'analyse factorielle à trois entrées permettra la réduction simultanée de ces trois dimensions déterminant ainsi, pour chacune d'elle, une série de composantes décrivant autant d'aspects importants et non redondants du phénomène représenté dans le tableau de données originales. Cette méthode fut appliquée â l'espace ethnique montréalais afin d'explorer plus en détail cette dimension particulière de la structure socio- écologique de Montréal. Cinq composantes furent déterminées: la première se rapporte à l'isolement relatif de la population francophone, la deuxième â l'association spatiale Ukrainiens/Polonais, la troisième à la population juive, la quatrième à la population italienne finalement, la cinquième, difficile â interpréter, fut qualifiée de composante résiduelle. Ces cinq composantes démontrent que l'espace ethnique montréalais ne se résume pas à la simple dichotomie francophone/anglophone. En effet, l'analyse a bien révélé l'importance de certains groupes ethniques , tels les Juifs et les Italiens, dans la structuration de l'espace ethnique montréalais. Mais ce qui nous a intéressé davantage c'est l'évolution de la répartition spatiale des différents groupes ethniaues étudiés durant la période 1931-1971. Notre analyse a montré que la structure de l'espace ethnique montréalais a subi des changements significatifs durant cette période. Parmi ceux-ci, notons le déplacement en masse de la population juive du centre vers l'ouest, la forte déconcentration spatiale des Polonais et des Ukrainiens, et la distinction encore plus nette entre l'est francophone et l'ouest anglophone. Globalement, les résultats obtenus n'ont pas permis de vérifier la théorie de la succession telle que formulée par l'École de Chicago bien que l'évolution de la répartition spatiale des populations d'origines polonaise, ukrainienne et italienne semble vérifier certaines prémisses de cette théorie. Cette méthode fut appliquée â l'espace ethnique montréalais afin d'explorer plus en détail cette dimension particulière de la structure socio- écologique de Montréal. Cinq composantes furent déterminées: la première se rapporte à l'isolement relatif de la population francophone, la deuxième â l'association spatiale Ukrainiens/Polonais, la troisième à la population juive, la quatrième à la population italienne finalement, la cinquième, difficile â interpréter, fut qualifiée de composante résiduelle. Ces cinq composantes démontrent que l'espace ethnique montréalais ne se résume pas à la simple dichotomie francophone/anglophone. En effet, l'analyse a bien révélé l'importance de certains groupes ethniques , tels les Juifs et les Italiens, dans la structuration de l'espace ethnique montréalais. Mais ce qui nous a intéressé davantage c'est l'évolution de la répartition spatiale des différents groupes ethniaues étudiés durant la période 1931-1971. Notre analyse a montré que la structure de l'espace ethnique montréalais a subi des changements significatifs durant cette période. Parmi ceux-ci, notons le déplacement en masse de la population juive du centre vers l'ouest, la forte déconcentration spatiale des Polonais et des Ukrainiens, et la distinction encore plus nette entre l'est francophone et l'ouest anglophone. Globalement, les résultats obtenus n'ont pas permis de vérifier la théorie de la succession telle que formulée par l'École de Chicago bien que l'évolution de la répartition spatiale des populations d'origines polonaise, ukrainienne et italienne semble vérifier certaines prémisses de cette théorie.