À une époque où L'humanité se voit contrainte à changer d'attitude face à son environnement en raison des limites posées par le potentiel de la terre, il est intéressant de chercher à identifier les conditions et les rôles joués par Les pays à L'intérieur de l'économie énergétique mondiale. Une étude qui porte sur des phénomènes s'étendant à l'échelle planétaire doit s'engager de manière à éviter la confusion occasionnée par la masse d'informations accumulées sur le sujet. La conception de l'objet en système, en plus de découper le monde en régions énergétiques, fixe des avenues susceptibles de conduire à son intelligence. Ainsi, la problématique relationnelle de Claude RAFFESTIN suggère les étapes de notre cheminement. À partir des situations engendrées par leurs activités de production et de consommation. Les régions sont appelées à commercer entre elles. Les échanges impliquent soit des substances brutes (matière), des produits énergétiques immédiatement utilisables (ressource) ou Le savoir-faire indispensable à toute action sur La nature (technique). Cette pratique ne se fait pas sans heurts. En effet, Le fatalisme amené par Les Lois de La thermodynamique créerait des rivalités entre les individus et les peuples. Les caractéristiques de l'énergie provoquent des chocs entre les partenaires commerciaux; ceux-ci tentent inévitablement de tirer Le plus grand bénéfice des transactions car ils agissent non pas en fonction de l'ensemble, mais pour répondre à leurs propres besoins. Dès lors, les statistiques de l'économie énergétique dévoilent l'état politique du système et par le fait même les conditions de ses composants (régions). Si certains pays en développement réussissent à se maintenir en position de force au niveau des échanges de matières, ils subissent la domination technologique des pays industrialisés qui en demeurent les dépositaires. La dimension technique est si importante qu'elle détermine «l'ordre énergétique mondial » de notre modèle. En somme, les régions développées maintiennent le reste des nations dans des états de sujétion plus ou moins profonds. Aussi, ces dernières risquent de se heurter un avenir plutôt sombre car l'évolution de la chaîne énergétique commence déjà à s'orienter vers des productions où l'énergie de base est dévalorisée au profit d'une technologie avancée, concentrée entre les mains d'une minorité.