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Polycultures of the mind : organic farmers in Québec and the recovery of agency

Richardson, Mary January 2008 (has links)
L'agriculture et l'alimentation sont au coeur de pratiquement toutes les grandes questions environnementales auxquelles font face les sociétés contemporaines. Même si le pouvoir des grandes corporations, les ententes de libre échange et le modèle industriel de l'agriculture peuvent paraître écrasants, des mouvements de résistance contestent ce pouvoir et tentent de créer une alternative dans des contextes où le pouvoir, sous ses diverses formes, réapproprie constamment les espaces crées par les mouvements contestataires. L'agriculture biologique est un des mouvements qui a su se tailler une place comme modèle alternatif de production alimentaire, place qui s'agrandit de jour en jour. Cette étude examine l'agriculture biologique au Québec (Canada), mettant à profit une approche ethnographique menée auprès d'agriculteurs biologiques de diverses provenances et engagés dans divers secteurs de production (élevage, production laitière, grandes cultures, maraîchage, plantes médicinales et acériculture). Les agriculteurs et agricultrices biologiques mettent ensemble des perspectives provenant de la contre-culture des années soixante, des spiritualités Nouvel Age et orientales, de l'agriculture conventionnelle et traditionnelle, et des mouvements néo-paysans contemporains. Les modes de vie qu'ils et elles cultivent (souvent, mais pas toujours à la marge intellectuelle, économique et sociale de la société) incorporent une compréhension alternative des relations sociales, de la richesse et du lieu. Une dimension saillante des pratiques et des épistémologies de l'agriculture biologique est la reconnaissance des relations entre les humains et les non-humains, et de l'importance de Lagencéité à la fois pour les agriculteurs et agricultrices et pour les non-humains qui sont mobilisés dans le réseau de l'agriculture biologique. En effet, les agriculteurs biologiques reconnaissent l'intentionnalité des autres formes de vie et tentent de prêter attention aux messages qu'ils portent. Le respect, la relation et la capacité à répondre (respons-abilité) émergent ainsi comme des principes fondamentaux de vie et de pratique agricole. Les agriculteurs et agricultrices biologiques proposent donc de nouvelles façons d'appréhender et de s'engager auprès des nombreux vivants qui peuplent les milieux locaux, tout en gagnant leur vie en commercialisant des produits biologiques. Les agriculteurs et agricultrices biologiques constituent un exemple fascinant des mécanismes par lesquels le savoir écologique est construit, reconstruit et diffusé à travers les actions d'individus, de groupes et d'organismes qui établissent des liens entre diverses façons de connaître. Les agriculteurs et agricultrices biologiques re-créent un savoir local sur divers éléments du milieu vivant en faisant revivre le savoir traditionnel, en développant de nouveaux savoirs à la lumière de la recherche scientifique, et en construisant leur propre savoir incorporé à travers l'expérimentation, l'observation, l'intuition et l'essai-erreur. Leur approche est donc expérientielle et enracinée dans un lieu, dans le corps, dans des écosystèmes spécifiques et dans des contextes socio-économiques qui varient des communautés locales aux réseaux commerciaux mondiaux. A mesure qu'ils et elles développent des pratiques agricoles alternatives et diffusent de nouvelles (et d'anciennes) approches aux agro-écosystèmes, les agriculteurs et agricultrices biologiques ré-inventent des façons de connaître et d'être au monde; des épistémologies et ontologies relationnelles qui tiennent compte de la complexité, de la diversité et de l'holisme. Ceci implique que, plutôt que de parler d'une ± nature ¿ mise à distance, les humains entrent en rapport direct avec les nombreuses entités de l'écosystème et reconnaissent leur agencéité dans la création du monde habité ou la communauté des vivants. Cette pratique incorporée est fortement enracinée dans ce que plusieurs appellent le paysage mitoyen entre des milieux urbains densément peuplés et ce que beaucoup considèrent comme la nature sauvage. Les agriculteurs et agricultrices biologiques y cherchent une rencontre fertile entre sociétés humaines, animaux et environnements où la co-existence est possible. Ce faisant, leur projet pourrait bien s'inscrire dans le rétablissement du sentiment d'unité esthétique que Bateson dit constituer la base d'un concept du sacré. En cherchant à articuler une éthique de respect, de respons-abilité et de relation avec le monde non-humain (bien que ce ne soit pas toujours un objectif conscient) ils et elles se distancient d'un paradigme de séparation ou de fragmentation, vers un paradigme ancré dans la reconnaissance de la relation et du lien. On peut voir dans ce changement l'émergence d'une nouvelle forme d'écologie sacrée, de concert avec d'autres approches non-dualistes qui émergent actuellement d'un éventail de champs et de projets en marge des courants dominants.

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