« Notre étude vise donc à découvrir la femme, l' "ethnologue" et l'artisane qu'est Mon[i]que Cliche-Spénard à travers l'étude de son oeuvre. Il ne s'agit aucunement de fournir une information exhaustive des diverses techniques relative à la confection de la courtepointe ni de présenter un répertoire détaillé des motifs en usage dans la courtepointe traditionnelle. Bien que l'acquisition de ces connaissances ne soit pas absente du travail de recherche qui sous-tend cet ouvrage, nous ne retenons que les éléments susceptibles d'alimenter notre compréhension de l'oeuvre de Monique Cliche-Spénard, et, cela, en rapport avec l'expression traditionnelle. Cependant, nous avons jugé opportun d'introduire à l'étude de l'oeuvre proprement dite des considérations méthodologiques et étymologiques, une analyse historique de l'évolution de la courtepointe à travers le temps et l'espace et, enfin, une histoire de vie. Il a semblé que cette démarche s'imposait afin de permettre de bien cerner la place qu'occupe les travaux de Monique Cliche-Spénard en lien avec la production traditionnelle et avec la production actuelle. Cette démarche permet de nous sensibiliser à tous les éléments qui trégissent l'expression de l'artisane à travers son oeuvre. [...] Nous avons procédé en quatre étapes : le récit de vie de Monique Cliche-Spénard, le contrôle de l'information reçue par des entrevues auprès d'autres informateurs, l'enrichissement des données recueillies par la consultation de divers écrits et, enfin, l'organisation de la matière. Le plus grand problème que posait l'enquête auprès de Monique Cliche-Spénard était la nature du discours. Connue des Québécois et régulièrement sollicitée par les média d'information, l'artisane beauceronne avait bâti son propre cadre de référence lui servant à interpréter la réalité en fonction d'une image idéale, conforme aux attentes de son public. Conscient de ce fait, il fallait donc tenter d'atteindre le vécu réel de l'artisane au cours de son cheminement. »--Pages 4-5, 9