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Gouverner avec art. Le problème de l’exercice du pouvoir dans les premiers miroirs des princes arabo-musulmans / Governing with skills. The problem of the exercise of power in the early arabic mirrors for princes.Snoussi, Syrine 16 January 2016 (has links)
Les premiers miroirs des princes apparaissent dans le monde arabo-musulman au début du VIIIe siècle après J.-C, sous l’autorité de trois secrétaires de chancellerie, kuttāb : Sālim abū al-‛Alā, ‛Abd al-Ḥamīd ibn Yaḥia et ‛Abd-Allāh ibn al-Muqaffa‛. C’est à eux que l’on doit le discours premier de l’art de gouverner, dont l’étude permet de déterminer ce qui peut s’énoncer du politique, en cette période de transition du pouvoir des Omeyyades aux Abbassides. Après la contextualisation philosophique et philologique du discours des miroirs des princes proposée en première partie, la deuxième partie de cette recherche porte sur le gouvernement de soi et examine les pratiques de soi proposées au Prince, au travers de l’emploi rhétorique des fables et de la présentation d’exercices spirituels. La troisième partie aborde la situation du conseil politique : il s’agit de montrer que la tension des rapports de pouvoir entre le sage et le Prince n’annule pas la quête d’un dire-vrai, horizon idéal de la relation de conseil. Enfin, la quatrième partie examine les modalités du gouvernement des autres au travers de l’éthique de l’apparence exigée du Prince, de la typologie des gouvernements et des fonctions du souverain. Parmi ces dernières, la justice, tant distributive que corrective, et le soin, donnent lieu à des modèles spécifiques de gouvernement. Au terme de ce parcours, l’examen de la relation du Prince à ses auxiliaires choisis, ainsi que le modèle de vertu qu’il doit présenter à ses sujets, rendent manifeste la continuité qu’il y a entre le gouvernement de soi et le gouvernement des autres. Ce peuple dont il doit prendre soin doit aussi être séduit, par un gouvernement que l’on ne peut jamais véritablement qualifier de pastoral. / The first mirrors for princes appeared in the Arabo-muslim world at the beginning of the 8th century, under the authority of three secretaries of chancellery, kuttāb, namely Sālim abū al-‛Alā, ‛Abd al-Ḥamīd ibn Yaḥia and ‛Abd-Allāh ibn al-Muqaffa‛. By analyzing this early discourse about the art of government, we aim at determining what can be stated about politics in this transition period between the Umayyad and Abbassid dynasties. After first introducing the philosophical and philological background to this discourse (to the discourse of the mirrors for princes), we shall, in the second part of this study, focus on the government of the self and look into the practices that are suggested to the Prince through the rhetorical use of fables and presentation of spiritual exercises. The third part will deal with the situation of the political counsel, showing that the tension generated by the power relationship between the wise man and the Prince does not cancel the search for frank-speech, regarded as an ideal in the counselling relationship. The fourth part will finally examine the terms and conditions of the government of others by studying the ethic of appearance imposed upon the Prince, the typology of governments and the different duties expected of the sovereign, some which, such as justice, distributive and corrective, and care give rise to specific models of government. Our investigation on the relationship established between the Prince and his chosen assistants and on the model of virtue that he is required to embody for his subjects eventually reveals the obvious continuity between the government of the self and the government of others. The Prince must not only take charge of his people but also charm them by a government that can never be really qualified as pastoral.
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