« Thèse présentée à l'École des gradués de l'Université Laval pour l'obtention du grade de maître ès arts (M.A.) » / « Dans cette thèse intitulée LES RELATIONS SOCIALES DE PRODUCTION DANS LES UTOPIES, l'auteur tente de cerner les principales caractéristiques fondamentales des relations de production au sein du discours et de la pratique utopiques. L'approche relève d'une démarche exploratoire et regroupe les écrits utopiques selon quatre phases historiques du développement du discours: a) les précurseurs ou les racines du courant utopique, b) la Renaissance de l'enseignement ou la liberté de l'esprit, c) la Justice politique ou l'égalité de tous devant la loi, d) l'industrialisation ou le partage économique. Le discours utopique s'est construit et élaboré tout au long de l'époque qui s'étend de la fin du Moyen Age jusqu'à nos jours. La formulation d'utopies a pris principalement racine dans les propositions sociales de Platon et par la suite dans celles de Thomas More. L'utopie s'est voulue d'abord comme éducatrice de ce nouveau type d'homme qui perçait l'horizon de la Renaissance. Avec le développement du moi et le développement de ce nouvel individu, elle a tenté par la suite de lui faire une place privilégiée comme acteur principal de la vie politique. La raison communautaire y aurait alors acquis l'autorité nécessaire à l'établissement d'un contrôle démocratique sur le fonctionnement de la vie politique. Mais à mesure que grandissait l'affirmation autonome de l'individu, ce dernier se tournait de plus en plus vers la satisfaction prioritaire de ses besoins matériels. La science et l'industrialisation étaient devenus les nouveaux domaines de conquête. C'est vers une vision du monde axée sur le partage économique que se tourneront désormais les propositions de l'utopie. Les relations sociales de production qui ont cours dans les utopies nous révèlent deux caractéristiques qui leurs sont fondamentales et intrinsèques: elles se structurent et s'élaborent à partir d'une vie politique communautaire et autogérée. Deuxièmement, elles s'articulent au sein d'une vie sociale tripartite et orientée vers la recherche d'une harmonie, d'une correspondance avec un ordre de réalité sur-naturelle. Le matérialisme dialectique postulait la nécessité d'une harmonisation de l'homme avec la nature. Le discours utopique verra de son côté la fin de l'aliénation de l'homme dans une mise en correspondance des activités et de la vie sociale de ce dernier avec celles d'un monde transcendental et métaphysique qui lui est hiérarchiquement supérieur. »--Pages 1-2