Cette étude analyse les récits de 15 garçons âgés de 13 à 19 ans et tenus responsables d'agression sexuelle. Ceux-ci ont donné leur point de vue sur les événements clés de leur vie. En comparant les récits au moyen d'un procédé d'induction analytique, nous sommes parvenus à cerner les circonstances au cours desquelles ces adolescents ont commis des agressions sexuelles, à mieux comprendre leurs trajectoires de vie et à émettre des hypothèses sur les mobiles. Quatre mobiles s'avèrent plausibles pour expliquer les comportements sexuels des répondants. Ainsi, certains ont voulu régler des comptes dans un contexte où ils percevaient des injustices dans leur entourage. Pour d'autres, les rapports sexuels s'apparentent à un coup d'audace destiné à combler une sensation de vide relationnel. Dans un troisième sous-ensemble, des adolescents angoissés et parfois désespérés ont cherché une échappatoire en contraignant des personnes jeunes et vulnérables à avoir des relations sexuelles avec eux. Enfin, d'autres garçons aux prises avec des tensions dans leur cadre familial ont éprouvé un plaisir compensateur en imposant des rapports sexuels à des enfants. Dans la dernière partie de cette thèse, nous présentons une perspective d'intervention qui prévoit des mesures d'éducation sexuelle et de réduction des tensions, un processus d'élaboration de projets de vie, une aide à la reconstruction des liens sociaux et de la supervision.' Il appert que les interventions devraient, autant que possible, tenir compte des mobiles des adolescents et des particularités de chaque trajectoire de vie.