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La sunna : droit, société et politique dans la doctrine réformiste (19ème - 20ème siècle) / The Sunna in the reformist thought through 19th-20th centuries : legal, social and political issuesGuarraoui, Mohamed el Amine 15 October 2015 (has links)
A partir du moment où l'on reconnaît que le délai entre la mort du prophète Muhammad et la mise en plusieurs et différents corpus de la Sunna est un délai de plusieurs décennies, il devient inévitable de reconnaître en même temps que le hiatus entre les deux entités (les dires et faires du prophète et leurs reflets dans le scripturaire) ne sont pas seulement d'ordre formel. Toutefois, l'institution théologique classique a réussi, non seulement à minimiser les conséquences de ce clivage et à faire de ces corpus établis le reflet sacralisé de la deuxième source du droit en Islam, mais elle a réussi aussi à établir un mur infranchissable, entre le lecteur et tout ce qui lui permet d'accéder directement aux interrogations légitimes et rationnelles, concernant la nature de la Sunna et son sens même lors de son surgissement et de sa mise en corpus. Notre travail tente une relecture historique de l'apport des maîtres réformistes en matière de Sunna par rapport aux autres sources de l'orthodoxie islamique à savoir le Coran l'ijmâ' et l'iitihâd. Une relecture, d'abord dans ce hiatus que nous avons signalé, pour essayer d'en évaluer l'importance et les implications; ainsi nous avons pu démontrer que les maîtres réformistes ont pu dépasser pour la première fois dans l'histoire, les tensions, les contradictions, les immobilismes, les affrontements et les protagonismes avec une reprise critique de tous les fondements (usûl) de la pensée islamique y compris, le Coran et la Sunna. Une critique ouverte à la pensée scientifique vers de nouveaux modes d'intelligibilité et d'appropriation du réel, afin de transgresser tous les tabous faussement sacrés. Ce travail nous a permis enfin de constater l'arrêt brusque et brutal de l'action des maîtres réformistes qui fut la force tranquille d'une réelle « critique de la raison islamique », pour laisser le champ libre à deux formes « d'extrémisme » destructeur, celui de l'Etat et celui de l'Individu marginalisé. Dès lors peut-on encore parler de la renaissance d'un autre combat entre raison théologique dogmatique et raison « scientiste » sans foi ni loi ? / From the moment we accept that many decades passed between the death of the Prophet Muhammad and the collecting of the many different texts interpreting the Sunna, we must also accept that the gap between the two entities (the words and the acts of the Prophet and their reflection in the Scriptures) is not merely of a formai nature. However, the classical theological institutions have managed not only to minimize the consequences of this division and make this established corpus into the second source of jurisdiction in Islam, but also to build an impenetrable wall between the reader and everything that aliows him to raise legitimate and rational questions concerning the nature of the Sunna and its meaning, including its appearance and its collection. Our work suggests a historical reconsideration of the works of reformist scholars in terms of the Sunna compared with the other sources of Islamic orthodoxy, that is the Koran, the Ijma' and the Ijtihad. Firstly, a reconsideration of the gap that we mentioned, in order to try to evaluate its importance and implications. In this way we have shown that the reformist scholars had, for the first lime in history, overcome the tensions, contradictions, stagnation, clashes and protagonisms with a new critical approach to ail the foundations (usul) of Islamic thought, including the Koran and the Sunna. Acritique open to scientific thought towards new ways of intelligibility and appropriation of the real, in order to surmount all the taboos sanctified without legal ground. Secondly, this work enabled us to perceive the swift and brutal interruption in the work of the reformist scholars, who were a peaceful force of the one real « criticism of the Islamic mind » to leave some space to two forms of destructive « terrorism » -that of the state and that of the marginalized individual. Since then, can we still talk about the renaissance of another combat between the dogmatic theological mind and the supposed faithless and lawless « scientific » mind?
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