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Rôle des facteurs psychosociaux au travail sur les troubles de la santé mentale et leur contribution dans les inégalités sociales de santé mentale / Role of psychosocial work factors in mental disorders and their contribution to social inequalities in mental health

Murcia, Marie 18 December 2012 (has links)
Les facteurs psychosociaux au travail sont devenus un enjeu de santé publique et de santé au travail et font l’objet d’une attention particulière des politiques de prévention. Cependant, le rôle étiologique de ces facteurs sur la santé mentale reste à approfondir, notamment via des études intégrant un outil diagnostique, rarement utilisé dans ce contexte. De plus, le rôle de ces facteurs dans l’explication des inégalités sociales de santé mentale reste mal connu. Les objectifs de la thèse sont donc l’étude du rôle étiologique des facteurs psychosociaux au travail sur les troubles de la santé mentale mesurés par un instrument diagnostique et l’évaluation de leur contribution dans les inégalités sociales de santé mentale.Deux jeux de données ont été exploités : Samotrace (enquête régionale sur 6056 salariés) et SIP -Santé et Itinéraire Professionnel- (enquête nationale sur 7709 travailleurs). Samotrace se caractérise par la présence de questionnaires validés pour la mesure des facteurs psychosociaux au travail, et SIP par la présence d’un outil diagnostique pour la mesure de la dépression et de l’anxiété. Des méthodes statistiques multivariées ont été employées, notamment la régression logistique. Des tests d’interactions et la méthode du bootstrap ont également été utilisés. Toutes les analyses ont été réalisées séparément pour les hommes et les femmes.La faible latitude décisionnelle, le surinvestissement et les exigences émotionnelles étaient des facteurs de risque de dépression et d’anxiété, pour les deux genres. D’autres facteurs de risque spécifiques ont été observés selon la pathologie et le genre (insécurité de l’emploi, forte demande psychologique, conflit éthique, faibles récompenses). Peu d’inégalités sociales de santé mentale ont été mises en évidence hormis pour la santé perçue, au détriment des salariés les moins qualifiés. Les facteurs professionnels contribuaient à réduire les inégalités sociales de santé perçue de 76% et plus, selon le genre et la profession. Parmi eux, les facteurs psychosociaux au travail jouaient un rôle substantiel notamment la faible latitude décisionnelle, et dans une moindre mesure (selon la profession et le genre) : le faible soutien social, les faibles récompenses, le travail de nuit, les difficultés de conciliation vie professionnelle-vie familiale, les violences et menaces/humiliations.Des actions de prévention ciblées sur les facteurs de risque identifiés, y compris sur des facteurs psychosociaux au travail émergents, pourraient être envisagées et une meilleure prise en compte de ces facteurs en milieu de travail serait nécessaire. Développer les connaissances sous l’angle des inégalités sociales de santé mentale permettrait de dégager des pistes d’actions correctives adaptées aux groupes sociaux ou professionnels les plus concernés. Les études étant transversales, les résultats observés devront être confirmés par d’autres travaux. / Psychosocial work factors are a public health and occupational health issue and are the object of special prevention policies. However, the etiological role of these factors on mental health need to be developed, particularly studies using diagnostic interviews, rarely used in this context. Moreover, the role of these factors in the explanation of social inequalities in mental health is still unknown. The objectives of this PhD thesis are to study the etiological role of psychosocial work factors on mental disorders, measured using a diagnostic interview, and to evaluate the contribution of these factors to social inequalities in mental health.The data from two surveys were used: Samotrace (regional survey based on 6056 employees) and SIP (national survey based on 7709 workers). The main feature for Samotrace was the use of validated questionnaires to measure psychosocial work factors, and for SIP it was the use of a diagnostic instrument to measure depressive and anxiety disorders. Multivariate analyses were conducted, including logistic regression analysis. Interaction tests and the bootstrap method were also used. All analyses were carried out separately for men and women.Low decision latitude, overcommitment and emotional demands were found to be risk factors for depressive and anxiety disorders, for both genders. Other risk factors were observed according to gender or mental health outcome studied (job insecurity, high psychological demands, ethical conflict, low reward). Few social inequalities in mental health were observed except for self-reported health; manual workers being more likely to report poor health. Occupational factors reduced social inequalities in health by 76% and more, according to gender and occupation studied. Among occupational factors, psychosocial work factors played a substantial role, particularly low decision latitude, and to a lesser extent (according to occupation and gender): low social support, low reward, night work, work-life imbalance, physical violence and bullying.Prevention actions focussing on identified risk factors, including emergent psychosocial work factors, should be considered and a better implementation at workplace would be necessary. Improving knowledge on social inequalities of mental health may lead to adequate preventive actions targeting the most exposed social or occupational groups. As our studies were cross-sectional, our results should be confirmed by forthcoming prospective studies.

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