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Mise en place d'aires protégées d'initiative autochtone : le cas du projet du Pipmuakan du Conseil des Innus de PessamitCharron-Ducharme, Émile 01 October 2024 (has links)
Les aires protégées et de conservation autochtones (APCA), sont mises en place par les peuples autochtones depuis les quinze dernières années pour affirmer leurs droits et responsabilités vis-à-vis de leurs territoires traditionnels. Les APCA permettent aux peuples autochtones de mettre de l'avant une gestion communautaire de leur territoire traditionnel en favorisant un meilleur contrôle sur la gestion des ressources et une mise en valeur de la culture au sein de ces territoires protégés. Au Québec, pour refléter ce besoin des communautés autochtones de proposer leurs propres projets de conservation, le statut d'aires protégées d'initiative autochtone (APIA) fut créé en 2021, mais non définit légalement. Ce mémoire présente deux chapitres, dont le premier est une revue systématisée de la littérature. Celle-ci identifie et explore cinq facteurs de succès critiques à la mise en place d'APCA par les communautés autochtones dans l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis. Les facteurs sont les éléments de motivation à la protection du territoire, la capacité interne de gestion, la participation des membres de la communauté, les capacités organisationnelles internes et le support financier. Ceux-ci permettent de juger des points faibles et forts d'une démarche de mise en place d'aire protégée autochtone par une communauté, et suggère des pistes de réflexion pour chacun de ces facteurs. Le deuxième chapitre s'intéresse particulièrement au cas du projet d'aire protégée Pipmuakan des Innus de Pessamit en se fixant pour objectif de documenter les fondements de la protection sous forme d'aire protégée d'initiative autochtone (APIA), et de développer une vision de mise en valeur du projet d'aire protégée Pipmuakan, compte tenu des fondements de la protection. Ce deuxième chapitre s'appuie sur une approche qualitative par le recueil du témoignage de 25 membres de la communauté lors de groupes de discussion semi- dirigés. Les résultats font état de l'intensité de l'activité industrielle, notamment forestière, sur le territoire de Pessamit (Nitassinan) et le besoin conséquent de la communauté de créer une aire protégée libre d'activités d'exploitation des ressources naturelles. Ce lieu protégé légalement pourrait alors servir, en plus de son but de restauration de la population du caribou forestier du Pipmuakan, à un programme soutenu par la communauté pour revitaliser la culture innue. Ce processus effectué au sein de l'aire protégée assurerait qu'aucune perturbation anthropique n'altère le paysage, fondant ainsi une base à long terme pour le renouvellement du processus de transmission de la culture innue par les détenteurs de savoirs jusqu'aux plus jeunes de la communauté. Ce projet est pour eux un moyen de reprendre en main leurs valeurs et leur identité, tout en développant l'expertise pour multiplier ce genre d'initiative sur l'ensemble du territoire.
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Évolution du paysage culturel de Tshishe ManikuanBlain-Sabourin, Marilène 18 April 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 29 février 2024) / Il y a 50 ans, le réservoir Manicouagan, aujourd'hui symbole du développement hydroélectrique du Nord du Québec, fut créé en inondant la dépression topographique circulaire formée par l'impact d'une météorite. L'ennoiement de la vallée et d'un ancien lac (Tshishemanicouan, en Innu-Aimun) entraina la disparition de plusieurs territoires de chasse et sites culturels innus, tout en limitant l'accès à ce qui, jusqu'alors, constituait une voie de pénétration vers l'intérieur du territoire. Bien que les impacts du développement hydroélectrique sur les environnements terrestres, aquatiques, et sur les Innus de Pessamit ont fait l'objet d'un certain nombre d'études (Charest 1980, 2008 ; Desbiens, 2014 ; Desbiens et Gagnon, 2018 ; Martin, 2008), la nature même du paysage culturel de l'ancien Lac Manicouagan et sa transformation demeurent peu documentées. En effet, les territoires disparus sous les eaux stagnantes du Lac-Réservoir forment aujourd'hui un paysage culturel transformé, témoignant de territorialités enchevêtrées (Dussart et Poirier, 2017); celles des Innu.e.s, qui persistent et se renouvellent, puis celles des Québécois.e.s qui, depuis les années 60, s'y réclament souverains (Gagnon, 2019). Cette étude paysagère et socio-culturelle traite des problématiques liées aux perturbations anthropiques sur les milieux de vie autochtones. Elle propose des solutions innovantes mobilisant le maintien et la revitalisation de ces milieux malgré leur transformation. Ancré dans le champ de la géographie humaine et des géographies autochtones, le mémoire explore les dimensions tangible et intangible d'un paysage culturel autochtone ayant subi d'importants bouleversements, tout en contribuant de manière concrète aux processus de patrimonialisation qui pourraient en assurer la transmission aux générations actuelles et futures. / Fifty years ago, the Manicouagan reservoir, today a symbol of hydroelectric development in Northern Quebec, was commissioned by flooding the circular topographic depression formed by a meteorite impact. The flooding of the valley and of a former lake (Tshishemanicouan, in Innu-Aimun) resulted in the disappearance of several Innu hunting grounds and cultural sites, while limiting access to what had previously been a route to the interior of the territory. Although the impacts of hydroelectric development on the terrestrial and aquatic environments, as well as on the Innus of Pessamit, have been the subject of a number of studies (Charest 1980, 2008; Desbiens, 2014; Desbiens and Gagnon, 2018; Martin, 2008), the very nature of the cultural landscape of former Lake Manicouagan and its transformation remain poorly documented. Indeed, the territories that disappeared under the stagnant waters of Lake-Reservoir today form a transformed cultural landscape, testifying to entangled territorialities (Dussart and Poirier, 2017). Those of the Innu, who persist and renew themselves, and those of the Quebecers who, since the 1960s, have claimed sovereignty over the area (Gagnon, 2019). This landscape and socio-cultural study deal with the problems related to anthropic disturbances on Aboriginal living environments. It proposes innovative solutions mobilizing the maintenance and revitalization of these environments despite their transformation. Anchored in the field of human geography and indigenous geographies, the thesis explores the tangible and intangible dimensions of an indigenous cultural landscape that has undergone significant disruption. While considering in a concrete way the processes of heritage that could ensure the transmission to current and future generations.
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Entendez-vous Nutshimit parler? : les poétesses innues et la résonance de l'ontologie territorialeNadeau, Marie-Claire 18 July 2024 (has links)
Le lien qu'entretient la communauté innue au territoire, d'où provient le mode d'être-au-monde, persiste malgré les nombreux changements survenus dans le mode de vie des Innus. Dans un contexte où le territoire n'est pas pratiqué de la même manière par les jeunes générations d'Innu.es, en raison notamment de la coupure engendrée par le colonialisme, les pratiques de transmission se transforment et adoptent une variété de supports pédagogiques. De nouveaux supports, dont la littérature écrite, se créent et s'adaptent afin de transmettre l'ontologie territoriale innue dans le nouveau contexte de vie. La question posée par ce mémoire est la suivante : est-ce que la résonance de Nutshimit, l'ontologie territoriale innue, peut se lire dans la poésie innue contemporaine, en l'occurrence la poésie de Joséphine Bacon, Rita Mestokosho, Marie-Andrée Gill et Natasha Kanapé Fontaine ? À cette question, je propose de répondre par l'affirmative, en montrant que Nutshimit, tel que vécu par les expériences au territoire de quatre femmes innues, s'articule dans et par le verbe poétique. Nutshimit vit et survit à travers les poèmes, qui se posent comme nouveaux médiums de transmission de l'ontologie territoriale innue. Je brosserai d'abord un portrait du genre de vie innu d'avant la coupure colonialiste, qui a mené Nutshimit à se transmettre via de nouveaux supports, afin d'ensuite faire une lecture de la transmission de l'ontologie territoriale innue au prisme du concept de souveraineté littéraire (Sioui-Durand 2003). En considérant que les poétesses sont telles les joueuses de tambour, je chercherai à montrer comment s'incarne la résonance de Nutshimit telle qu'elle s'exprime à travers leurs œuvres, sous trois caractéristiques qui s'entremêlent : marcher, portager, pagayer. La poésie assume ainsi un rôle de transmission et, comme le battement du tambour, elle permet d'entrer en dialogue avec un monde intangible.
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